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Nos Lecteurs ont la Parole - Sylvain THOMAS

Se faire tout à tous

Il est trois sortes de progrès qui comptent vraiment : le progrès scientifique et technique, le progrès social et le progrès spirituel. Ce dernier est le plus important. Dès qu’un être humain ne considère plus son existence comme un fait-tout naturel, mais comme un insondable mystère, alors, la pensée commence à agir et à se poser des questions réclamant des réponses convaincantes.

L’affirmation du sens édifiant de la vie constitue l’acte intellectuel par lequel l’homme cesse de vivre au petit bonheur pour se pencher avec une crainte respectueuse sur le problème de son existence, de façon à pouvoir en mesurer la véritable valeur de la vie. Et le premier stade de l’évolution correcte est le sentiment de solidarité qui nous lie aux autres hommes quelles que soient leur couleur, leur religion et leurs origines.

Pour l’être peu évolué, cette solidarité ne s’exerce que dans des limites étroites. Elle se borne d’abord à la famille, puis à la patrie, qui représente à ses yeux un élargissement de la cellule familiale.

Mais dès qu’un homme commence à réfléchir sur lui-même et sur ses relations avec autrui, il en vient à comprendre que les hommes, en tant que tels, sont ses égaux et ses voisins. Peu à peu, il voit le cercle de ses obligations s’élargir jusqu’à inclure tous les êtres humains auxquels il a affaire.

Que l’homme ait des devoirs envers tous les êtres humains, c’est là un principe fondamental constamment affirmé dans les exemples des hommes illustres et nobles. L’idée de fraternité humaine s’inscrit dans les théories métaphysiques de la plupart des grands systèmes religieux. Bien plus, depuis l’Antiquité, la philosophie présente la défense de l’humanitarisme comme une notion dictée par la raison.

Pourtant, tout au long de l’histoire, on constate que la conscience de nos devoirs envers les humains n’a jamais pris la place prépondérante qui lui revient. Jusqu’à notre époque, elle a toujours été obnubilée par les différences de race, de religion, et de langue auxquelles il faut mettre un terme final et cela a bien commencé avec les migrants en Europe.

L’homme appartient à l’homme. L’homme a droit aux secours de l’homme. Si nous faisons preuve de tant de sécheresse de cœur, c’est parce que, obéissant à un impératif de respectabilité et de réserve, nous n’osons pas nous montrer aussi cordiaux que nous le sommes en réalité. Le principe du respect de la vie exige que, d’une façon ou d’une autre, nous agissions tous humainement à l’égard d’autres humains. Ceux qui, dans le cadre de leur profession, n’ont rien à donner doivent sacrifier une part de leurs loisirs, si peu qu’ils en aient.

Heureux ceux qui trouvent une noble cause qui leur fournit l’occasion d’agir humainement pour le bien d’autres personnes et d’enrichir ainsi leur propre humanité.

Ouvrons les yeux et cherchons quelqu’un qui a besoin d’un peu de temps, d’un peu d’amitié, d’un peu de compagnie, d’un peu de travail. Ce sera peut-être un(e) isolé(e), un(e) aigri(e), un(e) désappointé(e), un(e) handicapé(e) ou un(e) maladroit(e) à qui nous pouvons faire du bien, pour qui nous pouvons avoir quelque importance.

Peut-être aussi un homme âgé, une femme âgée ou un enfant. Ou, sinon, essayons de trouver une noble cause qui demande des travailleurs bénévoles. Ne perdons pas courage, même si nous devons attendre quelque temps avant de trouver exactement ce que nous cherchons, même si nous devons faire plusieurs tentatives.

Nul d’entre nous ne sait ce qu’il accomplit, ni ce qu’il apporte à l’humanité. Cela nous est caché et doit le rester, encore que parfois il nous soit accordé de l’entr’apercevoir, ce qui nous permet de ne pas nous décourager.

Notre vingt et unième siècle doit opérer un renouveau spirituel à l’heure du Facebook, du Twitter et des réseaux sociaux. Une nouvelle renaissance doit venir, qui permettra à l’humanité de découvrir que l’action bienfaisante représente la vérité suprême et le suprême utilitarisme. Grâce à elle, l’humanité sera libérée.

Les textes publiés dans le cadre de la rubrique « courrier » n’engagent que leurs auteurs et ne reflètent pas nécessairement le point de vue de L’Orient-Le Jour.

Il est trois sortes de progrès qui comptent vraiment : le progrès scientifique et technique, le progrès social et le progrès spirituel. Ce dernier est le plus important. Dès qu’un être humain ne considère plus son existence comme un fait-tout naturel, mais comme un insondable mystère, alors, la pensée commence à agir et à se poser des questions réclamant des réponses...

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