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Liban - Opposition

Samy Gemayel accuse le Hezbollah de violer le partenariat national

Le chef des Kataëb interpelle Aoun : « Où êtes-vous donc, Monsieur le Président ? »

Le député Samy Gemayel donnant une conférence de presse hier au siège de son parti à Saïfi. Photo tirée du site kataeb.org

Le chef du parti Kataëb, le député Samy Gemayel, a fermement critiqué mercredi le dernier discours tenu par le secrétaire général du Hezbollah Hassan Nasrallah, qui menaçait Israël et les États-Unis dans un contexte de tensions régionales avec l’Iran et a interpellé le chef de l’État, Michel Aoun, lui demandant de défendre la souveraineté nationale.

Qualifiant les propos du leader chiite de « dangereux », Samy Gemayel y a vu « un élément supplémentaire de la mainmise sur le pays et la prise en otage de sa souveraineté ». Il a rappelé, lors d’une conférence de presse, que le chef du Hezbollah a dit qu’une « guerre contre l’Iran signifierait une guerre contre l’axe de la résistance dont Hassan Nasrallah affirme être une composante principale », sachant que « la chaîne al-Manar avait diffusé la veille de son discours un reportage détaillé sur les roquettes détenues par le Hezbollah ».

« Nous sommes les fils d’un système démocratique, de l’État et de la Constitution à laquelle il faut revenir, en vertu de laquelle c’est le pouvoir exécutif, confié au Conseil des ministres, qui dirige les forces armées sous le commandement supérieur du président de la République (…) et qui décide de la guerre et de la paix et de l’avenir des citoyens », a martelé le leader maronite, après avoir rappelé que l’article 65 de la Constitution dit clairement que les forces armées du pays sont sous le commandement du gouvernement.

Le discours de Hassan Nasrallah est donc « en violation flagrante de la Constitution, du pacte national et du partenariat ». « Ce qui est dangereux, c’est que le Hezbollah désigne l’ennemi et l’allié, et élabore la stratégie de défense du pays », a ajouté Samy Gemayel.

Le président Aoun avait indiqué lundi que « tous les critères à prendre en compte pour l’élaboration de cette stratégie, même les zones d’influence, ont changé ». Des propos interprétés comme devant justifier un report sine die du débat sur la stratégie défensive que le chef de l’État avait promis de relancer après les législatives. « M. le président, vous avez promis dans votre discours d’investiture, il y a trois ans, de mettre en place une stratégie de défense, mais rien n’a été fait jusque-là. Si le président ne veut pas assumer ses responsabilités, dans ce cas-là, il n’appellera pas à l’élaboration d’une stratégie de défense. Nous devons nous réapproprier la décision de paix et de guerre pour pouvoir ensuite mettre en place une stratégie de défense. Cette stratégie doit être élaborée par l’armée libanaise qui est plus qualifiée que nous pour le faire », a affirmé le chef des Kataëb.

Il a en outre condamné le « silence louche et sans précédent dans l’histoire du Liban » sur les actes du Hezbollah, qui violent la souveraineté du pays en se couvrant d’une « majorité de 18 sur 30 formée par ses alliés au sein du gouvernement ». « Le plus dangereux, c’est que les menaces et les missiles n’étaient pas dirigés contre Israël, mais contre les États-Unis, qui sont en rivalité avec l’Iran. (...) Tout cela ne concerne pas le Liban », a-t-il indiqué.

« Le partenariat interne se limite-t-il seulement à certaines fonctions publiques ? Le partenariat au niveau des décisions de paix et de guerre ne vous concerne pas ? » s’est demandé M. Gemayel, en allusion au Courant patriotique libre du chef de la diplomatie, Gebran Bassil, gendre du chef de l’État et allié du Hezbollah et qui brandit régulièrement le « partenariat » comme slogan politique.

« On a dit que le Liban pourrait s’embraser et qu’il serait amené à payer le prix d’une guerre régionale. Où sont les responsables ? Personne ne s’est senti heurté au niveau de sa dignité ? Quid des responsabilités constitutionnelles dont les dirigeants sont tenus de respecter ? Ce silence est-il le prix de l’entente ? » a martelé Samy Gemayel.

Silence louche généralisé

« Ce sont ceux qui ont avalisé le compromis (de la présidentielle) qui assument la responsabilité du silence louche et inédit dans l’histoire du Liban sur les transgressions contre la souveraineté de l’État », a-t-il ajouté, dans une allusion à peine voilée aux Forces libanaises et au courant du Futur.

Et d’adresser l’essentiel de son message au chef de l’État : « Monsieur le Président de la République, vous étiez chef de l’armée, vous avez juré de préserver la Constitution (...). Où êtes-vous donc, monsieur le président ? Nous vous appelons à taper du poing sur la table et à revenir à la situation d’avant 2005, car votre pays est menacé par les sanctions et la guerre et son pouvoir de décision est usurpé. »

Enfin, Samy Gemayel a affirmé que les propos du chef du Hezbollah portent un coup à l’économie fragile du pays. « Les missiles n’encouragent clairement pas l’investissement (...) alors que le pays est au bord de l’effondrement économique, et ces missiles n’aident pas le chef du gouvernement, Saad Hariri, qui supplie certains États de ne pas imposer de nouvelles sanctions. Ces vantardises étaient-elles nécessaires ? » a lancé le député.

« Nous avons vu venir cela dès le début, c’est pourquoi nous avons refusé le compromis. Ceux qui l’ont accepté assument la responsabilité des sanctions internationales (contre le Hezbollah), de la mise à l’écart du Liban par ses voisins régionaux, ainsi que la responsabilité de toutes les atteintes portées à l’État », a encore souligné le chef des Kataëb. « Nous n’allons pas nous taire. Nous n’avons pas peur, même si nous nous retrouvons seuls », a-t-il conclu.


Le chef du parti Kataëb, le député Samy Gemayel, a fermement critiqué mercredi le dernier discours tenu par le secrétaire général du Hezbollah Hassan Nasrallah, qui menaçait Israël et les États-Unis dans un contexte de tensions régionales avec l’Iran et a interpellé le chef de l’État, Michel Aoun, lui demandant de défendre la souveraineté nationale.Qualifiant les propos du...

commentaires (4)

Je ne sais pas si petit gemayel, véritable coq dans sa basse-cour connaît l'histoire de comment faire tenir un œuf debout sur une de ses extrémités. Ou sinon je lui suggère de lire la mythologie du nœud gordien. Pour trancher le fer il n'y a que 2 chemins, soit en utilisant le fer, soit le laser. Le hezb libanais de la résistance en possède les 2 techniques et sait par expérience s'en servir mieux que personne au Liban. Dîtes moi petit gemayel, vous auriez une place pour moi dans votre partie de billes ?

FRIK-A-FRAK

10 h 53, le 22 août 2019

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Commentaires (4)

  • Je ne sais pas si petit gemayel, véritable coq dans sa basse-cour connaît l'histoire de comment faire tenir un œuf debout sur une de ses extrémités. Ou sinon je lui suggère de lire la mythologie du nœud gordien. Pour trancher le fer il n'y a que 2 chemins, soit en utilisant le fer, soit le laser. Le hezb libanais de la résistance en possède les 2 techniques et sait par expérience s'en servir mieux que personne au Liban. Dîtes moi petit gemayel, vous auriez une place pour moi dans votre partie de billes ?

    FRIK-A-FRAK

    10 h 53, le 22 août 2019

  • SECRET DE POLICHINELLE ! MAIS DE QUEL PARTENARIAT AVEC LE HEZBOLLAH SAMY GEMAYEL PARLEZ-VOUS ? DE CELUI GENDRISSIMO-BEAUPERIEN SOUS LES ORDRES IRANIENS PAR HASARD ?

    LA LIBRE EXPRESSION

    09 h 09, le 22 août 2019

  • Ce n'est pas que le partenariat qu'il viole, son existence même, de par son idéologie, est anticonstitutionnelle et donc illégale. Alors vous savez le partenariat il n'en a cure. Les Aoun, Arslan, Wahhab, Karamé & compagnie ne sont que des sous fifres et des marionnettes dont il se sert pour faire en sorte que, justement, l’état ne fonctionne pas. Alors respect d'un partenariat, tu parles!

    Pierre Hadjigeorgiou

    08 h 38, le 22 août 2019

  • Il est facile d'accuser le Hezbollah de tous les maux, ... et ce ne sera jamais assez! La seule stratégie de défense valable est l'application de l'accord de Taëf: dissolution de TOUTES les milices et remises de leurs armes à l'armée libanaise.

    Yves Prevost

    06 h 58, le 22 août 2019

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