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Moyen Orient et Monde - Golfe

En Arabie saoudite, les critiques contre MBS se multiplient après l’attaque d’Aramco

Le prince héritier saoudien, Mohammad ben Salmane, lors d’une rencontre avec le secrétaire d’État américain, Mike Pompeo, le 18 septembre à Djeddah. Mandel Ngan/Photo d’archives/Pool via Reuters

L’attaque, revendiquée par les houthis yéménites, contre des infrastructures pétrolières du royaume le 14 septembre dernier, a suscité l’inquiétude dans plusieurs branches importantes de la famille Saoud, qui compte environ 10 000 membres. Des doutes planent sur la capacité du prince héritier saoudien Mohammad ben Salmane à défendre et à diriger le plus grand exportateur de pétrole mondial, selon un haut diplomate et cinq sources ayant des liens avec la famille régnante. Tous ont parlé sous condition d’anonymat. L’attaque a également attisé le mécontentement de certains membres de l’élite saoudienne pour qui Mohammad ben Salmane, alias MBS, a cherché à avoir une emprise trop forte sur le pouvoir, indiquent ces sources. Certaines de ces personnes affirment que l’événement a aussi alimenté les critiques parmi ceux qui estiment que le prince héritier a adopté une position trop agressive envers l’Iran, que Riyad a accusé d’être derrière l’attaque contre les installations d’Aramco. « Il y a beaucoup de ressentiment » à propos de la manière de diriger du prince héritier, déclare l’une des sources, un membre de l’élite saoudienne ayant des liens avec la royauté. « Comment ont-ils été incapables de détecter l’attaque ? » Cette personne ajoute que certains, dans les cercles des élites, disent ne pas « faire confiance » à MBS, une information rapportée par quatre autres sources et un haut diplomate.Le prince héritier a néanmoins toujours de fervents partisans. Une source saoudienne issue des milieux fidèles au prince héritier assure ainsi que « les derniers événements ne l’affecteront pas personnellement en tant que dirigeant potentiel, car il tente de mettre fin à l’expansion iranienne dans la région ». « Il s’agit d’une question patriotique et il ne sera donc pas en danger, du moins tant que son père est vivant », ajoute-t-il. Un deuxième diplomate étranger de haut rang estime également que les Saoudiens ordinaires soutiennent toujours MBS en tant que dirigeant fort, résolu et dynamique. Le bureau de presse du gouvernement saoudien n’a pas répondu aux questions détaillées de Reuters concernant cet article.

Le prince héritier a déclaré lors d’une interview télévisée diffusée dimanche sur la chaîne américaine CBS que la défense de l’Arabie saoudite était difficile en raison de la grande taille du royaume et de l’ampleur des menaces qui pèsent sur lui. L’attaque du 14 septembre a fortement endommagé deux installations du géant pétrolier Saudi Aramco, neutralisant dans un premier temps la moitié de la production de pétrole du royaume, soit 5 % de la production mondiale. L’Arabie saoudite a déclaré que l’Iran était responsable, une évaluation partagée par les autorités américaines. « L’ampleur de ces attaques n’échappe pas à la population, ni le fait qu’il (le prince héritier) soit le ministre de la Défense et son frère le vice-ministre de la Défense, et pourtant le pays a sans doute subi sa plus grande attaque, et sur des “bijoux royaux” qui plus est », explique Neil Quilliam, spécialiste de l’Arabie saoudite et du Golfe et chercheur à Chatham House, un think tank basé à Londres. « La confiance en son aptitude à sécuriser le pays diminue et c’est une conséquence de sa politique », ajoute-t-il.

Seule alternative

L’attaque a alimenté un ressentiment qui couvait depuis l’arrivée du prince héritier au pouvoir il y a deux ans, écartant ses rivaux au trône et arrêtant des centaines de personnalités parmi les plus importantes du royaume pour des accusations de corruption. MBS a vu sa réputation à l’étranger souffrir d’une coûteuse guerre au Yémen contre les houthis, alignés sur l’Iran, faisant des dizaines de milliers de morts et déclenchant une crise humanitaire. Il a également fait l’objet de vives critiques internationales à propos du meurtre du journaliste Jamal Khashoggi, il y a un an, dans le consulat du royaume à Istanbul. Un assassinat ordonné par le prince héritier, selon la CIA.

Dans ce contexte, certaines élites saoudiennes estiment que les efforts du prince héritier pour consolider son contrôle ont porté atteinte au royaume. Une source proche des milieux gouvernementaux explique notamment que MBS, pour s’assurer des soutiens dans son ascension au sommet du pouvoir, a installé des fonctionnaires généralement moins expérimentés qu’auparavant.

Irrités par la stratégie de MBS et ses erreurs, certains membres de la royauté considèrent désormais le prince Ahmad ben Abdelaziz, âgé de 77 ans, le seul frère vivant du roi Salmane, comme une alternative possible qui aurait le soutien des membres de la famille, de l’appareil de sécurité et de certaines puissances occidentales, rapportent deux des cinq sources ayant des liens avec l’élite saoudienne. « Ils observent tous Ahmad pour voir ce qu’il fait. La famille continue de penser qu’il est le seul qui puisse les sauver », déclare un homme d’affaires de premier plan. Aujourd’hui, il n’y a pas d’indication forte que le prince Ahmad soit prêt à jouer ce rôle, selon des observateurs saoudiens. Le prince Ahmad a fait profil bas depuis son retour à Riyad en octobre 2018 après deux mois et demi à l’étranger. Hors du royaume, il avait semblé critiquer le leadership saoudien, répondant à des manifestants devant une résidence londonienne appelant à la chute de la dynastie Saoud. Le prince Ahmad était l’une des trois seules personnes à siéger au Conseil d’allégeance, composé des membres les plus âgés de la famille dirigeante, qui s’est opposé à ce que MBS devienne prince héritier en 2017, rappellent deux sources saoudiennes à l’époque. Le prince Ahmad n’a pas pu être joint pour un commentaire. « Il franchira ce pas lorsque l’on y viendra », estime l’une des cinq sources ayant des liens avec l’élite saoudienne, interrogée sur la possibilité qu’il défie MBS.

Source : Reuters

L’attaque, revendiquée par les houthis yéménites, contre des infrastructures pétrolières du royaume le 14 septembre dernier, a suscité l’inquiétude dans plusieurs branches importantes de la famille Saoud, qui compte environ 10 000 membres. Des doutes planent sur la capacité du prince héritier saoudien Mohammad ben Salmane à défendre et à diriger le plus grand exportateur de...

commentaires (2)

SOUHAITS DE CERTAINS. LA VERITE EST TOUTE AUTRE.

LA LIBRE EXPRESSION

13 h 52, le 04 octobre 2019

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Commentaires (2)

  • SOUHAITS DE CERTAINS. LA VERITE EST TOUTE AUTRE.

    LA LIBRE EXPRESSION

    13 h 52, le 04 octobre 2019

  • Ce prince héritier avant la mort du roi son père, est un des éléments sur lequel compte les usa et leur appendice du crime d'état usurpateur pour déclencher une guerre contre la NPR Iran . El Sissi et Saad en sont les autres . Malheureusement pour ce groupe de comploteurs en mal de guerre qu'ils ne peuvent pas faire par eux mêmes , ne trouvent pas de larbins assez aguerris pour garantir la procuration donnée . Les baffes magistrales que se sont reçues ce groupe malfaisant , les usa par ce drone pulvérisé , les usurpateurs par les suppositoires expédiés par le hezb libanais le mois dernier à partir du Liban et les bensaouds par la destruction de la moitié des installations de aramco restent sans réponse pouvant empêcher l'héritier d'aller toquer sur la porte de la NPR Iran pour capituler en douceur . Petit tyran , tu ne peux pas faire la guerre , va signer la paix , commence par les houtis qui eux te mèneront au grand frère iranien . Sinon , fais comme le disent certains dans ce forum , attends que les choses aillent dans ton sens , c'est toi qui est ass-is sur des charbons ardents .

    FRIK-A-FRAK

    11 h 22, le 04 octobre 2019

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