Ce n’est pas un hasard si le chef de l’État a refusé la demande du Premier ministre démissionnaire lundi matin de reporter d’une semaine les consultations parlementaires obligatoires. Michel Aoun a sciemment choisi de fixer le nouveau rendez-vous à demain jeudi, en précisant que les consultations ne devraient pas avoir lieu la veille de Noël. Mais il savait aussi que le secrétaire d’État adjoint américain David Hale est attendu à Beyrouth jeudi en fin de journée et qu’il sera reçu à Baabda vendredi. Le chef de l’État a donc voulu ainsi garder aux consultations parlementaires un caractère interne et éviter toute possibilité d’interférence entre le choix des différents groupes parlementaires et la visite du responsable américain. Néanmoins, et en dépit des affirmations de sources proches de Baabda selon lesquelles le président refuse de procéder à un nouveau report, cette option reste envisagée, sachant qu’il y a peu de chances qu’un déblocage quelconque ait lieu d’ici à jeudi.Le seul développement important sur le plan politique était la visite hier du Premier ministre démissionnaire au président de la Chambre qui reste le médiateur le plus efficace. C’est d’ailleurs lui qui avait appelé le chef de l’État lundi matin pour lui transmettre la demande de report formulée par Saad Hariri. Pour rappel, Michel Aoun avait répondu en souhaitant que le Premier ministre démissionnaire l’appelle lui-même et c’est ce qui a été fait avant l’annonce vers 10h du report des consultations jusqu’à jeudi. À l’issue de leur rencontre, Nabih Berry et Saad Hariri ont publié un communiqué conjoint. Ce qui est inhabituel, car en général, soit le visiteur fait une déclaration à la presse en sortant de Aïn el-Tiné, soit il préfère ne rien dire. Mais la publication d’un communiqué officiel montre que l’heure est grave et que les deux responsables cherchent à calmer la rue, alors que des accrochages ont eu lieu lundi soir dans le centre-ville de Beyrouth entre des manifestants et des groupes chiites après la diffusion d’une vidéo insultante pour la communauté chiite. Il faut préciser à cet égard que les échauffourées de lundi soir se sont poursuivies jusqu’à l’aube en dépit de la multiplication des appels au calme.
Les risques de dérapage et de discorde confessionnelle n’ont pas été le seul sujet au menu de cette rencontre. Il a évidemment été question de la situation gouvernementale et du sort des consultations parlementaires prévues demain. Selon des sources proches de Aïn el-Tiné, le Premier ministre démissionnaire a eu un choc en apprenant la décision des Forces libanaises, annoncée à l’aube de lundi, de ne pas le désigner pour former le nouveau gouvernement. D’autant qu’il avait envoyé samedi à Meerab son émissaire le plus proche, l’ancien ministre Ghattas Khoury. En dépit de l’affirmation des Forces libanaises que cette décision est purement interne et qu’elle est dictée par la volonté de ce parti d’être conséquent avec lui-même et avec son appui au mouvement de révolte, les proches du Premier ministre démissionnaire y voient un indice de plus que les appuis régionaux et internationaux l’ont lâché.
Les mêmes sources précisent que plusieurs indices en ce sens étaient parvenus depuis quelque temps déjà. Mais le Premier ministre démissionnaire croyait encore pouvoir changer cette situation. C’est dans cet esprit qu’il aurait annoncé la démission du gouvernement à partir de son domicile le 29 octobre, sans consulter auparavant ses partenaires au sein du « compromis présidentiel » et en prenant ses distances vis-à-vis du chef de l’État et de son camp. Il aurait aussi rejoint la thèse américaine d’un gouvernement de technocrates que le Hezbollah estime destinée, entre autres, à l’éloigner lui et son allié CPL du pouvoir exécutif dans un retournement spectaculaire contre les équilibres politiques issus des élections législatives de 2018. Dans l’optique des sources précitées, Saad Hariri aurait ainsi décidé de défaire le fameux accord qui l’a porté à la tête du gouvernement depuis décembre 2016 pour tenter d’entrer dans les bonnes grâces des Occidentaux et surtout des Saoudiens et de leurs alliés.
Mais depuis le déclenchement du mouvement de protestation, qui fête aujourd’hui ses deux mois d’existence, les signes négatifs se seraient multipliés. Des canaux diplomatiques lui auraient fait parvenir un manque total d’enthousiasme de la part de l’administration américaine à l’égard de son retour à la tête du gouvernement, en dépit de sa démission. De même, sollicités, les Saoudiens auraient aussi répondu qu’ils ne s’intéressent pas aux développements au Liban et que c’est aux Libanais seuls de se dépêtrer de cette situation. D’ailleurs, un indice concluant a été donné par le refus de Riyad de participer à la réunion du Groupe international de soutien au Liban, qui s’est tenue récemment à Paris. Même la France et l’Union européenne, sur lesquelles Saad Hariri comptait pour appuyer son retour à la tête du gouvernement, à travers le processus CEDRE, n’ont pas été au rendez-vous faisant parvenir aux autorités libanaises un message clair disant que les fonds promis dans le cadre de cette conférence dépendent des réformes que décidera le gouvernement, non des personnes.
En dépit de ces signes, le chef du courant du Futur a continué de se considérer dans la course tout en cherchant à imposer ses conditions : un gouvernement de technocrates, dans lequel il aurait la haute main sur toutes les décisions, sans le Hezbollah et Bassil, estimant ainsi faire d’une pierre deux coups : prendre en main les rênes du pays, notamment sur le plan économique, et satisfaire les détracteurs de l’alliance Hezbollah-CPL. Il a ainsi grillé, l’un après l’autre, trois candidats potentiels à sa succession, pour montrer aux protagonistes que sa désignation reste la meilleure solution pour rassurer les Arabes et les Occidentaux et pour calmer la rue sunnite.
Le semi-lâchage des Forces libanaises à l’aube de lundi a donc été un coup pour lui et il a réagi en suscitant une polémique avec le chef de l’État au sujet d’un plan que préparerait le bloc du Liban fort pour laisser le président disposer de leurs voix, en considérant qu’il s’agit d’une violation de la Constitution qui a été pratiquée auparavant sous le mandat d’Émile Lahoud. Ce dernier s’est d’ailleurs empressé de répondre en rappelant que ce précédent avait déjà eu lieu avec le président Élias Hraoui en mai 1995 et que ce dernier avait donné les voix ainsi recueillies au Premier ministre Rafic Hariri. Finalement, Saad Hariri est revenu vers le président de la Chambre Nabih Berry...
La journée d’aujourd’hui sera donc déterminante pour les consultations prévues demain.
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Si ce n’est la case départ, ça y ressemble fortement
BERRY ET LE DIEU ENTERRE SOUS TERRE DEPUIS 13 ANS DIRIGENT CE PAYS QUAND NE LE COMPRENDRONS TOUS, ON SE RENDRA COMPTE LA TRAITRISE DU GENERAL ENVERS SON PAYS EN S'ALLIANT A UNE FORCE ETRANGERE , AINSI QUE CELLE DE GEAGEA ET DE HARIRI POUR AVOIR ACCEPTE LE GENERAL ET AVOIR AINSI ACCES A DES SIEGES JUTEUX AU GOPUVERNEMENT VOILA OU CET ACCORD A ETE UN MARCHE DE DUPE ET POURQUOI LA REVOLTE ACTUELLE CONSIDERE TOUS CAD TOUS DES INCAPABLES, CORROMPUS ET EN FAIT DES TRAITRES AU LIBAN PETAIN ET LAVAL ONT ETE CONDAMNE POUR CELA A LA PLUS HAUTE PEINE PAR LA JUSTICE QU'ATTEND LA JUSTICE LIBANAISE POUR EN FAIRE AUTANT AVEC NASRALLAH BERRY AOUN BASSIL GEAGEA HARIRI ETC..DES PERSONNES QUI, QUELQUE SOIT LEUR CAPACITE ET LEURS QUALITES ,ONT DETRUIT L'ECONOMIE DE CE PAYS ET MIS DES MILLIONS DE GENS DANS LA MISERE POUR LEUR PROPRE PROFIT ET ORGUEIL PERSONNEL LE PIRE EST QU'ILS CONTINUENT, SANS RIEN VOULOIR NI ENTENDRE NI VOIR LA COLERE DE CE PEUPLE, LES MAGOUILLES DE TOUJOURS POUR SAUVER LEURS SIEGES ET AGARNDIR LEUR PACTOLE UN JOUR VIENDRA COMME LE PREDIRAIT MR HAYEK , SI ILS CONTINUENT UNIQUEMENT , OU LA REVOLTE DEVIENDRA UNE VRAIE REVOLUTION STYLE 1789 EN FRANCE ET 1918 EN RUSSIE CONTRE LE TZAR J'ESPERE PROFONDEMENT QUE NON MAIS ON NE PEUT PAS NEGLIGER UN PEUPLE A CE POINT ET PASSER ENTRE LES MAILLES DU FILET POUR TOUJOURS
13 h 17, le 18 décembre 2019