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Dernières Infos - Liban

Geagea craint "de graves troubles sociaux" en cas de pénurie de certains produits

Le chef des Forces libanaises, Samir Geagea. Photo d'archives Aldo Ayoub.

Le chef des Forces libanaises, Samir Geagea, a accusé vendredi les responsables politiques libanais d'être "sur une autre planète", mettant en garde, lors d'un entretien avec l'agence Reuters, contre "des troubles sociaux" en cas de pénurie des biens de première nécessité dans le pays. Ces déclarations interviennent alors que le Liban est secoué depuis trois semaines par une révolte inédite contre la classe dirigeante, accusée de corruption, sur fond de crise économique et de pénurie du dollar. 

"Toutes les heures, on nous annonce qu'une crise arrive, qu'il s'agisse des pénuries de pétrole, de farine ou de médicaments, a lancé le leader maronite. Tout s'effondre et les responsables sont sur une autre planète et prennent leur temps" pour former un futur gouvernement.  "La seule façon de sortir de la crise est de former un nouveau gouvernement indépendant des formations politiques, comme cela est réclamé par les manifestants", a-t-il estimé, critiquant le fait que les dernières tractations "n'ont donné aucun résultat". Il a dans ce cadre accusé le Hezbollah de vouloir former un gouvernement "qui ressemble au cabinet sortant". 

Soulignant que la situation économique du pays est "très délicate", Samir Geagea a dit craindre que les crédits nécessaires, en dollars, pour l'achat du carburant ou de tout autre produit importé ne soient pas alloués à temps, "ce qui risque de provoquer de graves troubles sociaux". 

Plus tôt dans la journée, le président du syndicat des hôpitaux libanais privés, Sleiman Haroun, avait prévenu qu'une "grande crise sanitaire" se profilait en raison de l'impossibilité de payer les fournisseurs de médicaments et d'équipements médicaux, affirmant que les stocks disponibles seront épuisés dans un mois. Cette mise en garde intervient alors que depuis quelques mois, le secteur bancaire a restreint la circulation du dollar sur le marché libanais afin d'éviter une pénurie. 

L’économie libanaise est dollarisée et le taux de change entre la livre et le dollar est fixé par la Banque du Liban (BDL) depuis 1997 (1 507,5 livres pour un dollar). Mais les récentes pressions sur la stabilité financière du pays contraignent la banque centrale à limiter la circulation de devises sur le marché pour notamment maintenir le niveau de ses réserves et la croissance des dépôts bancaires, et ainsi être capable de continuer à gérer l’endettement public, la dollarisation de l’économie et le taux de change fixe. Plusieurs banques ont, dans ce contexte, limité les plafonds et conditions de retraits de billets verts, que ce soit via les distributeurs automatiques de billets ou les guichets, s’il s’agit de comptes en livres ou de comptes bloqués en dollars. Cette situation est donc problématique pour les importateurs de carburants, de médicaments et de farine, qui doivent payer leurs biens en dollars mais dont les recettes sont majoritairement en livres libanaises. 

Le chef des Forces libanaises, Samir Geagea, a accusé vendredi les responsables politiques libanais d'être "sur une autre planète", mettant en garde, lors d'un entretien avec l'agence Reuters, contre "des troubles sociaux" en cas de pénurie des biens de première nécessité dans le pays. Ces déclarations interviennent alors que le Liban est secoué depuis trois semaines par une révolte...