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Liban - Dimane

Raya el-Hassan chez Raï : « Aucune communauté n’est visée » par les FSI

Le chef de l’Église maronite dénonce « des violations en série de la Constitution ».

Ses dossiers sous le bras, Raya el-Hassan s'est rendue hier auprès du patriarche Raï.

Une pile de dossiers sous le bras, la ministre de l’Intérieur, Raya el-Hassan, s’est rendue hier à Dimane pour rassurer le patriarche maronite, Mgr Béchara Raï, sur le fait que « les investigations des services de renseignements et de la direction des Forces de sécurité intérieure ne visaient aucune communauté ».

Cette démarche est motivée par une déclaration du chef de l’Église maronite qui avait créé la surprise la semaine dernière en interpellant nommément le directeur des FSI, le général Imad Osman. S’exprimant devant une délégation de l’ordre des rédacteurs, il s’était demandé si le général Osman « acceptait que des dossiers soient fabriqués contre des personnes d’une même confession et que des détenus soient torturés ».

« Je suis venue pour comprendre les motivations de l’appel lancé (par le patriarche) au sujet des agissements du service des renseignements avec les personnes aux arrêts. Je l’ai assuré que celui-ci ne vise aucune communauté. Nous agissons avec professionnalisme et en toute transparence. Je me permets de tenir ces propos en ma qualité de ministre parce que je sais que notre action ne cible aucune partie », a déclaré plus tard Mme Hassan à la presse, avant d’indiquer qu’elle a remis à Mgr Raï « des documents et des rapports montrant que les personnes arrêtées ne sont soumises à aucun genre de torture ».

Après avoir expliqué que les services de renseignements des FSI « mènent des opérations préventives dont les résultats sont constatées sur le terrain », elle a indiqué que « l’erreur reste humaine ». Elle s’est dit prête à répondre « à toutes les appréhensions que le patriarche peut exprimer », tout en mettant en garde contre « une implication des services de sécurité et judiciaires dans les tiraillements politiques ». « Cela leur cause du tort et porte préjudice au Liban », a-t-elle insisté.

« Un schisme politique mortel »

Dimanche, dans son homélie dominicale, Mgr Béchara Raï a abordé le débat autour de l’interprétation de l’article 95 de la Constitution sur l’abolition du confessionnalisme politique et le respect des exigences de l’entente nationale. Celui-ci a été provoqué par la querelle politique autour de l’article 80 du budget, contesté notamment par le président Michel Aoun et le CPL et qui prévoit un gel des recrutements administratifs mais qui exempte de cette mesure les lauréats du concours de la fonction publique, en majorité musulmans.

Il a déploré « le schisme politique mortel de l’État libanais » et, se fondant sur un passage de l’Évangile, il a averti que « tout royaume qui s’expose aux divisions s’effondre ». « Ce schisme a commencé au sein de l’État lorsqu’on a cessé de se conformer à la Constitution (…) et de tenir compte du texte et de l’esprit de la Loi fondamentale », a observé le patriarche, en dénonçant « des violations en série et des jurisprudences contradictoires, sans que des amendements ne soient introduits au texte pour en finir ». « C’est ainsi que chaque partie s’est mise à interpréter la Constitution à sa guise, en fonction de ses intérêts, ce qui a ouvert grand la porte aux conflits, aux tiraillements et au blocage des institutions, à chaque échéance », a-t-il poursuivi.

Il s’est par ailleurs félicité de la réconciliation, samedi, entre les leaders druzes Walid Joumblatt et Talal Arslane, plus d’un mois après les incidents meurtriers de Qabr Chmoun et exprimé l’espoir que d’autres réunions, similaires à celle de Baabda, où MM. Joumblatt et Arslane s’étaient retrouvés, suivront « entre toutes les parties politiques, pour que l’unité nationale soit réellement réalisée et pour démontrer que le Liban est réellement un lieu de dialogue des religions, des cultures et des civilisations ».

Une pile de dossiers sous le bras, la ministre de l’Intérieur, Raya el-Hassan, s’est rendue hier à Dimane pour rassurer le patriarche maronite, Mgr Béchara Raï, sur le fait que « les investigations des services de renseignements et de la direction des Forces de sécurité intérieure ne visaient aucune communauté ».Cette démarche est motivée par une déclaration du chef de...

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