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Liban - Sécurité

Le Liban n'a pas reçu de demande d'ancrage du pétrolier iranien

Le chef de la diplomatie turque affirme pourtant que le tanker Adrian Darya 1 se dirige vers les eaux libanaises.

Le pavillon iranien flotte au-dessus du tanker Adrian Darya 1, le 18 août 2019 au large de Gibraltar. Photo AFP / Johnny BUGEJA

Un flou total régnait vendredi sur la destination finale du pétrolier iranien Adrian Darya 1, près de deux semaines après sa libération par les autorités de Gibraltar, contestée par Washington, tandis que la Turquie et le Liban ont démenti coup sur coup qu'il se dirigeait vers leurs côtes.

Vendredi, les autorités de Beyrouth ont démenti des propos tenus un peu plus tôt par le chef de la diplomatie turque Mevlut Cavusoglu, selon lesquels le pétrolier se dirigeait vers le Liban.

"Il n'y a aucune demande d'entrée au Liban du pétrolier Adrian Darya 1", a indiqué sur son compte Twitter la ministre de l'Energie Nada Boustani. "Le ministère de l'Energie n'achète pas de pétrole brut de quelque pays que ce soit et le Liban ne possède pas de raffinerie pour le pétrole brut", a également fait savoir Mme Boustani. Si l'Iran a affirmé lundi avoir vendu le pétrole à bord de l'Adrian Darya 1, il n'a pas dévoilé l'identité de l'acheteur.

Le ministre libanais des Finances, Ali Hassan Khalil, a lui aussi indiqué à l'agence Reuters que le Liban n'avait pas été informé d'une telle demande d'ancrage. "Nous n'avons pas été informés que le tanker iranien Adrian Darya 1 se dirigeait vers" le Liban, a-t-il dit.

Un peu plus tard, le ministre turc, a précisé qu'il parlait "des eaux territoriales" libanaises, pas forcément d'un port libanais. Lui aussi avait démenti peu avant que l'Adrian Darya se dirigeait vers son pays. "Ce pétrolier n'est en fait pas en route pour Alexandrette (port du sud de la Turquie), ce pétrolier est en route pour le Liban", avait-il lancé à Oslo. Car Alexandrette avait été nommée quelques heures plus tôt comme destination par MarineTraffic. Ces derniers jours aucune destination n'était mentionnée. Avant il y avait eu Mersin, en Turquie, et Kalamata, dans le sud de la péninsule grecque du Péloponnèse. Athènes avait assuré que le pétrolier ne se dirigeait pas vers la Grèce.

Transportant 2,1 millions de barils de pétrole brut d'une valeur de plus de 140 millions de dollars, Adrian Darya 1 avait été saisi le 4 juillet au large de Gibraltar, soupçonné de transporter du pétrole vers la Syrie, en violation de sanctions européennes. Le 18 août, le navire avait finalement été autorisé à appareiller, malgré une intervention des Etats-Unis, ennemi juré de l'Iran qui voulait le maintenir à l'arrêt. Les autorités britanniques de Gibraltar ont relevé que Téhéran s'était engagé à ne pas envoyer ces barils en Syrie.

Vendredi vers 16H00 GMT, d'après MarineTraffic, l'Adrian Darya se trouvait juste au nord-ouest de Chypre, après avoir accompli toute une boucle dans la journée précédente. Les jours précédents, il avait affiché comme destination Mersin, en Turquie, puis Kalamata, dans le sud de la péninsule grecque du Péloponnèse. Athènes a assuré que le pétrolier ne se dirigeait pas vers la Grèce. Et "s'il entre dans les eaux territoriales du Liban, des mesures seront prises pour le renvoyer", a assuré un responsable au sein du gouvernement libanais, sous couvert de l'anonymat.


"Zigzag sans but"

Rebaptisé Adrian Darya en quittant Gibraltar, le pétrolier navigue sous pavillon iranien. Avant il avait un pavillon panaméen et s'appelait Grace 1.

Téhéran avait assuré ne pas pouvoir être "transparent" concernant la destination de son pétrole, accusant les Etats-Unis d'essayer "d'intimider" les acheteurs potentiels.

Car ces dernières semaines, cette affaire a cristallisé les tensions entre les Etats-Unis et l'Iran. Ces tensions se sont accentuées depuis que Washington s'est unilatéralement retiré en 2018 d'un accord international, conclu en 2015 pour encadrer le nucléaire iranien. Les Etats-Unis avaient aussi rétabli des sanctions draconiennes contre Téhéran.

Selon le secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo, la vente du pétrole que transporte l'Adrian Darya 1 contribuerait à financer les forces iraniennes. Le 19 août M. Pompeo avait dit espérer que le pétrolier serait de nouveau arraisonné afin de ne pas alimenter la "campagne de terreur" que Washington accuse Téhéran de mener.

Par le passé, Washington a également accusé le navire de chercher à transporter sa cargaison vers la Syrie, où le régime de Bachar el-Assad, soutenu par Téhéran, fait aussi l'objet de sanctions économiques américaines.

L'arraisonnement avait également provoqué une grave crise entre Londres et Téhéran, qui avait saisi le 19 juillet un pétrolier britannique, le Stena Impero, dans le détroit d'Ormuz.

Le site TankerTrackers de suivi des transports pétroliers a averti vendredi sur les réseaux sociaux qu'il ne fallait pas trop se fier aux destinations affichées par l'Adrian Darya 1, penchant plutôt pour un transfert de la cargaison sur des pétroliers plus petits. "Il faut considérer cela comme une mise à jour des données plutôt que quelque chose de substantiel", selon le site. "Nous pensons qu'un transfert aura encore lieu dans quelques jours. La Turquie n'importera pas ce pétrole", d'après la même source. En attendant, le navire "zigzague sans but autour de la Méditerranée".



Pour mémoire

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commentaires (4)

Qu'il continue à zigzager sans but mais loin de notre côte, oust!

Christine KHALIL

16 h 48, le 31 août 2019

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Commentaires (4)

  • Qu'il continue à zigzager sans but mais loin de notre côte, oust!

    Christine KHALIL

    16 h 48, le 31 août 2019

  • J,AVAIS DEJA DIS QUE LA SEULE DESTINAION EST LA SYRIE. PASSER PAR LE LIBAN SERAIT METTRE NOTRE PAYS EN DANGER.

    LA LIBRE EXPRESSION

    08 h 38, le 31 août 2019

  • Il va finir en Syrie du héros bashar. Et personne n'y pourra goutte .

    FRIK-A-FRAK

    17 h 41, le 30 août 2019

  • S'il a le feu rouge du hezb, donc de l'Iran, aurait il besoin de demander quoique ce soit au gouvernement libanais?

    Wlek Sanferlou

    17 h 38, le 30 août 2019

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