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Liban - Vie animale

Campagne d’Animal Encounter pour sensibiliser à l’importance de la chauve-souris

À l’occasion de la « semaine de la chauve-souris » (Bat Week), événement international visant à la revalorisation des chauves-souris, le centre Animal Encounter a organisé à Aley et à Anjar deux journées durant lesquelles parents et enfants ont pu apprendre un peu plus sur un animal injustement stigmatisé.

La chauve-souris est la cible de préjugés tenaces qui contribuent à mettre l’espèce en péril.

Monstre sanguinaire, effrayant, qui guette le moindre de vos moments d’inattention pour se jeter dans vos cheveux : la chauve-souris peut remercier Bram Stoker et son Dracula pour le lot de fantasmes qu’elle suscite. Et malgré son charisme, Batman n’a pas réussi à venir au secours de sa mauvaise réputation !

De quoi oublier qu’elle fut aussi – à sa façon – l’une des muses de Léonard de Vinci pour ses prototypes d’avion. Des préjugés tenaces qui contribuent à mettre l’espèce en péril. Raison pour laquelle l’association Animal Encounter mène une campagne de sensibilisation pour souligner l’importance de la chauve-souris dans la biodiversité et mettre en lumière les nombreux dangers auxquels elle est confrontée. Elle a organisé à cette fin à Anjar puis à Aley deux journées durant lesquelles plusieurs activités ont permis de mettre en relief le rôle central que la chauve-souris joue dans la sauvegarde de la biodiversité.


Une espèce menacée

La situation des chauves-souris au Liban est alarmante. Mounir, le responsable d’Animal Encounter, explique : « Il y a 21 espèces de chauves-souris, ici, au Liban. Toutes sont menacées. Une colonie entière de 500 chauves-souris frugivores a été décimée. Des gens s’amusent à leur tirer dessus ou encore à mettre le feu dans les grottes pour les exterminer. Leur rythme de reproduction est très lent. Chaque femelle ne fait qu’un bébé par an. Il faut donc des années avant qu’une colonie se repeuple ! » Une des raisons de ces exterminations par l’homme serait l’idée selon laquelle les chauves-souris transmettent des maladies. Mounir se montre rassurant à ce propos : « Seulement 1 % des chauves-souris sont atteintes de maladies transmissibles. À côté de cela, 25 % des chiens et des chats peuvent en transmettre. Et nous vivons avec eux ! Pas avec les chauves-souris. »

Un autre fléau pour l’animal : l’écotourisme. Au cours de leur visite dans des grottes, les groupes de touristes interrompent l’hibernation des chauves-souris. Mounir indique sur ce plan que « c’est très fatigant pour elles de rompre leur hibernation. Elles perdent des jours d’espérance de vie à chaque fois qu’elles sont dérangées. »

L’association tire en outre la sonnette d’alarme au sujet des eaux polluées et de l’usage intensif des pesticides qui entraîne la disparition des insectes. Une chauve-souris insectivore en consomme en moyenne 1 200 par heure, ce qui selon Mounir permettrait d’économiser « jusqu’à 2,36 millions de tonnes d’insecticides par an ! »

Animal Encounter met en garde d’autre part contre le danger que représentent les éoliennes pour les chauves-souris, bien que le premier parc éolien au Liban ne sera en activité qu’à partir de l’été 2020. Attirées par l’engin, elles finissent broyées sous les pales. L’association suggère à cet égard une série de mesures pour régler ce problème, parmi lesquelles la possibilité de « faire une étude pour déterminer le type de chauves-souris autour du parc, afin de stopper les éoliennes à l’heure où elles partent chasser ».


Une disparition inquiétante

La menace qui pèse sur les chauves-souris est d’autant plus inquiétante qu’elles représentent un véritable enjeu pour l’équilibre de la faune et de la flore. Au-delà de l’appétit vorace des espèces insectivores pour les insectes nuisibles, les chauves-souris frugivores sont particulièrement utiles pour la reforestation. Leurs déjections seraient beaucoup plus efficaces que celles des oiseaux pour replanter certains arbres, notamment les bananiers. De même, la chauve-souris permettrait la pollinisation de certaines plantes. Pour les connaisseurs, c’est elle qui assure la pollinisation de l’Agave Tequilana, la plante à l’origine de la production de la téquila.


Pour la préserver, parlez-en !

Après avoir mis en relief les enjeux de la préservation de la chauve-souris, l’association fournit quelques conseils afin de contribuer à la protection de l’animal. Le plus important, selon Mounir, est de « prévenir les gens qu’elle est inoffensive et essentielle à notre biodiversité » ! Et de conclure, plein d’espoir : « De plus en plus de gens prennent conscience de l’importance des chauves-souris dans l’environnement et en parlent. C’est comme cela que les choses vont changer. »


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