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Nos Lecteurs ont la Parole - Maria MAZRAANI

Un phénix à l’horizon

Illustration Ivan Debs

Voilà maintenant plus de deux semaines que le Liban est un mort-vivant. Mort, politiquement et économiquement, et plus vivant que jamais grâce à l’union tant attendue de son peuple.

L’événement, qui a poussé des millions de Libanais à « habiter » les rues dans le vrai sens du terme, reste jusqu’à présent sans réaction et sans solution de la part des accusés, responsables de cette crise. Nous n’avons eu en guise de réponse que des mots… de beaux discours peut-être rédigés par une autre plume que la leur… et des promesses auxquelles les oreilles du peuple se sont habituées depuis bien longtemps.

De nombreuses fois, nous avons entendu dire que notre pays est en retrait de plusieurs siècles par rapport aux puissances européennes. Et cela est malheureusement bien vrai! Preuve en est, les nombreux « J’accuse », remontant à Zola en 1898, qui s’accumulent dans les journaux et sur les réseaux sociaux. Cela dit, nous pouvons constater que près de deux siècles séparent le Liban de la civilisation occidentale.

Néanmoins, cette révolution que nous vivons en ce moment est incontournable et constitue un obstacle à franchir afin d’améliorer la situation de notre pays. Les citoyens de toutes les régions ont l’esprit clair aujourd’hui et revendiquent les droits les plus élémentaires, absents du pays du Cèdre en raison de la corruption et de la recherche constante de l’intérêt personnel.

Je m’adresse maintenant au peuple libanais, successeur des Phéniciens, et je l’invite à poursuivre sa mobilisation et sa révolte jusqu’à la fin. Oui, j’accuse! Nous les accusons tous ! Pour avoir volé tant d’années où nous aurons pu vivre plus dignement. Pour les larmes des jeunes versées avant le décollage de l’avion, les séparant de leur terre, de leur mère, de tout ce qui leur est cher. Pour les nombreux « si » que les Libanais ne cessent de prononcer en vue d’oublier leur misère, leur besoin et leur chagrin. Seulement, il ne faut en aucun cas oublier le dialogue qui demeure le point d’appui de tout et face à toutes les violences et les inégalités qui nous entourent.

En espérant voir notre patrie renaître de ses cendres pour surmonter les complications d’hier et d’aujourd’hui et vivre un lendemain meilleur !

Mastérante en langue et littérature françaises à l’Université libanaise

Les textes publiés dans le cadre de la rubrique « courrier » n’engagent que leurs auteurs et ne reflètent pas nécessairement le point de vue de L’Orient-Le Jour.

Voilà maintenant plus de deux semaines que le Liban est un mort-vivant. Mort, politiquement et économiquement, et plus vivant que jamais grâce à l’union tant attendue de son peuple.L’événement, qui a poussé des millions de Libanais à « habiter » les rues dans le vrai sens du terme, reste jusqu’à présent sans réaction et sans solution de la part des accusés,...

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