Rechercher
Rechercher

Nos Lecteurs ont la Parole - par Sylvio LE BLANC

Cannes en panne

Je suis allé voir le dernier film de Jim Jarmusch, Les morts ne meurent pas, qui s’est retrouvé au Festival de Cannes en mai, en compétition. À l’ère Trump, c’est un film politiquement intéressant, mais si poussif et redondant que j’ai peiné à rester jusqu’à la fin. Je sais que Jarmusch est un pote des sélectionneurs cannois, mais fallait-il vraiment l’inviter cette année ?

Sortira bientôt sur grand écran le dernier opus de Quentin Tarantino, Il était une fois Hollywood, aussi présent sur la Croisette en compétition. Le cinéaste a bien mérité sa Palme d’or reçue il y a 25 ans pour Pulp Fiction, mais qu’en est-il de son dernier, que des critiques ont sévèrement reçu ? Avec ses grosses vedettes, nul doute que l’effet fut bœuf dans les médias, mais la qualité ne devrait-elle pas d’abord primer dans un festival aussi réputé ?

De même, les frères Dardenne n’ont pas volé leurs deux Palmes d’or, mais ils ne méritent sûrement pas leur quasi-abonnement à vie à Cannes. Avec eux, nous avons l’impression qu’ils font à répétition un remake de leur dernier film. De son côté, Xavier Dolan a beau être une star en France, il ne devrait être invité sur la Côte d’Azur que pour ses films de qualité supérieure.

Ken Loach est un cinéaste certes fort sympathique, mais à 83 ans, pourrait-on le laisser prendre sa retraite une bonne fois pour toutes ? J’ai vu son film qui s’est mérité la Palme d’or en 2016, Moi, Daniel Blake. Bien franchement, il ne la méritait pas ; nous sommes loin de Land and Freedom. Il fait penser à son compatriote Mike Leigh, un autre habitué de Cannes, réalisateur des merveilleux Secrets et Mensonges, mais ennuyeux pour mourir ces dernières années (Mr. Turner). Bref, deux réalisateurs qui ont indubitablement pris un coup de vieux.

Si le cinéma était tout pour Cannes, Lars von Trier y aurait-il été persona non grata durant 6 longues années à la suite de ses propos antisémites tenus en 2011 ?

Le Festival de Cannes prend des décisions douteuses par peur manifeste d’être déclassé. Ce sera assurément le cas s’il perd son âme et sa crédibilité.

Sylvio LE BLANC

Montréal-Québec

Les textes publiés dans le cadre de la rubrique « courrier » n’engagent que leurs auteurs et ne reflètent pas nécessairement le point de vue de L’Orient-Le Jour.

Je suis allé voir le dernier film de Jim Jarmusch, Les morts ne meurent pas, qui s’est retrouvé au Festival de Cannes en mai, en compétition. À l’ère Trump, c’est un film politiquement intéressant, mais si poussif et redondant que j’ai peiné à rester jusqu’à la fin. Je sais que Jarmusch est un pote des sélectionneurs cannois, mais fallait-il vraiment l’inviter cette année ?...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut