Les pays européens devraient constituer ensemble un "pilier" au sein de l'OTAN, a suggéré mercredi la ministre française des Armées, Florence Parly, invitée à commenter les propos controversés du président Emmanuel Macron sur la "mort cérébrale" de l'Alliance.
"Lorsque le président de la République a évoqué la mort cérébrale de l'OTAN, cela ne veut pas dire la mort de l'OTAN mais (...) nul ne peut ignorer la crise que traverse l'organisation", a-t-elle fait valoir devant le Sénat. "Certes, sur un plan strictement militaire, les choses fonctionnent. L'OTAN est un outil robuste (...) Mais cela ne doit pas cacher l'essentiel", a-t-elle souligné. La ministre a notamment dénoncé l'"insuffisance criante de l'effort de défense des Européens, là où même les Européens devraient constituer leur propre pilier au sein de l'Alliance" atlantique. Il existe par ailleurs selon elle un "doute sérieux sur la garantie de sécurité américaine" et "un questionnement profond sur la solidarité alliée quand les Turcs attaquent ceux précisément qui luttent contre Daech (acronyme du groupe Etat islamique, ndlr)" en Syrie, a-t-elle ajouté. "On ne peut pas se satisfaire de cette situation", a ajouté Mme Parly, en affirmant qu'"au sommet (de l'OTAN) à Londres, la France plaidera pour le lancement d'une réflexion sur l'avenir de l'Alliance". "Il n'y aura pas de défense européenne sans OTAN et réciproquement", a-t-elle conclu.
Le président français, qui a fait de l'Europe de la défense un de ses grands chevaux de bataille, a déclenché début novembre une vague de protestation au sein de l'Alliance en jugeant l'OTAN en état de "mort cérébrale". Ces déclarations ont été critiquées par la chancelière allemande Angela Merkel et par la présidente désignée de la Commission européenne Ursula von der Leyen, qui, à l'instar de nombreux Européens, sont sceptiques quant à la possibilité de se débrouiller sans les États-Unis en termes militaires.
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