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Liban - Débat

Les femmes tiennent-elles la vie du monde entre leurs mains ?

« J’ai toujours senti que je devais protéger mes femmes, mes deux sœurs et ma mère, aujourd’hui j’ai le sentiment contraire, ce sont les femmes qui vont me protéger », affirme Ziyad Makhoul, ancien rédacteur en chef de L’Orient-Le Jour, au cours du débat « Ces femmes qui tiennent entre leurs mains le salut du Liban », organisé à l’Université pour tous de l’USJ. Il y fait allusion à toutes ces femmes qui ont porté la révolution. Ce sont des avocates activistes, des mères enlaçant celui qui n’est pas leur fils, une femme qui donne un coup de pied dans les parties intimes d’un homme armé, immortalisé par un smartphone, des femmes qui tapent sur les casseroles pour manifester leur colère, deux amies qui organisent une chaîne humaine du nord au sud du pays, ou toutes ces rangées de femmes, coudes serrés, qui s’interposent entre l’armée et les autres manifestants mâles pour les protéger. Elles ont appris à transgresser la peur. Pourront-elles continuer demain ce mouvement dans leurs familles, et au-delà, au niveau national, pour changer les mentalités... et les lois ? Dans la salle, on compte quatre hommes et une cinquantaine de femmes, plutôt cinquantenaires, voire plus. Un des hommes regrette de voir si peu de présence masculine. « Les hommes devraient aussi se sentir concernés. » Les participantes au débat sont d’accord pour louer l’audace et le courage des manifestantes. Une journaliste raconte qu’elle est harcelée et insultée par WhatsApp et qu’elle n’est pas la seule, mais qu’elle ne baissera pas les bras.

Mais certaines refusent d’idéaliser les femmes. Une psychologue rappelle qu’au Liban les insultes touchent le plus souvent les femmes, le côté sacré. Puis les langues se délient : les statuts personnels sont désastreux à l’égard des femmes, le nombre de députées est infime, quant au nombre de ministres femmes, le chiffre est tout aussi ridicule.

Hier, à l’UPT, les jeunes manifestantes de moins de 40 ans, qui constituent la majorité des femmes sur le front, étaient absentes.

Ce sont surtout elles qu’on aurait voulu entendre... Ce sont elles qui devraient nous montrer que leur résistance sur le terrain ira plus loin, pour arriver à un vrai changement sociétal, qui confirmera la phrase de Tolstoï qui affirme que les femmes tiennent la vie du monde entre leurs mains.



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