Moawad appelle Hariri à faire des "concessions et des sacrifices"

Le chef du Mouvement de l’indépendance, Michel Moawad, a présenté mardi, lors d'une conférence de presse, les trois bases sur lesquelles, selon lui, doit être formé un nouveau gouvernement d'experts, tout en appelant le Premier ministre sortant Saad Hariri à faire des "sacrifices et des concessions".  

"Si nous ne faisons rien, cette Intifada va se transformer en chaos, en une révolution contre la famine, a mis en garde M. Moawad depuis le Parlement. La solution doit être politique. Il faut former un gouvernement, mais pas n'importe quel gouvernement. Ce gouvernement doit être soutenu par les forces politiques pour obtenir la confiance du Parlement et pouvoir gouverner. Il doit avoir la confiance des gens, parce que personne ne peut nier que deux millions de personnes sont descendues dans les rues. Et il doit réconcilier le Liban avec la communauté arabe et internationale, car nous ne pouvons insulter les gens et leur demander leur aide". Il a, dans ce cadre, noté "que nous devons retourner à la politique de distanciation" vis à vis des conflits régionaux.

"Qui va former ce gouvernement ? Les forces politiques. Pourquoi n'en sommes-nous pas là ? Parce qu'il y a un jeu d'équilibre et de rejet des responsabilités", a encore lancé le député.

"Il est demandé à M. Hariri de faire des concessions et des sacrifices et de cesser la politique du "moi et personne d'autre". Je demande personnellement à M. Hariri de nommer un chef de gouvernement qui réponde aux demandes du peuple et qui puisse gérer les difficultés qui nous attendent", a dit M. Moawad rappelant qu'il avait lui-même proposé que Nawaf Salam devienne le prochain Premier ministre. "C'est une véritable solution. Je ne l'ai pas proposée après qu'on me l'ait soufflée du Pentagone comme cela a pu être dit par certains médias. M. Salam est, du surcroît accepté par la rue", a-t-il noté.

S'adressant au secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, M. Moawad a déclaré "que le véritable danger est que le Liban s'effondre et c'est un danger qui guette tous les Libanais". "Je ne comprends pas les analyses selon lesquels la désignation d'une personne telle que Nawaf Salam à la tête d'un gouvernement constitue un danger pour le Hezbollah", a-t-il dit. 

M. Salam est l’ancien ambassadeur du Liban aux Nations Unies, actuellement juge à la Cour internationale de justice.