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Sénatoriales au Japon : une victoire large mais pas complète pour Abe


Le Premier ministre japonais et président du Parti libéra démocratique serrant la main de Tamayo Marukawa, candidate gagnante des élections sénatoriales du 21 juillet 2019, à Tokyo. Photo AFP / Kazuhiro NOGI

La coalition au pouvoir au Japon est assurée, selon les médias, d'une confortable majorité au Sénat après les élections de dimanche, mais le Premier ministre Shinzo Abe n'a pas pour autant obtenu la garantie de pouvoir avancer sans obstacle vers son ultime ambition: réformer la Constitution.

Le Parti libéral-démocrate (PLD, conservateur) présidé par M. Abe devrait remporter entre 56 et 63 sièges à lui seul sur les 124 en jeu correspondant à la moitié de la Chambre haute, selon les premiers résultats et estimations de la chaîne publique NHK. Son allié, le Komeito, en aura au moins 13.

"Les formations de la majorité ont obtenu la majorité... Le peuple a ainsi décidé que nous devions mener les politiques promises sur fond de stabilité", a déclaré le chef du gouvernement dans la soirée. "Je veux répondre à ces attentes", a-t-il promis.

"Les résultats montrent que les électeurs ont choisi le statu quo", résume Shinichi Nishikawa, politologue de l'Université Meiji.

En s'offrant un nouveau succès, M. Abe va en théorie pouvoir rester dans son fauteuil de Premier ministre jusqu'à la fin de son troisième mandat de trois ans comme président du PLD, en 2021. En novembre prochain, il deviendra le chef de gouvernement japonais à la plus grande longévité, dépassant le record de Taro Katsura, en poste à trois reprises entre 1901 et 1913.

Toutefois, contrairement aux estimations initiales, le PLD et les partis favorables à la réforme de la Constitution pacifiste ne parviendront pas à franchir la barre des 85 sièges sur 124, selon les calculs de la NHK passé minuit et alors que se poursuivent les décomptes pour l'attribution de 8 sièges restants.

La barre des 85 sièges pro-réforme constitutionnelle dans la moitié en jeu, combinée à ceux déjà contrôlés dans l'autre moitié non disputée cette fois, aurait offert la majorité des deux tiers nécessaire pour réviser la charte fondamentale pacifiste qui n'a jamais été amendée depuis son entrée en vigueur en 1947. Le Premier ministre, qui veut y modifier plusieurs aspects, va donc devoir batailler davantage pour convaincre des élus qui n'y sont actuellement pas favorables d'accepter entre autres d'y inscrire l'existence de forces armées nationales. Il espère que le débat, qui divise, pourra s'ouvrir franchement après cette étape des sénatoriales.


Pas de rival
Le taux de participation est tombé sous les 50%, autour de 48%, le deuxième plus faible jamais enregistré pour ce type de scrutin, même si quelque 17 millions des 100 millions d'inscrits avaient exprimé leur choix avant dimanche via le système de vote anticipé.

Retraite, taxe sur la consommation (qui doit augmenter en octobre), Constitution, éducation étaient les grands thèmes de campagne, mais la suprématie du PLD de Shinzo Abe avait peu de risque d'être entamée.

Le Premier ministre, qui devrait remanier son gouvernement dans les semaines à venir, s'est engagé à mener à bien la hausse de la TVA japonaise. Il veut aussi rendre gratuites les crèches et écoles maternelles et afficher une présence croissante sur la scène internationale.

La cote de popularité de son gouvernement, au pouvoir depuis fin 2012, se situait autour de 45% dans le dernier sondage en date de la NHK, 33% des personnes interrogées se disant au contraire insatisfaites de l'action de l'exécutif.

"Je soutiens l'actuel gouvernement car je ne vois pas d'autre choix", a confié à l'AFP une électrice de 45 ans, Yoshiko Iida, reflétant l'opinion d'une partie non négligeable de l'électorat.
"J'ai opté pour un candidat de l'opposition, mais peu importe qui est élu, rien ne changera, je n'ai pas d'attente particulière", disait de son côté Susumu Rokkaku, 85 ans.

M. Abe est davantage soutenu par les jeunes, qui aiment la stabilité, que par les personnes âgées, qui s'inquiètent de sa volonté de revoir la Constitution pacifiste.

L'opposition, dans un piètre état, se réduit de fait à une somme de petits partis dispersés et parfois farfelus.

La coalition au pouvoir au Japon est assurée, selon les médias, d'une confortable majorité au Sénat après les élections de dimanche, mais le Premier ministre Shinzo Abe n'a pas pour autant obtenu la garantie de pouvoir avancer sans obstacle vers son ultime ambition: réformer la Constitution.Le Parti libéral-démocrate (PLD, conservateur) présidé par M. Abe devrait remporter entre 56 et...