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Dernières Infos - Liban

Manifestations : Les Libanais ne sont pas tombés dans le piège du chaos, se félicite Nasrallah

Un portrait du chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, brandit lors d'un convoi de partisans du parti chiite, le 25 octobre 2019 dans le village de Kfar Kila au Liban-Sud. Photo REUTERS/Aziz Taher

Le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a affirmé vendredi que les manifestants libanais qui contestent le pouvoir depuis plus de trois semaines, ont réussi à "éviter le piège du chaos", critiquant toutefois "le flot d'insultes" lancées par certains d'entre eux.

"Deux semaines après le début des manifestations et de la contestation, qu'elles soient qualifiées de contestation, ou révolution, je veux relever le fait que les Libanais, durant ces deux dernières semaines, ne sont pas tombés dans le piège du chaos ou du grand affrontement dans la rue, qui aurait abouti à un conflit interne, alors que certains œuvraient à cela", a affirmé Hassan Nasrallah, dans un discours télévisé retransmis en direct, au lendemain du discours du chef de l'Etat Michel Aoun, qui s'est dit en faveur de ministres choisis pour leurs "compétences", après la démission du gouvernement de Saad Hariri mardi, sous la pression inédite de la rue.

"Le flot d'insultes qui a été déversé n'était pas spontané. On leur a demandé de lancer des insultes. Et certains médias ont accordé leur couverture en direct à ces insultes, voire même inciter à cela, dans certains cas. Ceux qui ont incité à cela ont voulu pousser à un conflit interne", a estimé le leader chiite.

Il s'agit du troisième discours du chef du Hezbollah en deux semaines. Lors de sa précédente allocution, le 25 octobre, le leader chiite avait estimé que "la contestation n'est plus un mouvement populaire spontané", prévenant que "le vide mènera au chaos et à l’effondrement". Il s'était ainsi prononcé contre la chute du gouvernement Hariri, contre la chute du mandat du président Aoun et contre des élections législatives anticipées. Ce jour-là, des dizaines de partisans du Hezbollah avaient attaqué des manifestants place Riad el-Solh, avant d'être dispersés par les forces de l'ordre. Mardi, quelques heures avant l'annonce de la démission de Saad Hariri, des centaines de partisans du Hezbollah et du mouvement Amal s'étaient à nouveau attaqués à des manifestants pacifistes sur l'autoroute du Ring, avant de se rendre dans le centre-ville de Beyrouth, situé un peu plus bas, et de saccager les tentes des protestataires, délogeant ces derniers par la force.

Le Premier ministre sortant a annoncé mardi la démission de son gouvernement, à la surprise du président Aoun et du Hezbollah, après avoir affirmé vouloir créer un "choc positif" et en assurant vouloir répondre favorablement aux demandes des manifestants qui réclament le départ de la classe dirigeante. Des sources proches de Saad Hariri ont affirmé ces derniers jours que ce dernier serait prêt à assumer une nouvelle fois les responsabilités de chef du gouvernement.

S'adressant aux Libanais à l'occasion de sa mi-mandat, le président Aoun a affirmé hier être en faveur d’un gouvernement dans lequel les ministres seront "choisis pour leurs compétences et non en fonction de leur affiliation politique".

Le mouvement de révolte libanais, lancé le 17 octobre après la proposition d'imposition d'une taxe sur les appels via messagerie instantanée, rapidement retirée, a également touché les régions chiites du pays. Dans des villes comme Nabatiyé et Tyr, fiefs du Hezbollah et du mouvement Amal, les manifestants sont descendus par milliers dans la rue pour protester contre le système en place malgré les attaques, souvent armées, de militants de ces partis. Mais le mouvement de contestation a ensuite été circonscrit.

Le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a affirmé vendredi que les manifestants libanais qui contestent le pouvoir depuis plus de trois semaines, ont réussi à "éviter le piège du chaos", critiquant toutefois "le flot d'insultes" lancées par certains d'entre eux."Deux semaines après le début des manifestations et de la contestation, qu'elles soient qualifiées de...