Rechercher
Rechercher

Dernières Infos

Manifestation de Kurdes à Paris


Accompagnés d'un concert live de musique traditionnelle kurde, les manifestants se sont rassemblés dans le calme sur la place de la République dans le centre de Paris. AFP / Lionel BONAVENTURE

Plusieurs centaines de Kurdes et sympathisants ont défilé samedi à Paris pour soutenir les Kurdes de Syrie et exhorter les Etats européens à prendre des "sanctions concrètes" contre la Turquie pour qu'elle renonce à son action dans le nord-est de la Syrie.

Accompagnés d'un concert live de musique traditionnelle kurde, les manifestants - 5.000 selon les organisateurs - se sont d'abord rassemblés dans le calme sur la place de la République dans le centre de Paris.

Parmi les pancartes brandies par la foule, on pouvait lire: "Laisser la Turquie massacrer les Kurdes, est-ce une manière de les remercier d'avoir vaincu Daesh ?" ou encore: "Après Baghdadi viendra le tour d'Erdogan".

Les manifestants ont ensuite défilé dans la capitale française jusqu'à la place du Châtelet où des prises de parole ont eu lieu.

La Turquie a lancé le 9 octobre une offensive contre la milice kurde des Unités de protection du peuple (YPG), qu'elle qualifie de "terroriste", mais qui a été l'alliée indispensable des pays occidentaux dans la lutte contre le groupe Etat islamique.

Ankara a mis fin le 23 octobre à son offensive, à la faveur de deux accords négociés séparément avec les Etats-Unis et la Russie. La Turquie entend mettre en place une "zone de sécurité" d'une trentaine de kilomètres de profondeur le long de sa frontière pour séparer celle-ci des YPG.

Interrogé par l'AFP, le porte-parole du Conseil démocratique kurde en France (CDK-F, qui dit fédérer 24 associations de la diaspora en France), Agit Polat, a affirmé que "malgré ces accords avec les Russes et avec les Américains, les Turcs ne les respectent pas et continuent d'envahir et d'élargir leur présence dans le nord de la Syrie".

Le CDK-F insiste sur la "nécessité d'établir une force d'interposition pour maintenir la sécurité de la frontière, cela peut-être une force européenne, ou internationale ou de l'ONU, mis il faut à tout prix cette force sur la frontière" car "on sait très bien que la Turquie ne va pas se limiter à quelques dizaines de km", a martelé M. Polat.

"Il y a une opération d'épuration ethnique et de répression politique qui est menée à l'encontre de la population kurde", a-t-il fustigé. "La Turquie sera jugée pour ses actes criminels, et particulièrement Erdogan", a-t-il ajouté.

"Si aujourd'hui il y a une telle crise, c'est aussi dû à l'inaction des Etats européens; le seul moyen de paralyser la Turquie pour qu'elle puisse renoncer à son opération, c'est de lui appliquer des sanctions concrètes en particulier économiques", a poursuivi ce responsable. "Il faut faire sortir la Turquie de l'Otan, lui appliquer des taxes douanières", a-t-il souhaité.

Celik Hevi, interprète âgée de 29 ans, frisonne au milieu de la foule des manifestants. "On a libéré le territoire, c'était une victoire au nom de l'humanité contre la barbarie; des familles ont été divisées, 11.000 combattants sont morts...", rappelle-t-elle avec émotion.

"La population locale a essayé de reconstruire une vie avec un grand espoir; que tout cela soit détruit de cette façon, ça fait mal...", a-t-elle déploré.

Agit Polat a remercié au nom du CDK-F les rescapés des attentats en France en 2015 qui ont publié vendredi une lettre ouverte dans un journal français en soutien aux Kurdes de Syrie, envers qui les Français ont "une dette inestimable", selon ces rescapés réunis en collectif.

"C'était des propos très précis et clairs qui nous ont réchauffé le coeur dans ces moments difficiles", a commenté M. Polat. 

Plusieurs centaines de Kurdes et sympathisants ont défilé samedi à Paris pour soutenir les Kurdes de Syrie et exhorter les Etats européens à prendre des "sanctions concrètes" contre la Turquie pour qu'elle renonce à son action dans le nord-est de la Syrie.Accompagnés d'un concert live de musique traditionnelle kurde, les manifestants - 5.000 selon les organisateurs - se sont d'abord...