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Pakistan : premières élections locales dans les zones tribales

Les zones tribales pakistanaises votaient samedi pour la première fois à des élections locales, le Pakistan normalisant progressivement le statut de ces territoires frontaliers de l'Afghanistan, parmi les plus pauvres et les plus instables du pays.

Plus de 2,8 millions d'électeurs étaient attendus à ce scrutin, qui a démarré samedi matin sous haute sécurité et s'est achevé à 17H00 locales (12H00 GMT). Ni les résultats ni le taux de participation ne sont encore connus.

Aucune violence n'a été rapportée et les élections se sont tenues sans incident, selon des responsables. Des rapports faisaient toutefois état d'un faible nombre de votantes dans certains districts particulièrement conservateurs.

Le scrutin visait à pourvoir seize sièges au sein du parlement de la province voisine du Khyber-Pakhtunkhwa (KP, Nord-Ouest), à laquelle les "zones tribales administrées fédéralement" (Fata) ont été fusionnées lors d'une loi votée en mai 2018, a déclaré à l'AFP Suhail Khan, l'un des porte-paroles de la commission électorale.

Les zones tribales élisaient jusqu'à l'an dernier uniquement leurs représentants à l'assemblée nationale pakistanaise. Ces territoires étaient alors régis par un système légal spécifique de "semi-autonomie" hérité de la colonisation britannique.

Leurs habitants se plaignaient d'être marginalisés par Islamabad, à qui revenait la responsabilité de nommer des administrateurs aux pouvoirs exorbitants, dont celui de punir collectivement des clans entiers pour les crimes d'un seul membre.

Frontalières de l'Afghanistan, les zones tribales, comptent sept districts -- Bajaur, Khyber, Kurram, Mohmand, le Nord Waziristan, Orakzaï et le Sud Waziristan -- et 5 millions d'habitants, majoritairement d'ethnie pachtoune. Elles figurent parmi les territoires les plus pauvres du pays.

Longtemps déstabilisées par les combats entre l'armée et les groupes islamistes armés, les talibans et Al-Qaïda y ayant notamment opéré en toute impunité, elles étaient devenues l'un des enjeux de la "guerre contre le terrorisme" dans la foulée des attentats anti-américains du 11 septembre 2001.

Seules deux femmes concouraient. Outre les principales formations politiques de la majorité et de l'opposition, cinq candidats défendaient les couleurs du Mouvement de protection des Pachtounes (PTM), un groupe de droits civiques.

Le PTM, qui accuse la puissante armée pakistanaise d'opprimer les siens et de soutenir certains groupes extrémistes, provoquant l'ire des militaires, avait réussi à faire élire deux de ses députés lors des législatives de juillet 2018. Tous deux sont aujourd'hui en prison, accusés d'avoir attaqué des forces de l'ordre et troublé l'ordre public, ce que le PTM nie.

Les zones tribales pakistanaises votaient samedi pour la première fois à des élections locales, le Pakistan normalisant progressivement le statut de ces territoires frontaliers de l'Afghanistan, parmi les plus pauvres et les plus instables du pays. Plus de 2,8 millions d'électeurs étaient attendus à ce scrutin, qui a démarré samedi matin sous haute sécurité et s'est achevé à...