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Liban - Terrain

La Békaa frappée par des raids israéliens

Une réunion d’urgence du Conseil supérieur de la défense se tiendra cet après-midi.


M. Hariri recevant les ambassadeurs de Chine, des États-Unis et de Russie. Photo Dalati et Nohra

Des drones israéliens ont mené, hier à l’aube, trois frappes quasi simultanées sur une position militaire relevant du Front populaire de libération de la Palestine-Commandement général (FPLP-CG), dans le jurd de Koussaya, à l’est de Zahlé (Békaa), près de la frontière syrienne. Lancée à 1h15, l’attaque israélienne s’est prolongée pendant plusieurs minutes, mais heureusement sans faire de victimes. Elle survient comme une riposte aux menaces que le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, avait proférées à la suite de l’écrasement, dimanche à l’aube, de deux drones de l’armée israélienne dans la banlieue sud de Beyrouth. « Lorsque les drones israéliens entreront dans l’espace aérien du Liban, nous œuvrerons à les abattre », avait alors averti le chef du parti chiite.

Anouar Raja, porte-parole du FPLP-CG, a qualifié dans ce cadre la frappe israélienne de « provocation », faisant observer à l’Agence France-Presse (AFP) qu’« elle survient quelques heures après le discours » de Hassan Nasrallah.

Selon des sources palestiniennes rapportées par l’agence al-Markaziya, Khaled Jibril, responsable militaire et sécuritaire du FPLP-CG et fils du chef de l’organisation Ahmad Jibril, se trouvait à Koussaya. Mais il n’a pas été blessé, parce que le site est fortifié et se situe dans des grottes, entre des rochers. Les mêmes sources notent que le site, construit en 1982, n’avait pu être détruit par Israël lors de la guerre de 2006. Il comporte, toujours selon ces informations, un camp autour duquel sont installés des canons antichars et une artillerie antiaérienne. Le FPLP l’aurait encore renforcé durant la guerre en Syrie (qui a débuté en 2011), dans une tentative d’empêcher l’État islamique et le Front al-Nosra de l’occuper.

Rappelons que la tension sécuritaire avait débuté dès samedi, lorsqu’un raid israélien en Syrie avait fait deux morts parmi les combattants du Hezbollah.

Face à l’escalade sécuritaire, une réunion d’urgence du Conseil supérieur de défense présidée par le chef de l’État Michel Aoun se tiendra cet après-midi au palais de Beiteddine, pour discuter des retombées des attaques israéliennes contre la banlieue sud et Koussaya. La réunion a été décidée à la suite de concertations entre M. Aoun et le chef du gouvernement, Saad Hariri.

Aoun : Une déclaration de guerre

Les deux hommes se sont en outre mobilisés de part et d’autre. Le chef de l’État a ainsi reçu au palais de Beiteddine le coordinateur spécial de l’ONU pour le Liban, Jan Kubis. Il lui a affirmé que « ce qui s’est passé s’apparente à une déclaration de guerre qui nous permet d’avoir recours à notre droit de défendre notre souveraineté, notre indépendance et notre intégrité territoriale ». « J’ai déjà répété que le Liban ne tirerait pas un seul coup de feu à la frontière, sauf en cas d’autodéfense. Ce qui s’est passé hier nous permet d’exercer ce droit », a déclaré dans ce cadre le président Aoun. « Les attaques contre la banlieue sud et la région de Koussaya violent la résolution 1701 », a-t-il poursuivi, soulignant que « tout ce qui s’applique au Liban doit également s’appliquer à Israël ». « Nous sommes un peuple qui veut la paix, pas la guerre, mais nous n’acceptons pas d’être menacés, de quelque manière que ce soit », a encore martelé le chef de l’État.

Après la réunion, l’ONU a appelé les parties concernées à « une retenue maximale ». « Il est impératif pour tout le monde d’éviter une escalade et de se conformer aux résolutions du Conseil de sécurité », a affirmé lors d’un point de presse le porte-parole, Stéphane Dujarric, précisant que l’ONU avait « pris note » de la qualification de « déclaration de guerre » faite par le président Aoun.

Hariri et les représentants des pays membres du Conseil de sécurité

De son côté, M. Hariri s’est entretenu hier après-midi au Grand Sérail avec la ministre de l’Intérieur Raya el-Hassan et le ministre de la Défense Élias Bou Saab, avec lesquels il a évoqué les derniers développements. Il a également reçu le commandant en chef de l’armée Joseph Aoun, et le directeur des services de renseignements de l’armée Tony Mansour, en présence du secrétaire général du Conseil supérieur de défense Mahmoud Asmar.

Dans l’après-midi, le Premier ministre s’est réuni avec les représentants des cinq États membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies, en l’occurrence Elizabeth Richard, ambassadrice des États-Unis, Alexandre Zasypkine, ambassadeur de Russie, Wang Kejian, ambassadeur de Chine, Benjamin Wastnage, chargé d’affaires de l’ambassade de Grande-Bretagne, et Salina Grenet-Catalano, chargée d’affaires de l’ambassade de France. Il leur a fait part de la gravité de la situation, affirmant qu’Israël a violé la résolution 1701 et ciblé une zone résidentielle (la banlieue sud) sans aucun égard pour le droit international et les vies des civils. Le chef du gouvernement a exhorté dans ce cadre la communauté internationale à « condamner cette violation flagrante de la résolution 1701 et de notre souveraineté », ajoutant que « le Liban va présenter une plainte officielle au Conseil de sécurité ». « Il est très important que vos pays préservent leur consensus au sujet de la préservation de la sécurité et de la stabilité au Liban et dans la région, d’autant que toute escalade pourrait se transformer en un cycle de violence régionale dont personne ne peut prédire l’ampleur », a ajouté M. Hariri.

Durant la journée d’hier, des patrouilles motorisées de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul) se sont déployées sur plusieurs points le long de la frontière, notamment dans les environs de Ras Naqoura et Zahira, alors qu’un hélicoptère de la force onusienne survolait cette zone. Aucun mouvement de patrouilles israéliennes n’était parallèlement enregistré le long de la ligne bleue, a rapporté l’Agence nationale d’information (ANI), soulignant que les habitants des villages du Liban-Sud ont vaqué à leurs occupations quotidiennes.

Des avions israéliens de reconnaissance avaient toutefois survolé en fin de matinée la ville de Baalbeck et ses environs dans la Békaa, tandis qu’en fin d’après-midi, les régions de Nabatiyé, Iqlim al-Touffah et Marjeyoun ont été survolées par des drones, à moyenne et basse altitude.

Des drones israéliens ont mené, hier à l’aube, trois frappes quasi simultanées sur une position militaire relevant du Front populaire de libération de la Palestine-Commandement général (FPLP-CG), dans le jurd de Koussaya, à l’est de Zahlé (Békaa), près de la frontière syrienne. Lancée à 1h15, l’attaque israélienne s’est prolongée pendant plusieurs minutes, mais...

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Ya 3antar, chou yalleh 3antarak?

PPZZ58

21 h 44, le 27 août 2019

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  • Ya 3antar, chou yalleh 3antarak?

    PPZZ58

    21 h 44, le 27 août 2019

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