Téléphonie mobile : une facturation en livres nécessite un décret du Conseil des ministres

Le ministre de l’Économie sortant, Mansour Bteich, a adressé jeudi un courrier au ministère des Télécoms, demandant aux deux opérateurs de téléphonie mobile, Alfa et Touch, d’émettre leurs factures en livres libanaises (et non en dollars comme c’est le cas actuellement) et de permettre aux citoyens de les régler en monnaie nationale. Il rappelle que la loi sur la protection des consommateurs n° 659/2005 impose l’émission des factures en livres libanaises, et que celle sur la trésorerie n° 13513/1963, en particulier l’article 192, punit les commerçants qui refusent d’accepter la monnaie nationale.

Le ministre des Télécoms sortant, Mohammad Choucair, a quant à lui déclaré dans un communiqué, suite à une conversation téléphonique avec M. Bteich, que la tarification est fixée par un décret du Conseil des ministres, et que toute modification doit émaner d’un autre décret du même Conseil. Il en a également profité pour rappeler que les prix pratiqués par les opérateurs est resté inchangé, un jour après la même annonce faite par Alfa. La réalité semble toutefois différente sur le terrain, puisque des hausses ont été constatées par les usagers. Hier, des manifestants protestant contre cette augmentation ont réussi à fermer un magasin de téléphonie Alfa au Akkar, selon la chaîne d’information LBCI.

Les opérateurs de téléphonie mobile ont commencé à facturer leurs clients en dollars au début des années 1990 et ceci n’a jamais été remis en cause par les gouvernements successifs.

Le prix de la livre est fixé au dollar par la Banque du Liban (BDL) depuis 1997 (1 507,5 livres pour un dollar). Bien que ce taux soit toujours appliqué par les banques, la BDL a limité la quantité de billets verts circulant sur le marché. Cela a provoqué une hausse du taux pratiqué par les changeurs, atteignant en moyenne jusqu’à 1 700, bien qu’il ait diminué hier grâce à la réouverture des banques fermées depuis le 18 octobre suite à des manifestations inédites contre le pouvoir.