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Culture - Conférence de presse

Le Festival du théâtre européen sous le signe de la jeunesse et de la nouveauté

La deuxième édition du festival, organisée par l’UE et le théâtre al-Madina du 27 septembre au 12 octobre*, est comme « un avion en papier multicolore » qui survole le ciel du pays du Cèdre.

Ralph Tarraf, ambassadeur de l’Union européenne au Liban, et Nidal el-Achkar, fondatrice et directrice du théâtre al-Madina, annoncant le programme du Festival du théâtre européen au Liban. Photo Dar al-Mussawir

Le programme du Festival du théâtre européen au Liban** a été dévoilé hier par Nidal el-Achkar lors d’une conférence de presse conjointe avec l’ambassadeur de l’Union européenne au Liban, Ralph Tarraf, fraîchement arrivé au pays. L’introduction n’est jamais formelle pour la directrice du théâtre puisqu’elle aime à se servir de vers en langue arabe afin de raconter cette aventure du théâtre européen qui en est à sa deuxième édition. Traduits en français, cela donne à peu près : « Dans l’obscurité totale, on construit un avion en papier, on le colorie et on le fait voler. Un oiseau chante sur la branche, on écrit une chanson et on la chante. On écrit un poème qui nous réjouit. On ne voit pas le bout du tunnel, mais on essaye de s’élever pour respirer et se réconcilier avec soi-même. Et même si on est à l’automne de la vie, on regarde les enfants jouer, eux, les débuts de leur saison. Malgré cette obscurité, ceux qui rêvent d’une autre société, les créatifs, les créateurs continuent à inventer d’autres avions en papier, d’autres poèmes pour survivre, vivre. Ils continuent à jouer et à rêver et à nous faire rêver d’autres lendemains. Construisons les passerelles d’abord entre nous, dit-elle. Puis avec l’autre, encore plus loin. Et réinventons un monde nouveau. Ce festival dans sa seconde édition est encore plus pimpant et juvénile, souligne Nidal el-Achkar. Il donne aux jeunes de nouvelles opportunités et aux moins jeunes des fenêtres ouvertes pour un nouveau regard. Laissons voler cet avion en papier dans le ciel du Liban. »


Seize jours de festival et soixante artistes

L’ambassadeur, ému par ce poème (non retranscrit dans son intégralité), s’est dit incapable de dire de tels vers. « Je viens d’arriver il y a deux semaines au Liban. Peut-être qu’à la fin de mon mandat, j’en serai capable. » Il s’est dit également ravi d’inscrire à l’agenda de sa première sortie publique une programmation aussi fournie que riche. Seize jours de festival avec dix pays européens présents dont l’Italie, la Roumanie, l’Espagne, la France, l’Irlande, le Danemark… mais aussi soixante artistes qui viendront jouer, exprimant ainsi les valeurs européennes sur les thèmes de la diversité, de l’émigration et d’autres encore. Le festival démarre avec la pièce Place, écrite et mise en scène par la Franco-Irakienne Tamara al-Saadi. Présentée les 27 (sous invitation) et 28 septembre en collaboration avec l’Institut français, cette pièce applaudie et acclamée à Avignon parle de mémoire, de dédoublement et de la quête de sa place dans deux mondes antagonistes. Le 29 septembre, True Danes, une production danoise en collaboration avec l’ambassade du Danemark, met en scène de jeunes amateurs qui racontent « c’est quoi au juste d’être jeune au Danemark ». La page 7 est une performance libanaise écrite et interprétée par Fadi Abi Samra et Issam Bou Khaled et qui se joue le 1er octobre. Le 2 octobre, le Danemark offre encore à voir à 18h30 une autre performance qui est le fruit d’un atelier de trois jours : Hidden Stories from Lebanon. Puis c’est au tour de l’Espagne de présenter à 20h30 des extraits de lecture de Federico Garcia Lorca au son du piano. Avec Dust, production roumaine le 4 octobre, Ana Craciun-Lambru utilise les mots, les marionnettes et le jeu d’ombres pour raconter des histoires qui s’entrelacent. Le 5 octobre, un spectacle de marionnettes pour enfants, Pulcinella, aura lieu à Tripoli avec la collaboration de l’ambassade d’Italie. Quant à l’Irlande, elle est représentée par la pièce The Olive Tree le 5 octobre à 20h30. Écrite et réalisée par Katie O’Kelly, elle parle d’un voyage magique grâce à un olivier qui raconte le passé, le présent et même le futur de la Palestine.

L’Italie présente encore le 9 octobre Don’t call them Bandits de Marcello Cotugno, une pièce quasi historique qui se situe avant la déclaration de l’unité de l’Italie. La Belgique aura son Macbeth Reassembled à Bourj Hammoud à 20 heures le 10 octobre, fruit d’un autre atelier. Enfin, c’est la production libanaise Al-Zifaf adaptée par Caroline Hatem d’une pièce de Bertold Brecht, La Noce chez les petits-bourgeois, qui clôturera ce festival les 11 et 12 octobre à 20h30.

« Le théâtre est un art sous pression, parce qu’il y a d’autres divertissements publics, souligne Tarraf. Moyen important d’expression, c’est un cœur en soi qui bat au son de la ville. Il faut le sauvegarder et le protéger parce qu’il est spontané et direct. Ce festival européen au Liban est une plateforme de communication et d’entente avec toute la région mais aussi un lien direct entre le public et le spectacle. Car il ne s’agit pas dans ce festival uniquement de pièces, mais aussi d’ateliers (nouveauté de cette année) qui auront lieu extra-muros et qui assureront une communication entre le théâtre et le public. »

« Nous avons tenu, a réaffirmé Nidal el-Achkar, à ce que les billets soient à la portée de tous : entre 15 000 et 25 000 livres pour les adultes et 5 000 livres pour les étudiants. Toutes les pièces sont traduites. Les ateliers sont aussi gratuits, sauf pour celui de la Belgique et de l’Espagne. » C’est important de laisser la pièce dans sa langue originale car le langage n’est pas seulement celui des mots, c’est aussi celui de l’expression corporelle et comment les sociétés s’expriment, souligne la directrice du théâtre al-Madina. Et M. Tarraf de conclure : « C’est essentiel d’investir dans le culturel libanais. Cette plateforme théâtrale se qualifie par sa diversité et nous savons tous combien la diversité est l’essence de la culture. »

*Les billets sont disponibles au théâtre al-Madina ainsi que chez Antoine Ticketing.

**Le programme en entier est disponible sur le site du théâtre al-Madina.



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Alors la conférence de presse faisait presque penser à une soirée chantante (zajal) ...

Stes David

19 h 00, le 24 septembre 2019

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Commentaires (1)

  • Alors la conférence de presse faisait presque penser à une soirée chantante (zajal) ...

    Stes David

    19 h 00, le 24 septembre 2019

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