Contestation : marche spontanée à Hamra

Des dizaines de manifestants, dont certains tenant des drapeaux libanais, se sont rassemblés samedi en toute fin d'après-midi dans le quartier commerçant de Hamra à Beyrouth pour une marche spontanée, au 31ème jour d'un mouvement de contestation sans précédent contre la classe dirigeante.

Le Liban est secoué depuis le 17 octobre par une contestation visant l'ensemble de la classe politique, accusée de corruption et d'incompétence dans un contexte de crise économique aiguë. La pression de la rue a poussé le Premier ministre Saad Hariri à présenter la démission de son cabinet le 29 octobre. Jeudi, le président Michel Aoun avait affirmé que le nouveau gouvernement pourrait être formé "dans les jours à venir", soulignant que les revendications des Libanais, qui manifestent par dizaines de milliers pour réclamer entre autres la lutte contre la corruption et le départ de la classe politique, feront partie des "premiers objectifs" du futur cabinet.

Dans la nuit de jeudi à vendredi, un accord au sein de la majorité sortante faisait émerger le nom de l'ex-ministre des Finances et richissime homme d'affaires Mohammad Safadi, 75 ans, comme candidat à la présidence du Conseil. Mais la rue a immédiatement fait entendre sa voix, rejetant cette candidature dont le sort est désormais entouré de flou. Aucune annonce officielle n'a toutefois été faite jusque-là par le président Aoun, qui doit procéder, selon la Constitution, à des consultations parlementaires contraignantes à l'issue desquelles il nommera le Premier ministre.