Rechercher
Rechercher

Culture - Rencontre

Chadi Haddad, physiothérapeute/acteur : deux vies imbriquées l’une dans l’autre

Le 10 octobre, le film « Yirbo b3izkon » dans lequel il partage l’affiche avec Gabriel Yammine, Ammar Shalak... sort en salle. Chadi Haddad, qui exerce le métier de physiothérapeute, a aussi et surtout la passion du 7e art qui l’habite depuis l’âge de quinze ans.


L’œil sombre ou clair, selon... Photo Rony Sejaan

L’allure juvénile, le regard pétillant (qui peut être sombre, selon…) et le sourire intarissable, Chadi Haddad se familiarise aux planches de théâtre depuis l’âge de 15 ans. Il fera ses débuts également à la télévision lorsque, pugnace, il tape à la porte de la LBC, se proposant de faire des doublages ou d’animer des pièces pour enfants. Le cinéma viendra après, doucement, naturellement. Il travaille alors pour le Liban, la Syrie, l’Égypte ou l’Iran. Le 7e art l’adoube en lui offrant des personnages intéressants, des étoffes nouvelles. Chadi Haddad a toujours hésité entre des études de médecine générale et d’audiovisuel, mais lorsqu’il réalise que sa carrière d’acteur est déjà lancée à l’âge de 17 ans et que se consacrer totalement au métier d’acteur ne peut être un gagne-pain, il opte, après un an et demi d’audiovisuel à l’Université libanaise, pour la physiothérapie. « Je me suis épris également de ce métier qui nécessite une attention spécifique pour la personne humaine, son corps et ses problèmes, mais aussi un contact humain, et qui n’exige pas pour autant des études très longues, précise-t-il. L’emploi du temps, plus libre, me permettait par ailleurs de continuer à être acteur. » « Mais, renchérit-il, cela ne veut pas dire que le métier d’acteur est un travail facile. Bien au contraire, quand on m’offre un rôle, je l’étudie longuement et avec tellement de précision que je fais parfois appel à un psychologue. Je suis un perfectionniste. »



Ne jamais regarder en arrière
Mû par une foi solide et infaillible et une positivité sans pareille, Chadi Haddad a toujours cru à la providence : « Chaque rôle que j’ai joué était un signe du ciel à un moment donné de ma vie. » Serein et discret, souvent habité par ses personnages, il a su tracer sa route avec exigence. Petit à petit, il se détache du petit écran pour mieux peaufiner ses rôles au cinéma. « J’aime la lenteur des films de cinéma. C’est totalement différent de la télévision où tout est trop rapide. » L’acteur ne craint pas les enjeux difficiles ou les personnages à risques. Que ce soit dans le rôle du père Hardini en 1998 (The Saint of Kfifane) ou celui de Jésus-Christ dans le court-métrage Min Ajlikom du père Charbel Sawaya (pour lequel il est aussi producteur exécutif) ou encore celui de Gibran Khalil Gibran en 2006, il les a tous interprétés avec une conviction remarquable. C’est pour sa performance dans Un homme d’honneur de Jean-Claude Codsi en 2012 qu’il obtiendra le prix du meilleur rôle masculin au Festival de Carthage. Avec la réalisatrice Lara Saba – « qui me connaît bien et avec laquelle je partage une complicité énorme depuis Un homme d’honneur dans lequel elle était assistante réalisatrice –, il jouera dans son film Blind Intersections et sera bientôt sur son nouveau projet Tous les chemins mènent à Rome, produit par Wakanda Group/co-production ART. L’acteur n’a jamais mêlé sa vie personnelle à ses deux autres carrières. « Je laisse les problèmes de cette vie ou de l’autre sur le perron, souligne-t-il. Mes problèmes sont entre moi et moi-même. Il arrive cependant que je fusionne inconsciemment les deux métiers en ramenant parfois du plateau de tournage un sourire que j’accroche aux lèvres de mes patients. » Si l’acteur, qui apprécie le contact des gens, a une vie sociale assez remplie, il s’octroie pourtant de longues plages de solitude. « Celle-ci est essentielle dans ma vie parce qu’elle me permet d’être à l’écoute de moi-même. Méditer, prier, lire, marcher dans la nature et voyager seul pour observer et remplir pleinement mon regard et mon ouïe m’apportent l’énergie nécessaire et essentielle à mon quotidien. » Le cinéma est, certes, un outil pour Chadi Haddad qui s’en sert pour faire passer ses messages, alors que guérir les personnes en difficulté est une mission quasi sainte, qu’il accomplit avec beaucoup de dévouement.

De ces deux vies imbriquées l’une dans l’autre, il tire des rencontres humaines riches et épanouissantes et peu lui importe si la vie offre parfois certaines claques, le physiothérapeute/acteur tourne le dos et avance droit devant.

L’allure juvénile, le regard pétillant (qui peut être sombre, selon…) et le sourire intarissable, Chadi Haddad se familiarise aux planches de théâtre depuis l’âge de 15 ans. Il fera ses débuts également à la télévision lorsque, pugnace, il tape à la porte de la LBC, se proposant de faire des doublages ou d’animer des pièces pour enfants. Le cinéma viendra après, doucement,...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut