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Nos Lecteurs ont la Parole - par Georges Édouard SALWAN

Un tournant plutôt qu’une parenthèse

En cette fin d’année 2019, à l’aube du centenaire de l’État du Grand Liban, alors qu’une crise financière sans précédent se profile et étant donné la mauvaise place du Liban dans le classement de Transparence International en termes de corruption, de mauvaise gouvernance et d’absence de démocratie, l’avenir apparaît incertain à beaucoup de nos concitoyens. La colère gronde chez ceux qui « font les frais » d’un système financier qui se montre très profitable pour une minorité et en appauvrit beaucoup d’autres. Des signaux d’alerte nous étaient bien parvenus de façon récurrente quant à notre environnement. Pour ne pas être le simple sujet de ces changements, pour devenir les acteurs, le maître mot doit être innovation. Par l’étude et le débat, il nous appartient de penser collectivement de nouveaux paradigmes et d’avancer des idées neuves en formulant des propositions capables de conserver aux valeurs qui nous sont chères leur place dans le monde qui vient. Pour assurer que notre société saura se rendre disponible aux changements, prenons la peine de l’inviter à en discuter tout en formalisant des options possibles, au-delà des simples ajustements techniques basés sur la fuite en avant permanente qui génère des crises et des catastrophes malmenant les populations pauvres et rendant l’État impuissant. Il faut choisir notre modèle social… et aller de l’avant ! Reconstruire du « vivre ensemble » sur des bases saines et viables. Pour aller dans ce sens il est nécessaire de :

l Former un gouvernement de « développement durable » pour garantir la cohérence du choix de société. Tant que ce ne sera pas le cas, tous, entreprises, institutions, responsables politiques, salariés, resteront au service de la finance comme c’est le cas depuis plus de 30 ans.

l Décider qu’aucun projet de loi ne puisse plus être voté sans être précédé d’un exposé des motifs contenant une étude d’impact décrivant et mesurant l’effet attendu aux niveaux économique, social et environnemental ainsi que les outils de mesure qui permettront de vérifier ces effets notamment sur la baisse de la pauvreté.

l Organiser chaque année, avant le vote du budget de l’État, un débat solennel au Parlement sur l’évolution des indicateurs de mesure du développement durable. Le budget doit être en phase avec le principe de durabilité de notre société. Il faudrait bien passer d’une économie d’endettement vers une économie de marché. On ne peut plus tolérer le système de ploutocratie de fait où les « candidats se battent pour obtenir un pouvoir qu’ils n’entendent pas exercer » puisque nos élus détestent l’État.

L’État providence n’existe pas. La providence étant du domaine du religieux et non celui du politique. En ce moment nous avons un État autoritaire et antidémocratique.

Georges Édouard SALWAN

Avocat à la cour

Les textes publiés dans le cadre de la rubrique « courrier » n’engagent que leurs auteurs et ne reflètent pas nécessairement le point de vue de L’Orient-Le Jour.

En cette fin d’année 2019, à l’aube du centenaire de l’État du Grand Liban, alors qu’une crise financière sans précédent se profile et étant donné la mauvaise place du Liban dans le classement de Transparence International en termes de corruption, de mauvaise gouvernance et d’absence de démocratie, l’avenir apparaît incertain à beaucoup de nos concitoyens. La colère gronde...

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