Nouveau rassemblement devant le siège de l'UE à Beyrouth pour le départ des réfugiés syriens et palestiniens

Quelques dizaines de manifestants, en majorité des femmes, ont manifesté samedi, pour le deuxième jour consécutif, devant le siège de la mission de l'Union européenne à Beyrouth, afin de réclamer le départ des réfugiés syriens et palestiniens présents dans le pays. Cette manifestation est organisée par l'association Lebanon Uprise, qui se présente comme "un groupe de Libanais indépendants".

Les protestataires ont transmis un memorandum ouvert à l'ambassadeur de l'UE au Liban, Ralph Tarraf, dans lequel ils mettent en garde contre "le danger extrême que représenterait l'intégration ou l'implantation de ces réfugiés au Liban". 

Hier, un rassemblement similaire avait eu lieu à l'appel de la même organisation. Il avait dû faire face à une contre-manifestation de la part de plusieurs dizaines de personnes qui les accusaient de racisme et de xénophobie. 

Bien que les participants au sit-in de Lebanon Uprise se soient défendus de toute appartenance partisane, la vice-présidente du Courant patriotique libre pour les affaires politiques, May Khoreiche, a confirmé à L'Orient-Le Jour que des partisans aounistes étaient présents à cette manifestation. Elle a annoncé que des rassemblements sur un thème similaire seront organisés à l'avenir par le CPL.

Le rapatriement des réfugiés syriens est un des thèmes de prédilection du parti aouniste et de son chef, le ministre des Affaires étrangères, Gebran Bassil. Selon le discours du CPL, le territoire syrien est désormais majoritairement sûr, ce qui justifierait un retour massif des réfugiés. 

Depuis plusieurs jours, des informations circulent sur les réseaux sociaux, prétendant que l'aide internationale qui pourrait être accordée au Liban est conditionnée par la naturalisation des réfugiés. La Constitution libanaise, dans son préambule, rejette toute implantation. Réagissant à ces rassemblements, l'UE a affirmé dans un communiqué qu'elle "n'a jamais préconisé l'implantation ou l'intégration des réfugiés syriens au Liban".

Le Liban accueille plus d'un million de réfugiés syriens ayant fui le conflit qui ravage leur pays depuis 2011, en plus de 130 000 réfugiés palestiniens depuis la création de l’État d'Israël en 1948.