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Lifestyle - Rencontre

Andrew Makadsi, l’enfant de Zahlé qui vit son rêve américain

Le jeune homme, qui vient juste d’avoir 32 ans, est le directeur artistique de Beyoncé et a décroché une nomination aux Emmy Awards pour son travail sur le long-métrage « Homecoming ».

Andrew Makadsi, 32 ans, directeur artistique de Beyoncé. Photo DR

Andrew Makadsi est né à Zahlé en 1987, dans une famille de commerçants d’automobiles. C’est dans cette ville de la Békaa qu’il a grandi avant d’émigrer aux États-Unis à 18 ans. « Mes samedis étaient sacrés : je regardais des dessins animés toute la matinée, confie-t-il à L’Orient-Le Jour. Je rêvais de travailler pour une chaîne de télévision libanaise. » En grandissant, ses rêves et son ambition grandissent avec lui. Et comme dans un American Dream réussi, alors qu’il a 31 ans, Andrew Makadsi est nominé aux Emmys pour son travail en tant que directeur artistique sur Homecoming, le film documentaire de la star mondialement connue, Beyoncé.

« Ma mère adore raconter cette histoire : quand j’avais à peine 3 ans je savais déjà mettre une vidéocassette dans un magnétoscope, confie-t-il mi-amusé, mi-intimidé. J’ai toujours été attiré par tout ce qui est visuel ; je sentais que j’avais beaucoup de créativité en moi, mais que je ne pouvais rien en faire. Personne ne nous encourage vraiment à opter pour une voie créative et au Liban nous n’avons pas un environnement propice pour cela », dit-il, avant d’ajouter : « Dieu merci, j’ai des parents qui m’ont toujours soutenu. »

À 18 ans, le jeune homme s’inscrit à l’Université Notre-Dame de Louaïzé (NDU) pour faire une licence en radio et télévision. « En parallèle, je gérais une boutique qui vendait des DVD avec un salaire de 300 dollars par mois », se souvient-il. Mais quelques mois plus tard, la demande d’immigration de ses parents est acceptée : Andrew Makadsi fait ses valises, direction les États-Unis.


« Ce n’est pas Disney Channel »
Ses parents et sa sœur s’installent dans le New Jersey, et lui obtient une bourse pour faire des études en film et vidéo à l’Université de Toledo dans l’Ohio. Démarrer une nouvelle vie aux États-Unis « ce n’est pas comme dans une série de Disney Channel, lance-t-il. J’ai dû oublier tout ce que j’avais imaginé de cette culture américaine en regardant la télé et recommencer de zéro ».

« Ce n’était pas facile de s’adapter surtout que mon pays, mes amis et ma famille me manquaient. Mais j’étais aussi excité de découvrir une nouvelle culture et m’immerger dedans, dit Andrew Makadsi. Au Liban on grandit en essayant de se fondre dans la masse ; aux États-Unis, c’est l’inverse, c’est un melting pot. »

Une fois ses études terminées, le jeune homme s’installe chez ses parents le temps de trouver un travail ou un stage. Mais personne ne l’embauche. « J’ai compris que je devais exceller dans un domaine précis, alors j’ai acheté mon premier Macintosh et plusieurs logiciels informatiques, et j’ai commencé à faire des montages », raconte-t-il. Il accepte des petits jobs non rémunérés pour « se former » et finit par décrocher, « après plus de vingt refus », un stage pour travailler sur un documentaire sur la semaine de la mode à New York. « Ce stage m’a ouvert beaucoup de portes, reconnaît-il. C’est comme ça que j’ai décroché mon premier vrai job, dans une compagnie de production : Industrial Colors. Basée à New York, elle compte dans son portfolio de gros clients issus du domaine de la mode. »

Andrew Makadsi se lance aussi dans des projets en free-lance. Petit à petit, il passe de l’univers de la mode à celui de la musique et commence à travailler sur des projets pour Kanye West et Jay Z, jusqu’à décrocher un projet pour Beyoncé en 2015. Il sera ensuite embauché à plein-temps par la star en tant que directeur artistique. Depuis, il partage sa vie entre Los Angeles et New York. En 2018, il s’attelle sur le long-métrage Homecoming, réalisé par Beyoncé et Ed Burke, sorti en 2019 sur Netflix, et qui revient sur la performance de la chanteuse américaine, enregistrée un an plus tôt à l’Empire Polo Club à Indio, pour le Coachella Festival. L’événement est important : Beyoncé est la première femme noire à être en tête d’affiche du festival américain le plus en vue.


« S’il l’a fait, je peux le faire ! »
Durant plus de deux heures ce documentaire revient sur les coulisses du concert mais aussi sur la culture noire, à laquelle est attachée Beyoncé. « Ce n’est pas juste un film ou un concert qui a pour but de divertir les gens durant deux heures, c’est un message, dit Andrew Makadsi. Homecoming est un de ces projets qui nous arrive une fois dans la vie et dont on se souviendra pour toujours. Faire partie de l’équipe du film m’a enrichi et m’a beaucoup appris », confie le jeune homme.

En avril 2019, le film est diffusé sur Netflix et trois mois plus tard, Andrew Makadsi apprend sa nomination aux Emmy Awards. « Une chose dont je n’aurai jamais rêvé. J’ai travaillé dur et je sais que je ne peux pas prendre cela pour acquis. Je ne dormirais pas sur mes lauriers, assure-t-il. J’espère que de l’autre côté de la planète, au Liban, un enfant découvrira mon histoire et se dira : “S’il l’a fait, je peux donc le faire !”. J’ai eu des moments difficiles, mais je n’ai jamais douté de moi. J’ai suivi mon intuition. Les défis ne me font pas peur et, surtout, je n’aime pas qu’on me dise ce que je peux et ce que je ne peux pas faire. »



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