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Culture - Les rendez-vous musicaux du week-end - Rencontre

Bertrand Chamayou au public libanais : Restez comme vous êtes !

Un des meilleurs pianistes français, plusieurs fois détenteur des Victoires de la musique, Bertrand Chamayou revient pour la seconde année consécutive à l’avant-scène du paysage musical libanais. Avec au bout des doigts les très riches heures du piano à travers l’avant-dernier concert de Beirut Chants qui sera donné le samedi 21 décembre en l’église Saint-Joseph.

Bertrand Chamayou. Marco Borggreve/Warner Classics

Les premières paroles de Bertrand Chamayou pour le pays du Cèdre viennent du cœur. Et elles sont débordantes de sympathie et d’empathie. « J’ai été très impressionné par l’énergie et la beauté mystérieuse de Beyrouth l’année dernière (c’était ma première visite) », confie d’emblée le pianiste. Et de poursuivre : « Sa vitalité, sa diversité, ce parfait équilibre entre Orient et Occident, aucune ville je crois ne m’avait autant donné l’impression d’être à la fois ailleurs et chez moi. »

Comme sous le signe d’un indéfectible pacte de fidélité, à trente-huit ans, ce Toulousain tombé dans le chaudron des touches du clavier à huit ans, diplômé à l’âge de quinze du Conservatoire de Paris, ne s’est jamais éloigné des beautés sonores du piano. Pourquoi avoir choisi le piano comme instrument d’expression musicale ? Et d’expliquer : « Je n’ai pas vraiment choisi le piano. C’est une rencontre due au hasard. Il y avait un piano chez moi, mais personne n’était musicien dans ma famille. Je ne voulais pas spécialement en jouer d’ailleurs au départ, mais un concours de circonstances a fait que j’ai commencé à prendre quelques cours, pour voir. Ensuite j’ai été littéralement aspiré dans ce qui est devenu d’abord une passion, puis ma profession. Au départ, je cherchais surtout à composer de la musique. Mais le métier d’interprète s’est imposé, presque sans que je ne le décide. »


(Lire aussi : Un oratorio de la (re)naissance pour Beyrouth...)

Pour les nombreux pianophiles qui vont venir l’applaudir ce samedi soir à l’église Saint-Joseph de l’Université Saint-Joseph (USJ), quelles sont les partitions que le brillant pianiste va interpréter ? Le musicien lève le voile sur le menu de ce concert unique : « Une curieuse et fascinante page de Beethoven, la Fantaisie, qui sonne comme une grande improvisation, dit-il, mais aussi des transcriptions de Liszt d’œuvres de Schumann et de Wagner, puis un bouquet d’œuvres originales de Liszt, dont des extraits de son immense cycle “les années de pèlerinage”. Liszt a toujours occupé une place centrale dans mon répertoire. Son œuvre gigantesque est à l’image de sa générosité et de son ouverture d’esprit, il est à la fois respectueux du passé et de son héritage, très actif envers ses contemporains, et tourné vers le futur – il est peut-être le plus grand précurseur de la musique du XXe siècle. J’essaie modestement de m’inspirer de sa personnalité. »

Comment cerner ce glorieux parcours qui précède aujourd’hui son nom toujours au haut de l’affiche ? Comment gérer toute cette reconnaissance (du public et de la critique) et ses performances aussi bien en soliste que donnant la réplique aux plus grands orchestres (le Philharmonique de New York, Londres, Berlin, Cleveland, Leipzig, Zurich, Tokyo, et on n’a pas tout dit…) ? Quel est l’apport de tout cet appui public et de scène ? La réponse fuse en toute simplicité : « J’ai gagné quatre Victoires, en 2006, 2011, 2012 et 2016. Ça m’a essentiellement apporté une reconnaissance plus grande, surtout auprès d’un public qui n’est peut-être pas très habitué des concerts classiques.Ce qui est énorme. »

Pour conclure, avant d’assister à ce concert très attendu, un mot ou un message à l’auditoire ? Et le musicien de déclarer : « J’ai trouvé l’an dernier à Beyrouth un des publics les plus fervents et les plus touchants que j’ai jamais rencontrés, et je le dis très sincèrement. Une magnifique qualité d’écoute, une émotion vraie, et pas une once du snobisme qui peut être parfois fatigant dans nos capitales européennes. Donc si je dois adresser un message au public, c’est : restez comme vous êtes ! »


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