Jour XXIII de la contestation : concert de casseroles à Nabatiyé

Des dizaines de Libanais de Nabatiyé au Liban-Sud ont organisé vendredi soir un concert de casseroles, devenu l'un des moyens d'expression des contestataires qui s'opposent par dizaines de milliers contre la classe dirigeante dans un mouvement inédit au pays du Cèdre.

Selon notre correspondante sur place Badia Fahs, les protestataires ont également entamé une marche, munis de bougies et de drapeaux libanais, dans cette ville où le Hezbollah est fortement implanté, le parti chiite ayant à plusieurs reprises dissuadé par la force toute contestation sur place.

"Ce qui se passe est très important. Cela montre qu'on ne baisse pas les bras. On nous demande si nous ne sommes pas lassés (de poursuivre la contestation). Non, nous n'allons pas nous lasser", martèle une manifestante. "Les gens souffrent, mais ils sont heureux de voir ce qui se passe (dans la rue). Ils veulent un vrai changement", ajoute-t-elle, sur fond de bruits de casseroles.

"Nous voulons faire entendre notre voix à ceux qui sont restés chez eux, à Nabatiyé, et ne sont toujours pas descendus dans la rue", explique une autre manifestante. "Nous voulons également faire entendre nos voix aux responsables qui ne veulent toujours pas nous écouter", ajoute-t-elle.

Depuis le 17 octobre, le Liban connaît une contestation populaire de sa classe dirigeante jugée corrompue et incompétente, sur fond de grave crise économique. Le mouvement, qui a mobilisé des centaines de milliers de Libanais toutes communautés confondues, a entraîné la démission le 29 octobre du Premier ministre Saad Hariri, mais la formation d'un nouveau gouvernement se fait attendre.

Le Liban est classé 138e sur 180 en matière de corruption par l'ONG Transparency.