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Culture - Initiative

Lorsque la magie du cinéma brille sous le ciel de Qobeyat

Le septième art revient au Akkar ! Après avoir tenté, l’année dernière, une édition pilote réussie sur une journée, Éliane Raheb réitère l’expérience. « Journées du REEF » (Rencontres environnementales et filmiques) s’étalera sur quatre journées consécutives, du 6 au 9 septembre.

Le poster du festival REEF.

Avec quelques amoureux du 7e art, elle est l’initiatrice de la fondation Beirut DC (Development of Cinema). Plus tard, elle sera rejointe par d’autres pour mettre en place le festival bisannuel Ayyam Beirut al-Cinema’iya (« Les journées cinématographiques de Beyrouth »). Le premier contact d’Éliane Raheb avec la région du Akkar a eu lieu en 2017 quand elle a tourné Mayyel ya Ghzayel (Those who Remain, prix du jury au Festival de Dubaï, documentaire-hommage à Haykal et à tous ceux qui, comme lui, ont choisi de ne pas quitter leur terre). Intriguée par le quotidien des autochtones d’une région géopolitiquement sensible (limitrophe de la Syrie), elle prend conscience que sur une surface qui couvre 700 km2 (le Akkar), il n’existe aucune salle de cinéma ni même le moindre ciné-club. De son passage dans le village de Qobeyat (élu village préféré des Libanais 2019, une initiative de L’Orient-Le Jour en partenariat avec Fransabank) naît une heureuse rencontre avec la personne d’Antoine Daher. Il sera la clé de voûte de la première édition de REEF (Rencontres environnementales et filmiques) qui verra le jour grâce à la détermination de l’une et au dévouement de l’autre. Médecin et militant, Daher est par ailleurs le fondateur du Conseil de l’environnement de sa région, une association écologique née en 1993.

Nourrir le corps et l’esprit

La particularité du Akkar est de posséder les plus vielles forêts du Liban, et Antoine Daher œuvre à les faire découvrir et à les protéger (notamment des incendies). Hormis son attachement à son village et à ses habitants pour lesquels il a mis en place un hôpital, il est un grand cinéphile. Petit, il visionnait des films dans une salle de cinéma du village qui appartenait à son oncle, une salle qui sera détruite pour laisser passer une autoroute. Sa rencontre avec Éliane Raheb verra ses rêves un peu se réaliser ; faire découvrir le septième art à une jeunesse friande et en manque de culture. C’est ainsi que dans le cadre de ce festival a eu lieu un atelier audiovisuel qui a formé, durant un mois, quelques jeunes pour leur permettre de produire leur propre court-métrage. Ces films seront projetés pour la première fois pendant le festival et seront évalués par le jury – composé de l’actrice Julia Kassar, du réalisateur Simon Habr et de la réalisatrice et productrice Cynthia Choucair – qui choisira les films gagnants. Deux espaces de projection sont mis en place. Le premier est un écran géant placé en plein air et l’autre à l’intérieur de la municipalité du village. Un programme diversifié est mis à la disposition du public. Des activités écotouristiques, culturelles et sportives accompagneront quotidiennement les séances de cinéma. D’abord les randonnées, pour découvrir la région aux diversités biologiques et géologiques très particulières, avec des roches qui n’existent nulle part ailleurs et des forêts aux arbres très rares (des sapins aux plus chevelus), suivies d’un déjeuner quotidien préparé par les femmes du village pour offrir les spécialités de la région. Dans l’après-midi, des films pour enfants seront projetés, et à cinq heures, des films thématiques qui lancent des débats et des séminaires sur des questions environnementales urgentes, telles que les concasseurs dans le nord du Liban, la forêt de cèdres à Bécharré ou l’extinction des abeilles dans le monde avec le film More than Honey du réalisateur suisse Markus Imhoof. Des environnementalistes, des juristes et des militants participeront aux discussions.

Place au cinéma

La particularité des films de ce festival est d’avoir tous été tournés dans des environnement ruraux, pour faire découvrir la vie loin des métropoles. C’est ainsi que la magie du cinéma dominera les soirées de Qobeyat, avec des performances en plein air, des films libanais, arabes et internationaux, y compris la première au Liban pour le film syrien War Travelers en présence de son réalisateur Jude Saïd et d’une partie de la distribution (film primé dans les festivals arabes et internationaux). Une autre nuit ravivera la mémoire classique libanaise avec la projection du film Biyaa al-Khawatem de Youssef Chahine, avec Fayrouz. À signaler également la projection de The Eagle Huntress (La jeune fille et son aigle), un film documentaire américano-britannico-mongol de 2016 réalisé par Otto Bell. En plus des films libanais, la Belgique, en coproduction avec la France (Holy Tour ou La Grand-Messe de Valéry Rosier et Méryl Fortunat-Rossi), l’Iran (Beloved de Yaser Talebi), la Palestine (Wajib d’Annemarie Jacir) et le Burkina Faso (Walla de Berni Goldblat) mettent en exergue la vie des habitants des villages et des zones rurales et s’adressent aux adultes et aux enfants. Le coup de cœur de l’initiatrice de ce projet reste Cielo, film chilien réalisé par Alison McAlpine dans le désert d’Atacama et qui montre la vie des gens autour du visuel d’un ciel étoilé. « Un film très poétique qui sera visionné à la belle étoile », note Éliane Raheb, satisfaite de sa programmation mais dont le but ultime reste d’arriver à créer, dans un futur proche, un ciné-club dans la région. REEF est organisé par le Conseil de l’environnement de Qobeyat en partenariat avec l’association Beirut DC et en coopération avec le Festival du film de Tripoli. Il est sponsorisé par le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) et les ambassades de Suisse et de Norvège.

Pour plus d’informations, tél. : 76/937 237.

Avec quelques amoureux du 7e art, elle est l’initiatrice de la fondation Beirut DC (Development of Cinema). Plus tard, elle sera rejointe par d’autres pour mettre en place le festival bisannuel Ayyam Beirut al-Cinema’iya (« Les journées cinématographiques de Beyrouth »). Le premier contact d’Éliane Raheb avec la région du Akkar a eu lieu en 2017 quand elle a tourné Mayyel...

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