Le ministère de l’Énergie pointe du doigt les propriétaires de générateurs qui gonflent leurs prix

Le ministère de l’Énergie et de l’Eau a appelé hier dans un communiqué les usagers à ne pas céder aux propriétaires de générateurs qui cherchent à gonfler leur prix en prétextant une hausse de leurs coûts pour acheter du carburant, dans un contexte de crise du dollar.

Le ministère a rappelé qu’il fixait chaque mois en fonction des prix du carburant et de leurs coûts les tarifs pratiqués par ces exploitants qui fournissent du courant pendant les heures de rationnement imposées par l’Électricité du Liban (EDL), dont les capacités ne suffisent pas à alimenter la demande du pays.

Il a en outre informé qu’il avait temporairement autorisé les propriétaires de générateurs à s’approvisionner en carburant auprès des raffineries de Tripoli (Liban-Nord) et de Zahrani (Liban-Sud), carburant qu’ils pouvaient payer en livres au taux officiel (1 507,5 livres pour un dollar, 1 515/1 517 pour les transactions bancaires). Le ministère a enfin invité les citoyens à contacter les autorités compétentes, et plus particulièrement le ministère de l’Économie et du Commerce auxquels est rattachée la direction de la protection du consommateur, pour rapporter les abus des exploitants.

Les propriétaires de générateurs privés doivent facturer 401 livres (0,26 dollar selon le taux de change officiel le kilowattheure (kWh) de courant fourni à leurs clients en novembre pendant les heures de rationnement imposées par Électricité du Liban, avait indiqué mercredi le ministère de l’Énergie et de l’Eau. À ce tarif, qui doit être multiplié par la consommation réelle mesurée par les compteurs individuels des usagers, obligatoires depuis le 1er octobre 2018, s’ajoute un forfait variant en fonction de l’intensité maximale délivrée en ampères (A) : 15 000 livres (10 dollars) pour 5 A ; 23 000 livres pour 10 A et 30 000 livres pour 15 A. Un supplément de 5 000 livres (3,3 dollars) est appliqué pour chaque tranche supplémentaire de 5 A. Une majoration de 10 % peut être appliquée dans les zones peu urbanisées.

Les effets de la crise économique et financière que traverse le pays ont été amplifiés par la décision de la Banque du Liban de limiter depuis fin août la quantité de dollars circulant sur le marché et qui a fait fluctuer le prix du dollar chez les changeurs, où il atteignait 1 930 livres hier selon leur syndicat (il était à plus de 2 000 la semaine précédente). Les restrictions mises en place par les banques sur les retraits de devises et les transferts vers l’étranger peu ou prou à la même période ont également contribué à aggraver la situation.