Irak: 15 trafiquants de drogue présumés s'évadent d'un commissariat

Quinze trafiquants de drogue présumés se sont évadés samedi d'un commissariat de Bagdad où ils étaient gardés à vue, a indiqué le ministère de l'Intérieur irakien, qui a aussitôt limogé les principaux responsables de sécurité de la capitale.

"Les accusés ont d'abord invectivé les policiers, puis les ont frappés et sont parvenus à s'enfuir" de ce poste de police de l'est de Bagdad, proche du bastion chiite de Sadr City, a précisé à l'AFP un responsable des services de sécurité, sous le couvert de l'anonymat.
Le ministère de l'Intérieur a ajouté dans un communiqué avoir limogé le chef de la police de Bagdad, celui des services de police d'al-Roussafa, la partie orientale de la capitale, ainsi que le patron du commissariat d'où se sont évadés les quinze hommes.
La question de la sûreté des prisons est cruciale en Irak, 12e pays le plus corrompu au monde, où même sans violence, certains peuvent acheter leur liberté, assurent les experts, qui dénoncent un "très haut niveau de corruption dans les prisons". 
Et quant à ceux qui ne monnayent pas leur libération, certains ont par le passé eu recours à la violence. Dans les années d'insurrection et de violences confessionnelles qui ont suivi l'invasion américaine de 2003, des centaines de jihadistes dont des étrangers, alors membres d'el-Qaëda, étaient parvenus à s'enfuir de prison.

Malgré ces évasions et ces attaques, l'Irak se propose de juger des milliers de jihadistes locaux et étrangers et de les maintenir en détention dans ses prisons surpeuplées, dont une bonne part a été rendue hors d'usage par les conflits à répétition.
La vente et l'usage de drogue sont en plein boom depuis plusieurs années en Irak. Les autorités annoncent presque chaque jour la saisie de stupéfiants ou l'arrestation de trafiquants, particulièrement le long de la très longue frontière avec l'Iran.