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Moyen Orient et Monde - Crise des tankers

Flou total sur la destination finale de l’Adrian Darya

Washington souhaite un nouvel arraisonnement du pétrolier iranien ayant quitté Gibraltar.

Rebaptisé Adrian Darya, le pétrolier Grace 1 est passé sous pavillon iranien. Il naviguait auparavant sous pavillon panaméen. Jon Nazca/Reuters

Les États-Unis ont qualifié de « très regrettable » le refus par le territoire britannique de Gibraltar de saisir le pétrolier iranien Adrian Darya et ont souhaité qu’il soit à nouveau arraisonné, une éventualité qui aurait de « graves conséquences » selon Téhéran.

D’après le site de suivi du trafic maritime Marine Traffic, le pétrolier, qui était immobilisé depuis le 4 juillet près de Gibraltar, a levé l’ancre dimanche. Il naviguait hier en Méditerranée direction de l’est et se trouvait à une centaine de kilomètres au nord-ouest d’Oran (Algérie). Selon le site, le navire doit rejoindre le port grec de Kalamata, mais aucune confirmation officielle n’a pu être obtenue.

La Grèce n’a pas reçu de demande de permission d’ancrage dans un port grec du pétrolier iranien Adrian Darya, a assuré hier le ministre de la Marine marchande. « Il n’y a pas officiellement de demande concernant l’arrivée du tanker iranien dans un port grec », a déclaré dans la matinée Ioannis Plakiotakis à des médias grecs. « Nous suivons sa navigation et nous sommes en coopération avec le ministre grec des Affaires étrangères », a-t-il ajouté.

Selon une source diplomatique grecque, citée par l’agence semi-officielle ANA, Athènes « est en contact via la voie diplomatique » avec les États-Unis, dont « les positions sur l’affaire sont connues et communiquées non seulement à la Grèce mais aussi à tous les pays et ports de la Méditerranée ».

Cité par l’agence officielle IRNA, un responsable portuaire iranien, Jalil Eslami, a affirmé que le tanker se trouvait désormais dans les eaux internationales. Mais un flou total persiste sur sa destination finale et sur le sort de sa cargaison.

Gibraltar avait arraisonné ce tanker, soupçonné de transporter du pétrole vers la Syrie, en application des sanctions européennes contre ce pays. Il a été autorisé jeudi dernier à repartir quand Téhéran a assuré que la cargaison de 2,1 millions de barils ne serait pas livrée à la Syrie.

Rebaptisé Adrian Darya, le pétrolier est passé sous pavillon iranien, et le drapeau du pays flotte à sa poupe. Il naviguait auparavant sous pavillon panaméen et portait le nom de Grace 1.

« Campagne de terreur »

Les autorités de Gibraltar ont refusé dimanche la saisie demandée par Washington en application de sanctions prévues par une loi américaine. « C’est très regrettable », a réagi le secrétaire d’État américain, Mike Pompeo, lundi sur la chaîne Fox News. La vente du pétrole que transporte le navire contribuera selon lui à financer les forces armées iraniennes « qui ont semé la terreur et la destruction et tué des Américains à travers le monde ». M. Pompeo a dit espérer que le pétrolier sera de nouveau arraisonné afin de ne pas alimenter la « campagne de terreur » que Washington accuse Téhéran de mener.

Accusant à nouveau Washington de mener « une guerre économique » à l’Iran, le ministre des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, a qualifié la demande américaine de « parodie de justice », lors d’une conférence de presse à Helsinki. Téhéran ne « peut pas être transparent concernant la destination de notre pétrole parce que les États-Unis essayent illégalement d’intimider les autres pour ne pas acheter notre pétrole », a-t-il ajouté.

L’Iran a mis en garde les États-Unis en cas de nouvelle saisie du navire. « L’Iran a envoyé les avertissements nécessaires aux responsables américains par les canaux officiels (...) de ne pas faire une telle erreur parce qu’elle aurait de graves conséquences », a déclaré à la presse Abbas Moussavi, porte-parole des Affaires étrangères iraniennes. La décision des autorités de Gibraltar de relâcher le pétrolier est un « coup porté à l’unilatéralisme des États-Unis », s’est-il encore réjoui. « Les Américains n’ont pas eu beaucoup de succès avec leurs sanctions unilatérales qui n’ont aucune base juridique. Ils devraient comprendre que l’intimidation et l’unilatéralisme ne peuvent aller nulle part dans le monde aujourd’hui », a-t-il ajouté.

L’arraisonnement du Grace 1 avait provoqué une grave crise diplomatique entre Londres et Téhéran, qui démentait que le navire fasse route vers la Syrie. Pour l’analyste de Commerzbank, Carsten Fritsch, il ne peut y avoir « aucun autre acheteur en Méditerranée que le régime syrien sous sanctions ».

Quinze jours après l’arraisonnement du Grace 1, l’Iran a saisi un pétrolier britannique, le Stena Impero, dans le détroit d’Ormuz. Celui-ci reste aux mains des autorités iraniennes, qui ont ensuite saisi deux autres pétroliers, aggravant la tension dans une région où plusieurs navires ont été attaqués ou endommagés par des mines et où un drone américain a été abattu par l’Iran.

Lundi, le porte-parole iranien a rejeté tout lien entre la saisie du pétrolier iranien au large de Gibraltar et celle du Stena Impero. « Il y a eu deux ou trois violations maritimes commises par ce navire », a dit M. Moussavi. « Le tribunal se penche sur ce cas. » « Nous espérons que l’enquête sera terminée dès que possible et que le verdict sera rendu » prochainement, a-t-il ajouté. Conduit dans le port iranien de Bandar Abbas, le Stena Impero est accusé d’avoir ignoré des appels de détresse et d’avoir éteint son transpondeur après être entré en collision avec un bateau de pêche.

Source : AFP

Les États-Unis ont qualifié de « très regrettable » le refus par le territoire britannique de Gibraltar de saisir le pétrolier iranien Adrian Darya et ont souhaité qu’il soit à nouveau arraisonné, une éventualité qui aurait de « graves conséquences » selon Téhéran.D’après le site de suivi du trafic maritime Marine Traffic, le pétrolier, qui était...

commentaires (3)

Ils n’ont qu’à décharger au Liban. Le pétrole finira de toutes façons en Syrie, et nos chers politiciens (les plus chers du monde selon une étude récente) pourront prélever leur commission au passage. Haram, ils le méritent tellement.

Gros Gnon

20 h 51, le 21 août 2019

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Commentaires (3)

  • Ils n’ont qu’à décharger au Liban. Le pétrole finira de toutes façons en Syrie, et nos chers politiciens (les plus chers du monde selon une étude récente) pourront prélever leur commission au passage. Haram, ils le méritent tellement.

    Gros Gnon

    20 h 51, le 21 août 2019

  • IL N,A QU,UNE DESTINATION POSSIBLE POUR DECHARGER SA CARGAISON ET C,EST LA SYRIE. APRES LE DECHARGEMENT CE SERA UNE AUTRE QUESTION QUAND IL QUITTERA LA SYRIE. TRUMP SURVEILLE.

    LA LIBRE EXPRESSION

    12 h 22, le 21 août 2019

  • Eh bien mr pompeo , toi et ton clown de président verrez 2 choses en direct que vous allez prendre en plein dans la gueule. -1 Personne en Méditerranée n'osera kidnapper le Adrian Darya -2 Il va aller droit en Syrie du héros Bashar pour alimenter l'arsenal de l'axe de la résistance. UN HOMME AVERTIT EN VAUT 2 . Il ne vous restera à tous les 2 que les yeux pour pleurer de rage. LES PASDARANS ONT DÉJÀ DANS LEURS LABOS LE REMÈDE À VOTRE MALADIE.

    FRIK-A-FRAK

    10 h 36, le 21 août 2019

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