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Moyen Orient et Monde - États-Unis

La Maison-Blanche accusée d’avoir voulu garder secret l’échange entre Trump et l’Ukrainien Zelensky

Les archives liées à l’appel téléphonique entre les deux hommes auraient été placées dans un « système électronique distinct » de celui utilisé habituellement, affirme le lanceur d’alerte dans sa plainte.

Le directeur du renseignement national américain, Joseph Maguire, hier devant le Congrès à Washington. Chip Somodevilla/Getty Images/AFP

Le scandale frappant Donald Trump a gagné en ampleur hier avec la publication d’un document d’un lanceur d’alerte, qui accuse la Maison-Blanche d’avoir voulu garder secret l’appel au cours duquel le président américain a demandé à son homologue ukrainien d’enquêter sur un rival politique. Les démocrates ont immédiatement dénoncé une volonté d’« étouffer » l’affaire, se disant confortés dans leur décision d’initier la procédure explosive et rarissime de mise en accusation du président des États-Unis, visant à le destituer mais ayant peu de chance d’aboutir. La Maison- Blanche a balayé les nouveaux éléments montrant, selon elle, « rien d’inapproprié ». Dans un tweet en lettres capitales, Donald Trump a appelé les républicains à « se battre ». « L’avenir du pays est en jeu », a ajouté le milliardaire qui dénonce à cor et à cri depuis deux jours « la pire chasse aux sorcières de l’histoire des États-Unis ».

La crise trouve sa source dans un appel téléphonique, le 25 juillet, entre Donald Trump et Volodymyr Zelensky. Lors de cet échange, le président américain a demandé à son homologue ukrainien d’enquêter sur l’ancien vice-président Joe Biden, parmi les favoris de la primaire démocrate en vue de l’élection présidentielle de 2020. La conversation a suscité l’inquiétude d’un mystérieux lanceur d’alerte, membre des services de renseignements, qui a transmis début août un signalement sur cet appel. Le président « a utilisé les capacités de sa fonction pour solliciter l’ingérence d’un pays étranger dans l’élection de 2020 », dénonce-t-il dans ce document, rendu public après un bras de fer entre le Congrès et l’exécutif. Dans les jours suivant cet échange, poursuit-il, les avocats de la Maison-Blanche « sont intervenus pour “verrouiller” toutes les archives liées à l’appel téléphonique », notamment en ordonnant de les conserver dans un « système électronique distinct » de celui utilisé habituellement. Pour lui, cela prouve que l’entourage du président « comprenait la gravité de ce qui s’était passé ». Il ajoute que, selon ses sources, deux hauts responsables américains ont ensuite « donné des conseils aux autorités ukrainiennes sur la manière de “composer” avec les demandes du président ».

Étouffer l’affaire

L’auteur de ce signalement, jugé « crédible » par l’inspecteur général des services de renseignements, précise ne pas avoir directement assisté à l’appel mais avoir échangé avec plus d’une demi-dizaine de responsables « très perturbés » par l’échange.

Interrogé hier au Congrès, le directeur du renseignement national (DNI) Joseph Maguire a déclaré ne pas connaître l’identité du mystérieux lanceur d’alerte et a juré que personne dans l’entourage du président ne lui avait demandé d’enquêter pour la découvrir. Évoquant un dossier « unique et sans précédent », il a défendu sa décision de ne pas transmettre son signalement aux parlementaires.

« Je pense qu’il n’a pas respecté la loi », a rétorqué la chef des démocrates au Congrès Nancy Pelosi, avant de dénoncer le choix de la Maison-Blanche d’enregistrer l’appel litigieux sur un serveur réservé aux contenus classifiés ou sensibles. « C’est une manœuvre pour étouffer l’affaire », a lancé Mme Pelosi, qui a longtemps freiné l’aile gauche du Parti démocrate désireuse d’initier une procédure de destitution contre Donald Trump. « Nous devons mener une enquête pour clarifier les faits », a-t-elle ajouté, reprochant à M. Trump de « mépriser » la Constitution mais promettant de ne pas « se précipiter sur les conclusions ». « Rien n’a changé avec la publication de ce signalement », a balayé de son côté la Maison-Blanche, en évoquant une « compilation de récits de troisième main et d’articles de presse ».

Vers un durcissement de la campagne présidentielle

La veille, la publication du compte-rendu de la conversation téléphonique avait suscité le même type de réactions, MM. Trump et Zelensky qualifiant leur échange de « normal », les démocrates le jugeant « accablant ». Dans cette discussion, l’asymétrie de la relation est notable. Les États-Unis ont « été très très bons à l’égard de l’Ukraine », sans que cela ait été « forcément réciproque », souligne Donald Trump, avant d’évoquer Joe Biden et les affaires en Ukraine de son fils Hunter.

« Beaucoup de gens veulent en savoir plus sur le sujet, donc cela serait formidable si vous pouviez vous pencher dessus », dit-il à Volodymyr Zelensky, un novice en politique élu en avril à la tête de son pays très dépendant de l’aide américaine.

Compte tenu de la majorité démocrate à la Chambre des représentants, Donald Trump risque d’être mis en accusation (« impeachment » en anglais), ce qui n’est arrivé qu’à deux de ses prédécesseurs. Toutefois, les républicains contrôlant le Sénat qui, selon la Constitution, sera ensuite chargé de le juger, il a peu de chances d’être destitué. Mais les âpres combats qui s’annoncent risquent de durcir la campagne présidentielle.

Source : AFP

Le scandale frappant Donald Trump a gagné en ampleur hier avec la publication d’un document d’un lanceur d’alerte, qui accuse la Maison-Blanche d’avoir voulu garder secret l’appel au cours duquel le président américain a demandé à son homologue ukrainien d’enquêter sur un rival politique. Les démocrates ont immédiatement dénoncé une volonté d’« étouffer »...

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