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Liban - Crise

Grève symbolique des hôpitaux privés : Haroun demande l’échelonnement des impayés

Quelque 100 établissements se sont mobilisés hier pour mettre en garde contre l’épuisement progressif du matériel médical qu’ils sont incapables de renouveler faute de liquidités.

Le personnel de l’hôpital Dar al-Amal à Baalbeck en grève hier. Photo an-Nahar

Le président du syndicat des hôpitaux privés, Sleiman Haroun, a jugé « insuffisant » hier le montant des arriérés réglés par le ministère des Finances aux hôpitaux privés qui soignent des patients à son compte et demandé l’échelonnement des impayés. Il l’a fait au terme d’une journée de grève symbolique qui a touché quelque 100 hôpitaux. Ces derniers s’étaient mobilisés pour mettre en garde contre l’épuisement progressif du matériel médical qu’ils sont incapables de renouveler faute de liquidités. Dans ces hôpitaux, les admissions se sont limitées hier aux urgences ainsi qu’aux soins des maladies chroniques.

« La crise monétaire s’est transformée en cauchemar car les importateurs d’équipements médicaux ne sont plus en mesure de nous faire crédit ou d’acquérir leurs marchandises », a déclaré M. Haroun, contacté par L’OLJ. Dans un communiqué, ces importateurs ont confirmé être « dans l’incapacité de supporter le moindre retard de paiement supplémentaire ». « Nous commençons à souffrir d’une pénurie d’équipements, de produits anesthésiques, de produits utilisés pour les opérations chirurgicales, de filtres pour dialyse, de ressorts et même de fils de suture. Le matériel nécessaire dont nous disposons suffit pour un mois et demi de consommation courante. Ensuite, ce sera la catastrophe », a prévenu M. Haroun.

En cours de journée, le ministère des Finances a annoncé dans un bref communiqué que « tous les montants dus par le ministère de la Santé aux hôpitaux privés et gouvernementaux ont été entièrement versés et transférés aux comptes en banque de ces établissements. Les contributions du ministère aux hôpitaux gouvernementaux ont également été versées ».


La fermeture des banques

En raison de la fermeture des banques, M. Haroun a annoncé ne pas avoir pu constater en personne le versement de ces sommes. « J’ai entendu dire que le ministère des Finances nous a viré 73 milliards de livres libanaises. C’est 102 milliards de moins que le montant que nous réclamions en règlement des arriérés impayés jusqu’à la fin de 2018, sachant que le montant total des impayés s’élève à 2 000 milliards (soit 1,350 milliards de dollars)! Il semble que le versement ne couvre que les impayés des patients soignés aux frais du ministère de la Santé», a expliqué M. Haroun. «Or le Trésor nous doit encore ceux des autres tiers payants, comme l’armée, la coopérative des fonctionnaires et les Forces de sécurité intérieure », a-t-il ajouté.

 « Nous sommes conscients que l’État est dans l’incapacité de nous régler les 2.000 milliards d’un coup, a commenté M. Haroun. Ce que nous souhaitons, c’est que le paiement des arriérés soit échelonné, de sorte que les montants que nous recevrons deviennent prévisibles. »


À la BDL

Une délégation du syndicat des hôpitaux a dans ce contexte été reçue hier par le gouverneur de la BDL, Riad Salamé, pour réclamer que les fournisseurs d’équipements médicaux bénéficient du même protocole que celui accordé aux fournisseurs de produits pharmaceutiques. Celui-ci consiste à permettre aux fournisseurs de placer leurs commandes auprès de leurs fournisseurs étrangers à travers les banques libanaises en déposant 15 % du montant de leurs commandes en devises étrangères (euros ou dollars) et 85 % en livres libanaises que la BDL se chargera de changer au taux interbancaire.



Pour mémoire

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