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Liban - Enseignement supérieur

Après la « dollarisation » de ses factures, l’AUB au cœur d’une campagne menée par le mouvement Amal

D’autres universités privées, telles la LAU et la BAU, adressent aux étudiants des factures libellées en dollars US.

L’un des bâtiments de Université américaine de Beyrouth. Archives « L’Orient-Le Jour »

Début juin, l’Université américaine de Beyrouth annonçait sur sa page électronique que les factures des nouveaux étudiants seront désormais libellées en dollars américains, qu’il s’agisse des frais universitaires, du logement ou autres. Elle précisait que le paiement des factures sera possible dans la monnaie nationale selon le cours du jour ou en dollars. Elle expliquait aussi que ce changement a été rendu nécessaire depuis que l’AUB a rejoint le réseau d’admission « Common Application », qui regroupe près de 900 institutions américaines et internationales.

Mais cette décision, qui s’appliquera dès le trimestre prochain, soit dès l’automne 2019, n’est pas du goût du mouvement Amal qui mène campagne depuis deux jours sur les réseaux sociaux et auprès des médias contre une telle mesure. Sous les hashtags « Nous payons en LL (mnedfa3 bellira) » et « Notre livre est notre identité (liretna hawietna) », la cellule du mouvement Amal à l’AUB dénonce sur Instagram « la récente décision de l’AUB qui force les étudiants à s’acquitter des frais de scolarité du prochain trimestre en dollars plutôt qu’en livres libanaises ». Elle invite « tous les étudiants de l’institution privée à se solidariser et à bouger pour protéger la monnaie nationale ». Elle annonce aussi que le bureau central de la jeunesse et des sports au sein du mouvement Amal (lié au président du Parlement, Nabih Berry) envisage de prendre contact avec les parties responsables à l’AUB pour trouver une solution à la question.

Des répercussions inévitables

Parallèlement, le député du même mouvement Mohammad Nasrallah s’insurge sur Twitter « contre la décision prise par l’AUB d’encaisser ses frais universitaires en dollars ». « En cette période de crise économique, elle suscite des soupçons et soulève des questions sur sa finalité », écrit-il. Il invite de plus la direction de l’université, qui « est bien consciente des répercussions négatives d’une telle décision sur la situation financière du pays, de reconsidérer sa position », et ce « d’autant plus que cette institution ancienne a toujours contribué à trouver des solutions aux crises nationales ».

Contacté par L’Orient-Le Jour, le responsable du bureau de la jeunesse et des sports au sein du mouvement Amal, Ali Yassine, explique que cette campagne a pour objectif « de défendre la livre libanaise » et n’a « aucune visée politique ». « La mesure prise par l’AUB ne peut que saper la confiance dans la monnaie nationale. Les répercussions seront inévitables, martèle-t-il. C’est pourquoi nous estimons que cette université, qui a toujours contribué à aider le Liban en période de crise économique, doit revenir sur sa décision afin de renforcer la confiance à l’égard de la monnaie nationale. » « Alors, pour l’instant, nous haussons le ton pour nous faire entendre. Nous tentons aussi de nous mettre en relation avec les canaux officiels de l’université en cette période de vacances d’été », révèle le responsable. Dans l’attente d’une réponse, le mouvement s’organise et entend bien faire tache d’huile auprès des étudiants dès la fin du mois d’août, « dans le respect des lois », insiste-t-il. « Notre objectif est l’annulation pure et simple de cette mesure », note M. Yassine, soulignant que le mouvement Amal ne fait que « son devoir patriotique ». En cette période de crise, et même si cette mesure est rendue nécessaire par le réseau Common Application, il réclame « que l’AUB fasse une exception ».

Les étudiants libres de régler en LL

Également contacté par L’OLJ, le porte-parole de l’AUB, Simon Kachar, directeur de l’information et des relations avec la presse, explique que la décision de libeller les factures en dollars américains est « purement technique. » « Notre intégration au système international d’admission Common Application nous impose de facturer dans une monnaie internationale. Nous avons opté pour le dollar américain. Mais l’étudiant est libre de payer ses frais universitaires à la banque dans la monnaie de son choix, en livres libanaises ou en dollars », précise-t-il, assurant que cette mesure n’entraînera pas d’augmentation dans les factures. Et le responsable d’indiquer que la décision de l’administration a été annoncée début juin et sera appliquée dès le trimestre prochain. « Cette décision n’est pas soudaine, affirme-t-il. Nous avons longuement travaillé dessus et l’avons annoncée début juin. » Mais le porte-parole ne peut s’empêcher de se demander « pourquoi toutes ces critiques lancées contre l’AUB alors que d’autres universités présentent elles aussi leurs factures en dollars ».

La campagne contre l’AUB pourrait n’être que le début d’un mouvement estudiantin plus vaste de protestation. Car, à l’instar de l’Université américaine de Beyrouth, la Lebanese Americain University (LAU) et l’Université arabe de Beyrouth (BAU) ont, elles aussi, opté pour la facturation en devise américaine. Déjà une dizaine de mouvements estudiantins ont publié un communiqué conjoint, dénonçant cette réalité et invitant le ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur à intervenir. Et « le message lancé par le mouvement Amal ne s’adresse pas qu’à l’AUB, mais aussi à tous les établissements universitaires privés qui dollarisent leurs factures », soutient Ali Yassine.

Début juin, l’Université américaine de Beyrouth annonçait sur sa page électronique que les factures des nouveaux étudiants seront désormais libellées en dollars américains, qu’il s’agisse des frais universitaires, du logement ou autres. Elle précisait que le paiement des factures sera possible dans la monnaie nationale selon le cours du jour ou en dollars. Elle expliquait aussi...

commentaires (10)

POURQUOI TOUT CE FRACAS? LES PRIX DE VENTE D'APPARTEMENTS SE SONT TOUJOURS DONNES EN DOLLARS ET PERSONNE N'A JAMAIS HURLER AU LOUP DE MEMES LES VOITURES ET MEME CERTAINS RESTAURANTS ONT LEUR CARTE EN DOLLAR QUAND LA PARITE EST FIXEE AUCUN PROBLEME QUAND ON SENT VENIR LA DEVALUATION C'EST QUE C'EST GRAVE MAIS SANS GOUVERNEMENT DEPUIS 5 SEMAINES ET PROBABLEMENT ENCORE 5 AUTRES SEMAINES A MOINS QUE LE GENDRE AVALE LA PILLULE ET ACCEPTE DE NE PAS POSER LA QUESTION DU CHOUF ON PEUT ESPERER MAIS MR HARRIRI A COMPRIS IL NE CEDERA PAS CETTE FOIS CI QUELQUE SOIENT LES CONSEQUENCES ET IL AURA RAISON A 100% CAR IL NE VEUT PAS EMBRASSER THEREZE ( GENIAL LA FIN DE SAR AL WAKT AVEC CETTE EXPLICATION GLACIALE DU DOCTEUR )

LA VERITE

18 h 49, le 06 août 2019

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Commentaires (10)

  • POURQUOI TOUT CE FRACAS? LES PRIX DE VENTE D'APPARTEMENTS SE SONT TOUJOURS DONNES EN DOLLARS ET PERSONNE N'A JAMAIS HURLER AU LOUP DE MEMES LES VOITURES ET MEME CERTAINS RESTAURANTS ONT LEUR CARTE EN DOLLAR QUAND LA PARITE EST FIXEE AUCUN PROBLEME QUAND ON SENT VENIR LA DEVALUATION C'EST QUE C'EST GRAVE MAIS SANS GOUVERNEMENT DEPUIS 5 SEMAINES ET PROBABLEMENT ENCORE 5 AUTRES SEMAINES A MOINS QUE LE GENDRE AVALE LA PILLULE ET ACCEPTE DE NE PAS POSER LA QUESTION DU CHOUF ON PEUT ESPERER MAIS MR HARRIRI A COMPRIS IL NE CEDERA PAS CETTE FOIS CI QUELQUE SOIENT LES CONSEQUENCES ET IL AURA RAISON A 100% CAR IL NE VEUT PAS EMBRASSER THEREZE ( GENIAL LA FIN DE SAR AL WAKT AVEC CETTE EXPLICATION GLACIALE DU DOCTEUR )

    LA VERITE

    18 h 49, le 06 août 2019

  • C'est triste ....

    Eleni Caridopoulou

    17 h 35, le 06 août 2019

  • On joue avec le feu .... Au lieu de se concentrer à l'économie

    Sarkis Serge Tateossian

    16 h 44, le 06 août 2019

  • C'est grave. Que'en pense la Banque Nationale du Liban? Depuis quand un pays souverain accepte que ses institutions méme privées facturent localement en monnaie étrangère? Après la paralysie du gouvernement par la crise clanique du Chouf et l'absence scandaleuse de l'état dans la crise de Machrou3 Layla à Byblos, voici épisode 3 qui sent très mauvais pour la livre Libanaise et pour la souveraineté du Liban. Mais gardons ewpoir et attendons ce que l'état Libanais va décider.

    PPZZ58

    15 h 10, le 06 août 2019

  • Demandez a Mr. et Mme Berry s'ils ont place leurs milliards en dollars ou en livres libanaises??? Bande d'hypocrite

    Houri Ziad

    12 h 45, le 06 août 2019

  • du meme coup, faut interdire a tout ce qui touche les affaires publiques de toutes les administrations a meme parler $........

    Gaby SIOUFI

    12 h 37, le 06 août 2019

  • Et pourtant le prix des voitures neuves sur les affiches publicitaires dans les rues sont en USD

    Eddy

    10 h 03, le 06 août 2019

  • Il y a anguille sous raouché. Ces institutions agissent au Liban comme l'oeil de Moscou.

    FRIK-A-FRAK

    09 h 55, le 06 août 2019

  • DOLLARISEZ LE PAYS POUR EN FINIR.

    LA LIBRE EXPRESSION

    08 h 41, le 06 août 2019

  • POURQUOI IL Y A UN PROBLEME SI COMME LE DIT RYAD SALAME LE DOLLAR EST FIXE A 1507 LIVRES LIBANAISE ET LE MINISTRE DES FINANCES ET TOUS LES MINISTRES DISENT DE MEME SI LA RAISON DONNEE EST CORRECTE AUCUN PROBLEME SINON C'EST LE SOUS ENTENDU D'UNE DEVALUATION DE LA LIVRE LIBANAISE PROCHAINEMENT De toute facon quand on donne en interet a 7 ou 8% aux deposants et qu'on prete a 12 ou 13% cela s'appelle dans le monde economique ( pas celui du gendre a Euronews ) ETRE EN FAILLITTE on l'apprend en premiere annee d'universite de science economique ou de grandes ecoles comme HEC ou meme a l'ecole des lettres On est donc prevenu peut etre par l'AUB ( sauf si la raison donnee est correcte je veux le repeter ici ), n'allez pas pleurer apres. Ce qui ont vecu les devalautions apres 1975 en savent quelque chose

    LA VERITE

    03 h 47, le 06 août 2019

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