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Liban

Manifestation à Aoukar contre les « ingérences américaines »

« Non aux interventions américaines », peut-on lire sur la pancarte brandie par un manifestant, hier, non loin de l’ambassade des États-Unis, à Aoukar. Andres Martinez Casare/ Reuters

Plusieurs dizaines de personnes proches de la mouvance du Hezbollah et de la gauche ont manifesté hier près de l’ambassade des États-Unis à Aoukar, pour protester contre les « ingérences étrangères » et notamment américaine au Liban.

Les manifestants n’ont pas pu s’approcher de l’ambassade, les forces de sécurité ayant installé plusieurs rangées de barbelés sur la route qui y mène. Ils ont brûlé des drapeaux américain et israélien, ainsi qu’un portrait du président Donald Trump lors du rassemblement.

Brandissant des drapeaux libanais mais également des portraits de Imad Moghniyé, responsable militaire du Hezbollah tué en 2008, les manifestants ont scandé des slogans contre l’« impérialisme ». Ils s’en sont également pris au gouverneur de la Banque du Liban Riad Salamé et au Premier ministre démissionnaire Saad Hariri. « Américain, écoute, notre peuple ne pliera pas », ont répété les manifestants. « Les armes de la résistance sont notre fierté et notre dignité », affirmait une pancarte brandie par une manifestante.

Les protestataires ont conspué l’ancien ambassadeur américain au Liban Jeffrey Feltman, qui n’occupe plus de position officielle et a été entendu la semaine dernière par la sous-commission parlementaire des Affaires étrangères pour le Moyen-Orient, l’Afrique du Nord et le Terrorisme international au Congrès américain.M. Feltman, actuellement expert invité au centre Brookings, avait affirmé mardi que le mouvement de contestation au Liban « coïncide fort heureusement avec les intérêts des États-Unis ». « Je suis contre l’ingérence américaine dans les affaires du Liban », a affirmé à L’Orient-Le Jour Mehdi, un manifestant âgé d’une vingtaine d’années. « Je dis à Feltman, tu n’as rien à voir avec le Liban », a-t-il ajouté. « Je suis avec le mouvement de contestation », a pour sa part déclaré Jihad, qui n’utilise pas le terme de « révolution » comme les Libanais qui se mobilisent depuis plus d’un mois contre la classe dirigeante. « Nous avons toujours fait face aux Américains. Je suis en faveur de la résistance », a-t-il ajouté s’en prenant lui aussi à Jeffrey Feltman.


Kassem accuse les États-Unis
Vendredi, le secrétaire général adjoint du Hezbollah, Naïm Kassem, avait accusé les États-Unis de s’ingérer dans la formation du nouveau gouvernement. « Le premier obstacle à la formation du gouvernement est l’Amérique, car elle veut un gouvernement qui lui ressemble et nous voulons un gouvernement qui ressemble au peuple libanais », a déclaré le cheikh Kassem dans une interview à l’agence Reuters. « La crise se poursuivra jusqu’à ce que les parties étrangères renoncent à leurs objectifs. Des responsables américains sont en contact direct avec des hommes politiques et des responsables libanais. Qu’ils nous laissent tranquilles afin que nous puissions trouver un accord entre nous. Plus ils interviennent, plus ils retardent la solution », a-t-il ajouté. Il a cependant assuré qu’il y avait « des contacts permanents entre le Hezbollah et le Premier ministre sortant Saad Hariri pour le choix d’un Premier ministre ».

Naïm Kassem a en outre assuré que son parti ne voyait « pas de signes d’une guerre civile au Liban ». « Le Hezbollah est déterminé à ne pas se laisser entraîner dans le conflit comme le veut l’Amérique, a-t-il ajouté. Mais nous avons des informations sur des tentatives américaines de créer des problèmes de sécurité. »

Au début de la révolte, le secrétaire général du Hezbollah Hassan Nasrallah avait accusé les contestataires d’être menés par certaines parties politiques et financés par les ambassades de pays étrangers.


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commentaires (3)

Mais pourquoi pas de manifestation contre les ingérences de l'Iran ????

FAKHOURI

22 h 17, le 25 novembre 2019

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Commentaires (3)

  • Mais pourquoi pas de manifestation contre les ingérences de l'Iran ????

    FAKHOURI

    22 h 17, le 25 novembre 2019

  • Qu'a fait "l'axe de la résistance" contre l'ingérence américaine au Moyen-Orient ? - Profiter de l'intervention américaine en 2001 en Afghanistan pour se débarrasser du régime anti-chiite des talibans. - Profiter de l'invasion américaine de l'Iraq en 2003 pour se débarrasser de Saddam et y placer ses pions. - Envoyer au casse-pipe contre les Américains en Iraq les djihadistes sunnites ancêtres de Daech et contribuer ainsi à la naissance de Daech de la même façon que les américains ont contribué à la naissance d'Al-Qaïda en Afghanistan dans les années 80. - Combattre le soi-disant complot Americano-sionisto-takfiri en Syrie en soutenant le régime le plus corrompu du Moyen-Orient et un des plus complices des américains. Et comme on n'y arrivait pas tous seuls on a appelé les Russes à la rescousse en 2015.. L'imposture doit cesser. On ne peux pas prétendre combattre l'ingérence US et ne pas cesser d'en profiter en même temps. La meilleure solution pour que les ingérences cessent est de balayer les régimes corrompus soutenus par cet axe de l'imposture au Liban, en Syrie et en Iraq. Ce n'est qu'avec l'avènement de régimes garantissant un minimum de bien commun que les ingérences tomberont d'elles-mêmes, comme l'axe de l'imposture

    Citoyen libanais

    11 h 32, le 25 novembre 2019

  • Ces manifestants "hezbollahi" et autres de "gauche" ont raison de refuser vigoureusement l'ingérence américaine dans les affaires libanaises... et dans la foulée il faut demander encore plus vigoureusement la NON INGERENCE DE LA REPUBLIQUE ISLAMIQUE IRANIENNE et de la SYRIE !!! Cela serait plus crédible évidemment .Alors encore un petit effort s"il vous plaît. Merci. adel.

    Hamed Adel

    10 h 17, le 25 novembre 2019

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