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Les leaders irakiens doivent répondre aux revendications des manifestants, exige Washington



Le secrétaire d'Etat américain, Mike Pompeo, au département d'Etat, à Washington, le 26 novembre 2019. Photo Mark Wilson/Getty Images/AFP

Les Etats-Unis ont appelé vendredi les leaders irakiens à répondre aux revendications "légitimes" des manifestants, notamment sur la corruption, alors que le Premier ministre irakien vient d'annoncer sa démission sur fond de répression du mouvement de contestation.

"Nous partageons les inquiétudes légitimes des protestataires", a déclaré une porte-parole du département d'Etat américain. "Nous continuons à exhorter le gouvernement irakien à mettre en place les réformes exigées par le peuple, y compris celles concernant le chômage, la corruption et une réforme électorale", a-t-elle poursuivi, sans commenter directement l'annonce de la démission du Premier ministre Adel Abdel Mahdi.

Depuis deux mois, la contestation en Irak contre le pouvoir et son parrain iranien a fait 420 morts à Bagdad et dans le Sud chiite. Les manifestants réclament "la chute du régime". Le Premier ministre irakien a annoncé un peu plus tôt vendredi qu'il allait démissionner comme l'avait réclamé le grand ayatollah Ali Sistani, figure tutélaire de la politique dans le pays. Cette démission, qui a dans un premier temps créé un répit joyeux sur la place Tahrir, épicentre de la contestation à Bagdad, n'a pas fait cesser pour autant les violences qui ont de nouveau fait 16 morts dans le pays.

La police a encore tué 15 manifestants vendredi à Nassiriya, à feu et à sang depuis jeudi, et un seizième a été abattu par des tirs d'hommes en civils devant le siège d'un parti à Najaf, ont rapporté des témoins et des médecins.

En Irak, l'un des pays les plus riches en pétrole du monde, un habitant sur cinq vit sous le seuil de pauvreté et les infrastructures sont déliquescentes et jamais rénovées alors qu'en 16 ans, l'équivalent de deux fois le PIB s'est évaporé dans les poches de politiciens et d'entrepreneurs véreux. L'un des objectifs de la diplomatie américaine à l'égard de Bagdad est d'exiger des Irakiens de prendre leurs distances de leur voisin iranien, bête noire de Washington. Le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo avait aussi menacé d'imposer des sanctions à des responsables irakiens épinglés pour avoir volé des richesses.

Les Etats-Unis ont appelé vendredi les leaders irakiens à répondre aux revendications "légitimes" des manifestants, notamment sur la corruption, alors que le Premier ministre irakien vient d'annoncer sa démission sur fond de répression du mouvement de contestation.
"Nous partageons les inquiétudes légitimes des protestataires", a déclaré une porte-parole du département d'Etat...