Iran : liberté conditionnelle refusée à une Irano-britannique et une Iranienne

Le procureur général de l'Iran a rejeté la demande de libération conditionnelle de l'Irano-britannique Nazanin Zaghari-Ratcliffe et de l'Iranienne Narges Mohammadi, détenues depuis plusieurs années à la prison de Téhéran, a indiqué leur avocat, cité par l'agence officielle Irna.
"Nous avions requis la liberté conditionnelle pour Nazanin Zaghari-Ratcliffe et Narges Mohammadi, et le procurer général l'a rejetée (jeudi) dans les deux cas", a déclaré Me Mahmoud Behzadirad, cité samedi soir par Irna. "La liberté conditionnelle est un droit légal de mes clientes", a-t-il ajouté.

La loi iranienne autorise la libération conditionnelle des détenus ayant purgé plus de la moitié de leur peine.

Employée de la Fondation Thomson Reuters liée à l'agence de presse canado-britannique du même nom, Mme Zaghari-Ratcliffe a été arrêtée en avril 2016 à Téhéran, puis condamnée en septembre de la même année à cinq ans de prison pour participation à des manifestations contre le pouvoir en 2009, ce qu'elle dément.

La journaliste iranienne et militante des droits humains Narges Mohammadi, connue pour son combat en faveur de l'abolition de la peine de mort en Iran, est emprisonnée depuis son arrestation en 2015, alors qu'elle était porte-parole du Centre des défenseurs des droits de l'Homme, fondé par la prix Nobel de la paix Shirin Ebadi. Elle a été condamnée l'année suivante à dix ans de prison, notamment pour avoir "créé et dirigé un groupe illégal". Souffrant d'une maladie neurologique provoquant une paralysie musculaire, Mme Mohammadi "doit être examinée (...) au moins tous les six mois, mais ne l'a pas été depuis plusieurs mois", a dit son avocat, précisant que le ministère des Renseignements, l'organe sécuritaire chargé de l'affaire, avait accepté sa libération conditionnelle.

De son côté, "Mme Zaghari a été examinée par un psychiatre plusieurs fois et est dans une situation similaire à Narges Mohammadi" concernant l'accès aux soins, a ajouté Me Behzadirad.

En janvier, les deux femmes avaient mené une grève de la faim de trois jours pour obtenir le rétablissement de l'accès aux soins de santé qui leur avait été subitement refusé par la prison.