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Liban - Sit-in

Déchets : les ONG se mobilisent contre la « feuille de route vers l’abîme »

Des représentants de plusieurs ONG et rassemblements d’ONG présents à la conférence de presse, hier, au siège de Greenpeace à Beyrouth.

Un grand nombre d’ONG et de rassemblements d’ONG écologiques ont critiqué hier, lors d’une conférence de presse, la feuille de route pour la gestion des déchets présentée par le ministère de l’Environnement et approuvée mardi par le Conseil des ministres, la qualifiant de « feuille de route vers l’abîme ». Ce plan, rappellent ces ONG, « comporte la construction de 25 décharges et de trois incinérateurs dans un petit pays miné par la mauvaise gestion, un taux alarmant de pollution et une situation économique proche de la faillite, sachant que la composition de ses déchets (NDLR : à très fort taux d’ordures organiques riches en eau) n’est pas adaptée à l’incinération ».

Les ONG, réunies au siège de Greenpeace à Beyrouth, ont appelé les Libanais à participer à un sit-in devant le siège du ministère de l’Environnement au centre-ville le mardi 3 septembre à 17h30. Elles demandent au gouvernement de revenir sur sa décision et d’adopter une feuille de route fondée sur les principes de gestion saine des déchets et de respect des principes de l’économie circulaire, qui impliquent de réduire les déchets à la base, et d’en profiter au maximum par le compostage, le recyclage…

De manière générale, ces ONG, dont la Coalition civile de gestion des déchets et l’Alliance écologique civile, reprochent au ministère de l’Environnement d’avoir mis au point cette feuille de route avant la publication de la stratégie sur la gestion des déchets qui aurait déjà dû être terminée, et avant que les études stratégiques de faisabilité n’aient été complétées, pour en évaluer les conséquences sanitaires, économiques, sociales…

Tout en notant les échecs passés en matière d’enfouissement et de traitement (compostage et autre), les ONG relèvent le fait que « certains des sites des décharges et des incinérateurs ont été approuvés en Conseil des ministres, alors que d’autres ont été laissés aux partis politiques », se demandant « pourquoi, en matière de gestion des déchets, privilégie-t-on l’entente politique au détriment des études scientifiques ». « Pourquoi ne prennent-ils exemple sur les pays développés que pour essayer de nous imposer la technique de l’incinération ? » se demandent-elles.

Les rassemblements civils s’insurgent en outre contre le fait qu’on les accuse régulièrement de ne pas présenter d’alternative, rappelant qu’ils ont maintes fois collaboré à ce niveau. Ils dénoncent « les entorses aux lois et aux règles en vigueur de la part du gouvernement », qualifiant les décisions « d’aléatoires ». « Personne n’a le droit de prendre des décisions qui affecteront la vie des Libanais pour les trente ans à venir », poursuit le communiqué, rappelant que même la Banque mondiale a noté, dans son rapport basé sur la feuille présentée par le Liban dans le cadre de la conférence CEDRE, que des pays au PIB similaire n’ont pas intérêt à avoir recours à des technologies aussi coûteuses. Le plus important, selon ces ONG, est que « l’installation d’un seul incinérateur au Liban ouvrira la voie à la multiplication de pareilles usines un peu partout, à l’instar des générateurs de quartier polluants, ce qui aggravera la politique ainsi que la dégradation sanitaire et économique ».

Enfin, les ONG soulignent que la feuille de route inclut un décret sur le tri à la source (qu’elles qualifient de « faible ») et un autre sur les déchets dangereux, mais disent attendre de vérifier leur application sur le terrain.

Un grand nombre d’ONG et de rassemblements d’ONG écologiques ont critiqué hier, lors d’une conférence de presse, la feuille de route pour la gestion des déchets présentée par le ministère de l’Environnement et approuvée mardi par le Conseil des ministres, la qualifiant de « feuille de route vers l’abîme ». Ce plan, rappellent ces ONG, « comporte la...

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