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Trève de Noël pour Macron en Côte d'Ivoire

Une affiche à l'effigie du président français Emmanuel Macron et de son homologue ivoirien Alassane Ouattara, le 19 décembre 2019 à Abidjan. AFP / Ludovic MARIN

Le président Emmanuel Macron est attendu vendredi en fin de journée en Côte d'Ivoire pour fêter Noël avec les soldats français déployés à l'étranger, une visite de 48 heures loin de la crise de la réforme des retraites.

"Akwaba Macron" (Bienvenue Macron) a titré le plus grand quotidien ivoirien Fraternité Matin (pro gouvernemental).

Plusieurs journaux d'opposition s'interrogent sur la relation de l'ex-puissance coloniale avec la Côte d'Ivoire, qui se prépare à une présidentielle à risque pour fin 2020.

Les autorités ivoiriennes ont pavoisé Abidjan aux drapeaux français et ivoirien. Pelouse bien tondue, drapeaux déployés et écussons lustrés: le camp militaire français de Port-Bouët, un quartier de la capitale économique ivoirienne, s'est aussi fait une beauté pour recevoir le chef de l'Etat.

Après les honneurs militaires, Emmanuel Macron s'adressera aux quelque 1.000 soldats de la base avant de s'asseoir au milieu d'eux sous une grande tente installée sur le terrain de football pour un dîner préparé par le chef de l'Elysée, Guillaume Gomez. Le menu est traditionnel: pâté en croute et foie gras, volaille des Landes aux morilles, assortiment de fromages de toutes les régions de France, gâteau au chocolat et mandarines corses.

Comme il l'a fait au Niger en 2017 et au Tchad en 2018, le président devrait à nouveau appeler les Français à penser à "nos soldats", qui ont "choisi de s'engager" face à "la menace qui est permanente", selon les mots qu'il avait prononcés sur la base de N'Djamena.

L'an dernier, ce réveillon avec les troupes s'était déroulé en pleine crise sociale des "gilets jaunes", qui avait fortement ébranlé le chef de l'Etat. Cette année, l'atmosphère n'est guère plus à la fête puisque l'exécutif fait face depuis 16 jours à une grève dans les transports qui perturbe fortement les départs des vacances de Noël.

Mais, au camp de Port-Bouët, Emmanuel Macron évoquera surtout le récent drame vécu par l'armée française: la perte de 13 soldats de l'opération Barkhane dans une collision accidentelle entre deux hélicoptères au cours d'une opération antijihadiste au Mali.

Plusieurs soldats ayant participé à cette mission et à d'autres menées au Sahel ont été invités à Abidjan, où ils s'entretiendront avec le chef de l'Etat, accompagné de la ministre des Armées, Florence Parly, et du chef d'état-major des armées, le général François Lecointre. Dans le même temps, son épouse Brigitte rencontrera des familles de militaires déployés en Côte d'Ivoire.

Un camp comme un sous-marin

Abidjan abrite l'une des deux bases opérationnelles de l'armée française en Afrique, avec celle de Djibouti. Fortes de 950 hommes, dont 84% sont en mission de courte durée (quatre mois), les Forces françaises en Côte d'Ivoire (FFCI) sont présentes "à la demande des autorités ivoiriennes dans le cadre d'un accord entre les deux pays", explique leur commandant, le colonel Frédéric Gauthier.

Il compare son camp à "un sous-marin" capable "de se déployer dans toute l'Afrique de l'ouest en fonction des besoins", que ce soit pour venir en soutien à une mission de l'armée française, évacuer des ressortissants en cas de crise ou participer à une opération humanitaire.

Les FFCI sont régulièrement mobilisées pour acheminer équipements et marchandises débarquées au port d'Abidjan jusqu'aux bases de l'opération Barkhane, au Niger ou au Mali. Un long trajet effectué par des convois d'une cinquantaine de véhicules placés sous haute sécurité.

A l'issue de sa visite en Côte d'Ivoire, Emmanuel Macron fera dimanche une étape de trois heures à Niamey, pour s'y entretenir avec son homologue, Mahamadou Issoufou, et rendre hommage aux 71 soldats nigériens ayant récemment péri dans l'attaque d'un camp militaire.

Cette courte visite vise à préparer le sommet sur le Sahel prévu le 13 janvier à Pau (sud-ouest de la France) et auquel sont conviés les présidents du G5 Sahel (Niger, Burkina Faso, Mali, Tchad et Mauritanie).

Samedi, Emmanuel Macron et son homologue ivoirien, Alassane Ouattara, relanceront le chantier de l'Académie internationale de lutte contre le terrorisme, qui veut devenir le centre de formation des acteurs du secteur en Afrique de l'ouest.

La Côte d'Ivoire a été frappée par le jihadisme avec l'attaque qui avait fait 19 morts dans la station balnéaire de Grand-Bassam en 2016.

Outre la sécurité, la visite d'Emmanuel Macron sera axée sur la jeunesse et le sport, deux secteurs qu'il a érigés en priorité pour revigorer les relations entre la France et l'Afrique.

En compagnie du footballeur Didier Drogba, ex-idole de l'Olympique de Marseille et Chelsea, il inaugurera samedi une "agora sportive" créée avec l'association française WinWin dans un quartier populaire d'Abidjan. Puis il débattra avec 300 étudiants dans le domaine de la santé, avant de signer des accords bilatéraux, notamment pour le chantier du métro d'Abidjan.

Le président Emmanuel Macron est attendu vendredi en fin de journée en Côte d'Ivoire pour fêter Noël avec les soldats français déployés à l'étranger, une visite de 48 heures loin de la crise de la réforme des retraites. "Akwaba Macron" (Bienvenue Macron) a titré le plus grand quotidien ivoirien Fraternité Matin (pro gouvernemental). Plusieurs journaux d'opposition s'interrogent...