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Moyen Orient et Monde - Conflit

Première patrouille conjointe turco-américaine dans le nord-est de la Syrie

Pour Ankara, l’un des objectifs de la « zone de sécurité » est de pouvoir y renvoyer certains des plus de 3,6 millions de réfugiés syriens installés en Turquie.

Des véhicules militaires américains et turcs patrouillant ensemble, hier, dans le nord-est de la Syrie. Reuters/Rodi Said

Turcs et Américains ont effectué hier leur première patrouille commune dans le nord-est de la Syrie, dans un secteur censé se transformer à terme en une « zone de sécurité », en vertu d’un accord conclu entre la Turquie et les États-Unis. Six véhicules blindés turcs ont traversé le matin la frontière pour rejoindre en Syrie autant de véhicules américains pour une première patrouille de ce type dans cette zone, une mesure prévue par un accord conclu le 7 août. La patrouille a duré un peu plus de trois heures, prenant fin à la mi-journée, avec le retour en Turquie des soldats turcs.

L’accord conclu le mois dernier entre la Turquie et les États-Unis prévoit la mise en place d’une zone tampon entre la frontière turque et les zones syriennes contrôlées par la milice kurde, appuyée par Washington, des Unités de protection du peuple (YPG), le fer de lance des Forces démocratiques syriennes (FDS), à l’est du fleuve Euphrate. Le soutien américain aux YPG a été un point de friction majeur entre les deux pays, pourtant alliés au sein de l’OTAN, Ankara considérant cette milice comme une organisation « terroriste ».

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a ainsi déclaré hier « voir à chaque pas que nous prenons que ce que nous voulons est différent de ce que (les États-Unis) ont en tête ». « Notre allié cherche à créer une zone de sécurité non pas pour nous, mais pour les terroristes », a-t-il ajouté, s’exprimant dans un discours télévisé.

Les forces kurdes ont commencé fin août à se retirer de la frontière turque, avec notamment l’élimination de monticules de terre et le retrait de certaines unités des YPG. La patrouille a permis aux forces turques d’observer « par elles-mêmes les progrès en termes de destruction des fortifications des YPG et les zones abandonnées volontairement par leurs unités », a déclaré dans un communiqué le colonel Myles Caggins, le porte-parole de la coalition dirigée par les États-Unis en Syrie. Il a ajouté que la patrouille prouvait « l’engagement continu de la coalition à répondre aux préoccupations légitimes de la Turquie en matière de sécurité, tout en permettant à la coalition et à ses partenaires des FDS de rester concentrés sur la réalisation de la défaite durable » du groupe État islamique.

Contours flous

Les contours de la « zone de sécurité » restent flous. M. Erdogan a affirmé que son homologue américain Donald Trump avait promis que la « zone de sécurité » serait large de 32 kilomètres. Le haut commandant des FDS, Mazloum Abdi, avait quant à lui évoqué une zone de cinq kilomètres de profondeur, voire jusqu’à neuf et 14 kilomètres à certains endroits entre Ras al-Aïn et Tal Abyad. M. Erdogan a également menacé de lancer une opération dans le nord-est de la Syrie si la Turquie n’obtient pas le contrôle de cette « zone de sécurité ».

Si aucun calendrier n’a été avancé pour la mise en place de cette zone, M. Erdogan a répété hier vouloir qu’elle soit entièrement établie « d’ici à la fin du mois ».

L’un des objectifs de la « zone de sécurité » pour Ankara est de pouvoir y renvoyer certains des plus de 3,6 millions de réfugiés syriens installés en Turquie. Un projet pressant au moment où les combats à Idleb (nord-ouest de la Syrie), où vivent environ trois millions de personnes, font craindre un nouvel afflux de migrants.

Dans un communiqué, le ministère turc de la Défense a déclaré que « les patrouilles communes terrestres et aériennes » se poursuivraient « dans les prochains jours » afin de superviser la mise en place de la « zone de sécurité ». Ankara et Washington étaient déjà arrivés à un accord similaire dans le secteur de Manbij (nord de la Syrie), où des patrouilles communes avaient été mises en place en novembre dernier.

« Il y a beau y avoir des patrouilles conjointes, il n’y a pas de compréhension commune de ce qu’est la zone de sécurité », souligne Nicholas Danforth, du German Marshall Fund of the United States. Selon lui, si, pour les États-Unis, il s’agit de préserver la relation avec les FDS et leur autonomie, pour la Turquie il s’agit d’y mettre un terme.

Damas dénonce

De son côté, le gouvernement syrien a condamné hier le début des patrouilles turco-américaines. « La Syrie condamne avec la plus grande fermeté les patrouilles conjointes menées par les États-Unis et le régime turc », a affirmé l’agence officielle SANA, citant une source au ministère des Affaires étrangères. Cette initiative représente « une agression » et « vise à compliquer et à prolonger la crise en Syrie », a ajouté SANA. Le régime syrien avait déjà rejeté le mois dernier l’accord « des occupants américain et turc sur la création de ce qui est appelé “zone de sécurité” ».

Source : AFP

Turcs et Américains ont effectué hier leur première patrouille commune dans le nord-est de la Syrie, dans un secteur censé se transformer à terme en une « zone de sécurité », en vertu d’un accord conclu entre la Turquie et les États-Unis. Six véhicules blindés turcs ont traversé le matin la frontière pour rejoindre en Syrie autant de véhicules américains pour une...

commentaires (2)

L,ERREUR D,INTRODUIRE LA TURQUIE EN SYRIE, TOUT COMME L,IRAN, RESULTERAIT EN UNE GUERRE REGIONALE INEVITABLE.

LA LIBRE EXPRESSION

10 h 13, le 09 septembre 2019

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Commentaires (2)

  • L,ERREUR D,INTRODUIRE LA TURQUIE EN SYRIE, TOUT COMME L,IRAN, RESULTERAIT EN UNE GUERRE REGIONALE INEVITABLE.

    LA LIBRE EXPRESSION

    10 h 13, le 09 septembre 2019

  • Il nous manque des cartes géographiques détaillées à chaque fois .

    Chucri Abboud

    09 h 50, le 09 septembre 2019

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