Hariri appelle ses partisans au calme

Le Premier ministre sortant, Saad Hariri, a appelé mercredi soir sur twitter, ses partisans au calme, au lendemain de l'annonce de la démission de son cabinet. 

"Avec toute mon appréciation pour ces signes spontanés de soutien, je réitère mon appel au public du Courant du Futur et à ses partisans à éviter les parades dans les rues, à coopérer avec l'armée et les Forces de sécurité intérieure. Préserver le calme et éviter les provocations est notre mission aujourd'hui", a écrit M. Hariri sur twitter. 

مع تقديري لكل مشاعر التعاطف العفوية، أكرر الطلب الى جمهور تيار المستقبل ومناصريه الامتناع عن العراضات في الشوارع والتزام التعاون مع الجيش وقوى الأمن الداخلي. الحفاظ على الهدوء ومنع اي انزلاق الى الاستفزازات مهمتنا جميعا الآن.

— Saad Hariri (@saadhariri) October 30, 2019

Des dizaines de partisans du Premier ministre sortant paradaient mercredi soir dans des rues de Beyouth, en soutien au chef du gouvernement qui est également le chef du Courant du Futur. Selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle), ces hommes circulant à mobylette ont paradé dans des rues des quartiers de Aïcha Bakkar, Kaskas, Barbir et Tarik Jdidé. Ils ont aussi rejoint les manifestants Place Riad Solh.  Des partisans de M. Hariri ont également coupé des routes dans plusieurs localités de la Békaa-Ouest.

Des informations contradictoires circulaient mercredi après-midi quant à une éventuel retour du Premier ministre sortant, Saad Hariri, à la tête du prochain gouvernement, au lendemain de sa démission sous la pression d'une contestation populaire inédite depuis le 17 octobre. Un responsable proche du Premier ministre sortant parle de conditions posées par ce dernier pour diriger le nouveau cabinet. Le président Michel Aoun a chargé mercredi le gouvernement Hariri d'expédier les affaires courantes.

La démission du gouvernement intervient malgré l'opposition claire du Hezbollah et du président Aoun à une telle décision. Dans les milieux proches du chef de l'Etat, on reproche à Saad Hariri d'avoir pris le président par "surprise", en affirmant que la décision de démissionner n'avait pas été coordonnée au préalable avec le palais de Baabda.

La révolte populaire libanaise a été déclenchée le 17 octobre par l'annonce surprise d'une taxe sur les appels via les messageries instantanées comme WhatsApp. Cette mesure a été vite annulée mais la colère ne s'est pas apaisée contre la classe dirigeante, jugée incompétente et corrompue dans un pays qui manque d'électricité, d'eau ou de services médicaux de base trente ans après la fin de la guerre civile (1975-1990).