Les manifestants à Zouk, dans le Kesrouan, sont restés toute la nuit du vendredi à samedi dans la rue où ils ont dressé des tentes et versé du sable sur la chaussée dans le but de garder la route fermée sans brûler des pneus, rapporte notre collègue sur place, Suzanne Baaklini. Après des tractations avec les militaires, les habitants ont refusé d'ouvrir la route. Ils insistent toutefois sur le caractère pacifique et respectueux de l'environnement de leur mobilisation. Ils ont ainsi ramassé les ordures et mis des fleurs sur les bords de la route. Ils ont également distribué des fleurs et des pneus en forme de cercueils de la corruption.
Dans la région voisine de Ghazir, la route a également été fermée.
Des milliers de Libanais manifestent depuis trois jours consécutifs, à travers tout le pays, contre les responsables politiques et la crise économique. Certains réclament la démission du gouvernement, voire celle du chef de l’État Michel Aoun. Le Premier ministre, Saad Hariri, a annoncé hier qu'il donnait à ses partenaires politiques un délai de 72h, assorti d’une menace à peine voilée d’une éventuelle démission, pour modifier les comportements politiques à l’origine des multiples blocages empêchant la mise en place des réformes inhérentes aux promesses d’aides internationales au Liban
Selon l'ancien responsable des Forces libanaises Fouad Abou Nader, qui fait le tour des régions du Kesrouan, les 72 heures de délai données par M. Hariri sont "critiques". "Les gens sont mobilisés à cause de la faim et pour dénoncer les voleurs, mais il faut qu'il y ait une vision commune, dit-il à l'OLJ. Le mouvement a besoin d'un leadership, et plusieurs personnes se concertent à ce niveau". Selon lui, il faut "un gouvernement intérimaire qui organise des élections législatives anticipées et beaucoup de gens sont d'accord avec ces revendications".
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