Fifty-Fifty veut « propulser la Libanaise à des postes de décision »

« Des femmes pour sauver le Liban ». Telle est la nouvelle initiative de l’ONG Fifty-Fifty, qui œuvre pour la parité entre les hommes et les femmes dans les différents secteurs, lancée jeudi dernier sur les réseaux sociaux dans le cadre de son projet « Women of expertise and achievements 2019 » (Des femmes aux expériences réussies). Son objectif ? Pas moins que mettre en avant « la femme compétente dans les différents domaines, qu’on tend à oublier ou à ignorer », explique Joëlle Abou Farhat, cofondatrice et présidente de l’ONG.

Fifty-Fifty a vu le jour en décembre 2018. Elle est fondée par Joëlle Abou Farhat et Paula Majdalani, anciennes cofondatrices de Women in Front, qui ont décidé de monter d’un cran en incluant des hommes dans leur lutte pour la parité hommes-femmes, notamment dans les postes de décision.

Dans une première étape, les noms de cinquante-trois femmes sont proposés. Il suffit de cliquer sur la photo de l’une d’entre elles pour prendre connaissance de son parcours professionnel. Leur courriel est également mentionné au cas où les internautes désirent entrer en contact avec elles. De plus, cette liste fera l’objet de brochures qui seront distribuées aux médias, à l’ensemble des responsables politiques et aux groupes d’activistes de la révolte du 17 octobre. « C’est une façon de donner un coup de pouce à la femme dans le domaine où elle excelle, ainsi qu’une notoriété auprès de l’opinion publique et de la nouvelle génération », assure Mme Abou Farhat. Elle précise que les femmes dont les noms ont été retenus sont indépendantes, non affiliées à des partis politiques et « qui peuvent se voir facilement confier d’importants portefeuilles ministériels ».

« La liste que nous proposons n’est pas exhaustive, ajoute-t-elle. À travers cette campagne, nous cherchons à promouvoir de manière continue les femmes en prévision de la prochaine échéance, c’est-à-dire la formation du gouvernement. »

(Pour mémoire : Représentation politique des femmes : le Liban toujours à la traîne)

Pour constituer cette liste, Fifty-Fifty a mené sa propre recherche, consulté des groupes de femmes dans les domaines privé et public, recouru à des associations spécialisées dans plusieurs secteurs, comme elle s’est basée sur son expérience acquise sur le terrain depuis huit ans. « Cette première liste sera suivie par d’autres listes de femmes éligibles à occuper des postes de décision dans la vie publique, assure Joëlle Abou Farhat. Il est temps que la femme assume ses responsabilités dans la gestion du pays, d’autant que depuis le début du mouvement de contestation, le 17 octobre, elle a été aux premiers rangs de cette révolte. »

Et Mme Abou Farhat d’insister : « Cette initiative émane d’un devoir national et de notre sentiment de responsabilité en tant que groupe qui soutient et encourage les femmes à s’engager dans la vie politique et publique. Ce sont des femmes avec qui nous avons travaillé pendant des années et que nous connaissons. Nous souhaitons que cette liste soit prise en considération lors de la formation du prochain gouvernement. »

Par ailleurs, Fifty-Fifty va lancer dans une étape ultérieure deux autres projets sur la représentation des femmes au Parlement d’un côté et au gouvernement de l’autre, en prévision des nouvelles échéances. « Nous poursuivrons notre campagne sur la femme en politique jusqu’à atteindre nos objectifs, à savoir la parité en politique », conclut Joëlle Abou Farhat.

La liste des femmes proposée par Fifty-Fifty peut être consultée ici.

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