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Liban - Nabatiyé

L’affaire de l’affiche litigieuse vite résolue : le « Notre Père » remplacé par « la Palestine »

Le CCI s’est chargé de relayer la position du Hezbollah.

L’affiche montrant Imad Moughniyé et l’ayatollah Rouhollah Khomeyni à Nabatiyé, après changement du hashtag (mot-dièse) en « Mon nom est Palestine ». Photo tirée de Twitter

La photo d’une affiche accrochée dans un village de Nabatiyé au Liban-Sud et montrant Imad Moughniyé, haut responsable militaire du Hezbollah tué en 2008 à Damas, et le fondateur de la République islamique d’Iran, l’ayatollah Rouhollah Khomeyni, accompagnés du hashtag « Notre Père qui es aux cieux », début de la plus connue des prières chrétiennes, a provoqué un tollé et poussé le Hezbollah à y réagir après avoir été contacté par le Centre catholique d’information (CCI), qui s’est par ailleurs chargé lui-même de relayer la réaction du parti chiite.

« Autant le ministre que la direction du Hezb ont assuré au père Abdo Abou Kasm, président du CCI, que le parti chiite n’était pas du tout impliqué dans cette affaire. Ils ont affirmé que les affiches avaient été accrochées par un habitant du village de Charkiyé sur initiative personnelle et que le parti respecte tous les symboles sacrés, chrétiens ou autres », selon un communiqué du CCI. Contacté par ailleurs par des médias locaux pour réagir à cette affaire, le Hezbollah a condamné « toute insulte aux religions du livre » et affirmé être intervenu pour que l’affiche soit retirée.

Le « Notre Père qui es aux cieux » a finalement été remplacé hier sur l’affiche par le hashtag « Mon nom est Palestine ».

Peu après la diffusion de photos de cette affiche sur les réseaux sociaux, le CCI, qui s’était notamment montré particulièrement virulent dans l’affaire Mashrou’ Leila, a contacté la direction du parti chiite et son ministre d’État pour les Affaires du Parlement, Mahmoud Qmati, selon un communiqué du CCI.

Le texte a précisé que les personnes concernées « ont présenté leurs excuses pour cet acte involontaire. Elles ont exprimé tout leur respect pour le patriarche maronite Mgr Béchara Raï et le président de la Commission épiscopale pour les médias, Mgr Boulos Matar ».

« Que vont faire les extrémistes ? »

Sur les réseaux sociaux, la photo a provoqué de nombreuses réactions et a été partagée de nombreuses fois autant par des internautes rendant hommage aux deux dirigeants figurant sur l’affiche que par d’autres condamnant l’utilisation de la première phrase du Notre Père.

Le médecin et professeur à l’Université Saint-Joseph Antoine Courban, après s’être interrogé sur la véracité de la photo, se demande « ce que vont faire les extrémistes qui sont partis en croisade contre Mashrou’ Leila »

Sollicité par les médias, le père Abdo Abou Kasm a tenu à préciser que « le Centre n’a pas ignoré cette affaire, ni ne l’a occultée, puisque l’affiche est absolument inacceptable ». À une question sur la possibilité que l’Église soit visée, il s’est contenté de répondre : « Chaque chose en son temps. »

« Une fois de plus, le Hezbollah porte atteinte aux symboles chrétiens et utilise une expression sacrée sur la photo de terroristes des gardiens de la révolution », écrit pour sa part un internaute du nom de Tony Boulos.

Au Liban, les atteintes aux symboles religieux sont condamnables et les utilisations ou détournements de symboles religieux sont régulièrement condamnés par les autorités religieuses, comme cela a été notamment le cas dernièrement avec l’affaire Mashrou’ Leila. Fin juillet, ce groupe de rock alternatif libanais s’était retrouvé au centre d’une polémique acerbe, entre liberté d’expression et respect des symboles religieux, à cause d’une phrase d’une de leurs anciennes chansons mentionnant « Au nom du Père et du Fils », et d’un article, partagé il y a plusieurs années par le chanteur du groupe, illustré par une icône de la Vierge dont le visage avait été remplacé par celui de la chanteuse Madonna. Après que certains membres du groupe ont comparu devant la procureure du Mont-Liban Ghada Aoun et se sont excusés, et alors que leurs détracteurs se montraient toujours plus violents, notamment sur les réseaux sociaux, le Festival international de Byblos avait annoncé l’annulation du concert prévu début août.

La photo d’une affiche accrochée dans un village de Nabatiyé au Liban-Sud et montrant Imad Moughniyé, haut responsable militaire du Hezbollah tué en 2008 à Damas, et le fondateur de la République islamique d’Iran, l’ayatollah Rouhollah Khomeyni, accompagnés du hashtag « Notre Père qui es aux cieux », début de la plus connue des prières chrétiennes, a provoqué un...

commentaires (3)

En espérant que l'abêtissement politico-religieux en reste là, souhaitons qu'en Palestine on ne s'en prenne pas aux chiites. Historiquement je mets au défi la planète terre du plus petit fait de massacres de chrétiens par des chiites. Allons voir ailleurs, par contre.

FRIK-A-FRAK

10 h 37, le 22 août 2019

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Commentaires (3)

  • En espérant que l'abêtissement politico-religieux en reste là, souhaitons qu'en Palestine on ne s'en prenne pas aux chiites. Historiquement je mets au défi la planète terre du plus petit fait de massacres de chrétiens par des chiites. Allons voir ailleurs, par contre.

    FRIK-A-FRAK

    10 h 37, le 22 août 2019

  • QUEL RAPPORT ENTRE CES DEUX ET LA PALESTINE ? ILS SERVAIENT DES DESSEINS HEGEMONIQUES ET CHACUN A A SON PALMARES ET SUR SA CONSCIENCE LA MORT DE MILLIERS D,AMES INNOCENTES.

    LA LIBRE EXPRESSION

    09 h 39, le 22 août 2019

  • L'intention provocatrice est évidente, mais il serait stupide d'y répondre. Quant au contenu, son absurdité saute aux yeux. Difficile de croire que l'âme de Imad Moghniyé, plastiqueur en chef du Hezbollah et qui a sur la conscience la mort de centaines (voire de milliers) d'innocents soit désormais en paix auprès de Dieu!

    Yves Prevost

    06 h 52, le 22 août 2019

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