Le ministre des Finances en inspection surprise au port de Beyrouth

Le ministre libanais des Finances, Ali Hassan Khalil, a effectué lundi une inspection surprise au port de Beyrouth, profitant de cette occasion pour affirmer que le service des douanes ne bénéficierait plus de couverture politique, dans le cadre d'un effort de lutte contre la corruption.

"Personne au sein des douanes ne pourra se prévaloir d'une quelconque protection dorénavant. Les droits de l'Etat seront préservés", a promis le ministre des Finances, dans un message sur son compte Twitter.

Lors d'une conférence de presse qu'il a tenue aujourd'hui, le ministre de la Défense, Elias Bou Saab, a commenté l'information sur le vol présumé d'un camion au sein du port de la capitale. Il a précisé que le vol a eu lieu le 17 janvier 2019 - avant la formation du gouvernement actuel - et à l'extérieur du port de Beyrouth. "Le camion est resté dans le territoire libanais et n'a pas pu se rendre en Syrie, parce que les passages illégaux sont fermés, a-t-il indiqué. Ni l'armée ni le ministre de la Défense ne sont responsables du vol de ce camion", s'est-il défendu.

Dans un rapport accablant pour les douanes, l'ONG Sakker el-Dekkené affirmait en 2016 que la corruption au port de Beyrouth coûtait à l'Etat 794,2 millions de dollars par an, rappelait Le Commerce du Levant.

Par ailleurs, l'ambassadeur d'Israël aux Nations unies, Danny Danon, avait affirmé le mois dernier, lors d'une réunion du Conseil de sécurité, consacrée à la situation au Moyen-Orient, que le port de Beyrouth était devenu "le port du Hezbollah" par lequel l'Iran livre des armes au profit du parti chiite.

Des sources au sein des douanes libanaises avaient alors démenti ces accusations.