Des visiteurs au mémorial du génocide arménien, à Erevan, hier. Karen Minasyan/AFP
La Chambre des représentants des États-Unis a reconnu hier l’existence du génocide arménien. Alors que les relations américano-turques sont loin d’être au beau fixe, d’autant plus après l’intervention armée d’Ankara dans le nord de la Syrie, cette résolution inédite a suscité un fort mécontentement coté turc. Jeffrey Mankoff, directeur adjoint du CSIS (Centre pour les études internationales et stratégiques), répond aux questions de L’OLJ concernant cette décision symbolique du Congrès.
Comment expliquez-vous le timing de la décision de la Chambre des représentants de reconnaître le génocide arménien ?
La principale raison est liée aux tensions actuelles qui rythment les relations entre la Turquie et les États-Unis. On peut considérer que la décision de la Chambre des représentants a été motivée par une accumulation de frustrations à l’égard de la Turquie. La reconnaissance du génocide arménien peut être interprétée comme une réponse du Congrès américain à ces frustrations. La dégradation des relations entre les deux pays est liée à plusieurs facteurs, comme la décision de la Turquie d’acheter les missiles russes S400. Le fait que cette décision intervienne après l’offensive turque dans le nord de la Syrie n’est clairement pas non plus anodin.
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Cette résolution est donc une sorte de punition après l’offensive turque dans le Nord syrien ?
Exactement, c’est une manière pour les États Unis de mettre la pression sur la Turquie et d’exprimer leur mécontentement concernant l’opération armée à l’encontre des Kurdes syriens. Le Congrès, plus particulièrement, était fermement opposé au retrait des troupes américaines de Syrie et a plusieurs fois manifesté son soutien aux forces kurdes YPG qui luttaient aux côtés des soldats américains dans la région. Donald Trump a pris la décision de retirer les troupes américaines sans même consulter le Congrès. Ce dernier a par conséquent trouvé le moyen d’évacuer son mécontentement et sa frustration vis-à-vis de l’offensive turque en reconnaissant l’existence du génocide arménien. Le changement d’attitude envers la Turquie peut aussi être expliqué par le type de diplomatie exercée par l’administration Trump. Celle-ci favorise les sanctions et les menaces de sanctions comme un moyen de pression pour obtenir gain de cause. Tout membre de l’OTAN qu’ils sont, les Turcs n’échappent pas à la règle.
Comment se fait-il que les États-Unis n’aient pas reconnu l’existence du génocide arménien plus tôt ?
La discussion concernant la reconnaissance du génocide arménien n’est pas nouvelle au Congrès, cette proposition n’a cependant jamais reçu d’attention particulière. La Turquie avait clairement fait savoir qu’elle y était fermement opposée et que cette décision impacterait fortement les relations entre les deux pays. L’importance du partenariat avec la Turquie avait donc jusqu’alors dissuadé le Congrès. Surtout que la Turquie est une alliée de l’OTAN de longue date. Le contexte politique actuel change la donne, les relations entre les deux États étant d’ores et déjà moins bonnes.
Tribune
Si la femme arménienne se racontait...
Ce pays aime fanfaronner sur ses capacités "virtuelles" en réalité il n'est que l'ombre de lui-même...désormais, grâce un un président ignare qui se prend pour le centre du monde islamique. Il y croit et il pousse son pays à réinventer l'empire ottoman, un empire déchu, et impossible. La Turquie est en colère ? Pourquoi et contre qui ? L'Amérique ? Pourquoi se montrer en colère, pourquoi s'estimer insulté, puisque l'ensemble des pays civilisé ont reconnu le génocide que ce pays a commis et nie depuis cent ans en se déshonorant allègrement... Pourquoi blâmer les américains pour une telle reconnaissance juste et honnête ? Pourquoi aller lécher les bottes de Poutine (il a raison le micro sultan apprenti, je le conseille de continuer ainsi...) alors que la Douma (le parlement russe) a reconnu le génocide arménien commis par la Turquie le 14 avril 1996....et l'amitié entre la Russie et l'Arménie est indéfectible. Il en est de même pour presque tous les pays d'Europe et au-delà....(Amérique latine etc etc Pour clouer le bec de ce micro apprenti sultan, je rappelle que cette même chambre des représentants des États-Unis, le 12 septembre 1985 (résolution 247 décrétant le 24 avril 1985 a décrété « Journée nationale du souvenir de l'inhumanité de l'homme pour l'homme » en mémoire de toutes les victimes d'un génocide et en particulier du « million et demi de personnes d'ascendance arménienne victimes du génocide commis en Turquie entre 1915 ... Alors ?
15 h 18, le 31 octobre 2019