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À La Une - Portrait

Le tueur de la préfecture de Paris, un converti radicalisé au coeur du renseignement

Comment a-t-il pu passer sous les radars de son service de renseignement? Depuis jeudi, la question hante les couloirs de la préfecture de police et du ministère de l'Intérieur.

Des policiers montant la garde près de la Préfecture de police de Paris, le 3 octobre 2019. Photo AFP / Bertrand GUAY

Converti depuis une dizaine d'années, Mickaël Harpon, le tueur de la préfecture de police de Paris, avait adhéré à une "vision radicale de l'islam" alors même qu'il travaillait au sein de la direction du renseignement parisien, un service ultrasensible.

Comment a-t-il pu passer sous les radars de son service de renseignement? Depuis jeudi, la question hante les couloirs de la préfecture de police et du ministère de l'Intérieur.

Trop rapidement présenté comme un adjoint administratif qui n'avait "jamais présenté de difficulté comportementale", ni "le moindre signe d'alerte" par le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner, sur la foi de premières informations, Mickaël Harpon était à l'évidence loin d'avoir une personnalité aussi lisse.  Les enquêteurs de la brigade criminelle ont ainsi d'ores et déjà dessiné le portrait d'un homme de 45 ans ayant "adhéré à une vision radicale de l'islam". 

Né à Fort de France, sur l'île française de Martinique, dans les Antilles, l'auteur de la tuerie s'était converti à l'islam il y a une dizaine d'années, et les témoignages recueillis par les enquêteurs démontrent qu'il avait épousé son versant radical. Harpon semble ainsi avoir approuvé "certaines exactions commises au nom de cette religion", il a également manifesté "son souhait de ne plus avoir certains contacts avec des femmes" ou a encore justifié "auprès d'un collègue de travail les attentats commis dans les locaux du journal Charlie hebdo en 2015". A Gonesse, dans la banlieue de Paris, il avait fini par remiser ses tenues occidentales pour se rendre à la mosquée en tenue traditionnelle, a détaillé le procureur antiterroriste Jean-François Ricard lors d'une conférence de presse. Le magistrat a également fait état de fréquentations susceptibles d'appartenir à la mouvance salafiste. 

Souffrant de surdité et père de deux jeunes enfants, Mickaël Harpon était marié à une femme d'origine marocaine, elle aussi malentendante. Placée en garde à vue depuis jeudi, elle est au coeur des investigations. Le matin de la tuerie, il a échangé avec elle 33 SMS contenant "des propos à connotation exclusivement religieuse" dont certains particulièrement troublants au regard des faits à venir. La famille vivait à Gonesse dans un immeuble de cinq étages, entouré d'arbres et de pelouses, au coeur d'une résidence calme, où vivent de nombreux fonctionnaires dont des policiers.


(Lire aussi : Tuerie à la préfecture de police de Paris : l'auteur lié à l'islam "radical")


Casier judiciaire vierge 
C'était "quelqu'un de très calme. Je le voyais aller à la mosquée mais il avait une pratique normale", a raconté jeudi une voisine, "déboussolée".  Il avait un casier judiciaire vierge, mais avait fait l'objet d'une procédure pour violences conjugales en 2009, ce qui lui avait valu un blâme de l'administration trois ans plus tard. 

La mosquée qu'il fréquentait n'était "pas considérée comme salafiste", mais un imam est passé "brièvement" dans cette communauté "avant d'être rejeté", selon une source proche du dossier.

Sur son compte Facebook "Miko Noparh" créé en 2009, sur le peu de publications partagées, beaucoup concernent l'islam et la défense de la cause palestinienne, syrienne ou celle de la communauté musulmane des Rohingyas en Birmanie. Sur l'une des vidéos partagées, le 6 juillet 2017, on voit un homme dire en anglais "maintenant, la chose la plus importante est de mourir en tant que musulman".

Jeudi matin, il a pris son train à la gare de Gonesse vers 8H20 pour arriver à la préfecture de police et prendre peu avant neuf heures son poste d'informaticien au service de maintenance technique de la DRPP. Un poste pour lequel il avait une habilitation "secret défense". Avant d'assassiner quatre fonctionnaires de la préfecture de police dont des collègues, Mickaël Harpon a traversé la Seine pour aller acheter deux couteaux qui serviront d'armes du crime. Lors de cet aller et retour qui précède de quelques minutes la tuerie, son comportement "ne trahit aucune fébrilité", selon le procureur.


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commentaires (4)

IL VAUT MIEUX AVOIR UN ENNEMI INTELLIGENT QU'UN AMI BÊTE. BONJOUR LA FRANCE.

FRIK-A-FRAK

12 h 46, le 06 octobre 2019

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Commentaires (4)

  • IL VAUT MIEUX AVOIR UN ENNEMI INTELLIGENT QU'UN AMI BÊTE. BONJOUR LA FRANCE.

    FRIK-A-FRAK

    12 h 46, le 06 octobre 2019

  • IL FAUT ETRE DINGUE POUR SE CONVERTIR ET ACCEPTER LE FANATISME AVEUGLE ET L,EXTREMISME.

    LA LIBRE EXPRESSION

    08 h 39, le 06 octobre 2019

  • La France n'est pas sortie de l'auberge ! La peur devient maîtresse sempiternelle de la rue ! On n'est plus jamais relax !

    Chucri Abboud

    08 h 01, le 06 octobre 2019

  • C est vraiment ahurissant ...un fonctionnaire de police ayant acces au secret defense,soutenant l attentat de charlie hebdo,refusant de saluer des femmes et Castaner ose dire qu il n y avait aucun signe avant coureur ...on se moque de qui? C est encore pire qu une republique bananiere la France de 2019...il faut que des tetes tombent et au plus haut niveau.

    HABIBI FRANCAIS

    04 h 28, le 06 octobre 2019

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