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Liban - Crise

Bassil : La détresse économique que nous vivons doit être l’occasion de corriger le tir

« Ce n’était vraiment pas le moment pour l’État de dépenser 100 millions » pour acheter le bâtiment de Touch, lance le chef du CPL.


Le chef du CPL, Gebran Bassil. Photo d’archives

Le chef du Courant patriotique libre, Gebran Bassil, a considéré hier « qu’il n’est plus possible d’atermoyer » et que le Liban se trouve désormais « dans l’obligation de mettre en œuvre des réformes pour faire face à la crise économique et financière. Nous avons besoin d’un budget 2020 réformateur. Le budget doit inclure des réformes qui donneront de vrais résultats ».

« La détresse économique que nous vivons doit être l’occasion de corriger le tir et de faire les changements nécessaires », a déclaré M. Bassil à l’issue de la réunion hebdomadaire du groupe du Liban fort, jugeant « la situation difficile, mais pas impossible ».

Au nombre des « réformes » devenues indispensables, M. Bassil a cité « le secteur de l’électricité et le gaspillage ». Après s’être félicité de ce que les ministres du CPL ont réalisé dans le secteur des télécommunications, en particulier l’augmentation significative des rentrées, M. Bassil a jugé « tout à fait inopportune » la décision unilatérale du ministre actuel des Télécoms, Mohammad Choucair (Futur) d’acheter le bâtiment de la compagnie de téléphonie mobile Touch. « Ce n’était vraiment pas le moment pour l’État de dépenser 100 millions (de dollars) dans l’achat d’un bâtiment », a-t-il lancé. Cette dépense, jugée inutile et dont le montant déclaré est de 75 millions de dollars, fait aujourd’hui l’objet de deux enquêtes, l’une parlementaire, l’autre judiciaire.

« Les Libanais ont le droit de ne plus nous croire et de refuser de faire des sacrifices », a encore dit M. Bassil, tout en annonçant que des discussions sont en cours « pour unifier différentes feuilles de route économiques présentées lors de la réunion élargie de Baabda, et qui s’avèrent proches l’une de l’autre ».

Le ministre a précisé que les réformes doivent être entreprises « sans privilèges et sans protections », ajoutant que « la population pourrait être appelée aux sacrifices, mais seulement après que les réformes eurent touché les privilèges des responsables politiques ». « Même la magistrature et l’institution militaire pourraient être sollicitées en ce sens, une fois que le nécessaire aura été fait dans le secteur public », a-t-il ajouté.

Le secteur bancaire n’a pas été ménagé par M. Bassil, qui a affirmé : « Il y a une sorte de ramollissement dans le pays, mais les banques et les marchés doivent se convaincre que le pays est dans une situation nouvelle qui les oblige à baisser leurs intérêts. »

« Personne n’est seul responsable... »

Le chef du courant aouniste est revenu sur les deux derniers dimanches de manifestations à Beyrouth et dans d’autres localités, au cours desquelles des slogans contre le président Michel Aoun ont été lancées. « Porter atteinte à la dignité du chef de l’État, c’est porter atteinte à la dignité de tous les Libanais », a-t-il estimé.

« Le Liban fait peut-être face à un complot économique, mais ceci ne nous détournera pas de nos responsabilités, a enchaîné le chef du CPL. Personne n’est seul responsable, ni le gouverneur de la Banque du Liban, ni le ministre des Finances, ni le chef de l’État, ni quiconque en particulier. La responsabilité est collective », a affirmé le leader du CPL, avant d’ajouter : « La seule réponse aux rumeurs et aux attaques politiques est de se mettre au travail. »

Par ailleurs, Gebran Bassil a appelé les partisans du CPL à se mobiliser pour le rassemblement du 13 octobre à Hadath (caza de Baabda). Le 13 octobre 1990, l’armée syrienne avait pris d’assaut le palais présidentiel et obligé Michel Aoun, alors Premier ministre, à entamer un exil en France qui durera 15 ans.

« Il n’y aura pas de 13 octobre économique. Si jamais un plan pareil venait à être fomenté, alors il serait mis en échec », a conclu M. Bassil, en réponse aux mouvements de rue qui réclament la chute du régime du président Aoun. « Nous aussi, nous avons une rue », a-t-il lancé en guise de défi.

Le chef du Courant patriotique libre, Gebran Bassil, a considéré hier « qu’il n’est plus possible d’atermoyer » et que le Liban se trouve désormais « dans l’obligation de mettre en œuvre des réformes pour faire face à la crise économique et financière. Nous avons besoin d’un budget 2020 réformateur. Le budget doit inclure des réformes qui donneront de vrais...

commentaires (4)

Les propos de M. Bassil sont éloquents, cependant il devrait s’occuper d’abord de son propre camp le CPL et ses alliés tels que le Hezbollah, avant de critiquer telle ou telle initiative prise par des ministres du camp adverse (Courant du Futur, en l’occurrence). Le Liban traverse une période très délicate pour sa survie financière et économique et je veux croire que toute la classe politique en a pris la juste mesure.

Tony BASSILA

14 h 10, le 09 octobre 2019

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Commentaires (4)

  • Les propos de M. Bassil sont éloquents, cependant il devrait s’occuper d’abord de son propre camp le CPL et ses alliés tels que le Hezbollah, avant de critiquer telle ou telle initiative prise par des ministres du camp adverse (Courant du Futur, en l’occurrence). Le Liban traverse une période très délicate pour sa survie financière et économique et je veux croire que toute la classe politique en a pris la juste mesure.

    Tony BASSILA

    14 h 10, le 09 octobre 2019

  • LA DETRESSE ECONOMIQUE VIENT PRINCIPALEMENT DE L,EDL DONT LE CPL FUT RESPONSABLE POUR LA DERNIERE DECENNIE... ET DU SCANDALE DU SIECLE QUE SONT LES BARGES TURQUES SOUS LA RESPONSABILITE GENDRISSIMALE !

    LA LIBRE EXPRESSION

    12 h 15, le 09 octobre 2019

  • 2005- 2019, 15 ans et ils parlent toujours de rectifier le tir ! comme s'ils n'etaient pas en charge depuis lors, comme si la situation actuelle est une surprise , comme si 29 deputes ne peuvent rien changer , meme avec l'appui total du pres de la republique , comme si leur fameux fumeux accord de 2006 n'y ajoute rien aux reformes comme si, comme si comme si le citoyen est encore plus con qu'ils ne le croient !

    Gaby SIOUFI

    11 h 05, le 09 octobre 2019

  • Je ne sais si les rentrées du ministère des télécommunications ont augmenté, mais si c'est le cas, les citoyens n'en ont pas profité par une baisse des tarifs ou une augmentation de la qualité. De ce discours je ne retiendrai donc qu'une phrase juste - ô combien! "Les Libanais ont le droit de ne plus nous croire". En effet! Mille fois! En commençant par ne pas ne pas le croire lui!

    Yves Prevost

    07 h 00, le 09 octobre 2019

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