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Liban - Société

À Laklouk, une trentaine de jeunes de 22 nationalités ont appris à partager leurs cultures

Durant la première quinzaine du mois en cours, un camp regroupant des jeunes de 22 nationalités s’est tenu à Laklouk à l’initiative du comité libanais de l’association United World College. Objectif du camp : amener ces jeunes à partager leurs cultures et leur vision du monde.

Un jeune Français ayant des racines libanaises, Maxime Lemoult (debout au centre), présentant un exposé à ses camarades du camp.

Regrouper dans le cadre d’un camp d’été 28 jeunes de 22 nationalités différentes pour les amener à partager leur expérience, leur culture et leur vision du monde, par le biais d’ateliers de travail et d’échanges à cœur ouvert. Tel est le pari lancé cette année par le comité libanais de l’association United World College (UWC). Parmi ces jeunes, quelques réfugiés syriens et palestiniens, mais aussi des jeunes Européens découvrant le monde arabe pour la première fois, et des jeunes venant de pays arabes et asiatiques. L’objectif ? « Leur faire comprendre que l’histoire est écrite par différentes personnes aux perspectives différentes, surtout au Moyen-Orient », relève Sanne Luigendigk, une encadrante hollandaise volontaire venant du Collège de Maastricht.

Le programme libanais de ce camp (similaire à ceux organisés dans plusieurs pays) a été baptisé « Connecter la Méditerranée ». Un objectif ambitieux représentatif des valeurs que United World College souhaite rendre accessibles à de plus en plus de jeunes.

Au cœur des préoccupations de l’équipe encadrante – pour la plupart des jeunes de 18 à 25 ans, issus des différents collèges de l’organisation – se trouvent la discussion et la participation active des jeunes, en favorisant la pensée critique plutôt que le simple apprentissage de leçons. La durée du programme (deux semaines) permet surtout de développer la capacité des jeunes à débattre calmement, à échanger et s’épanouir intellectuellement. Le camp de Laklouk, qui a débuté le 2 juillet, s’est achevé aujourd’hui.

Pour Bilal Hindi, un encadrant d’origine libanaise, il est « surprenant de constater l’impact que le programme a sur les participants au bout de seulement une semaine », ce qui leur permet d’acquérir « lors des débats, ateliers ou échanges, une importante maturité que vous pouvez percevoir sur leurs visages », renchérit sa collègue et compatriote June Wardé.


Une sélection peu commune

Les jeunes présents, venant d’horizons très différents, sont volontaires et ont suivi une série d’épreuves et de sélections peu communes : lettres de motivation, journées de rencontre pour évaluer leur capacité à s’adapter aux autres et tester leur comportement en équipe, le tout clôturé par un entretien axé sur la personnalité. Cette opération de sélection permet « d’écarter les processus d’exclusion » au sein du groupe, indique Maxime Lemoult, jeune Français vivant à Paris et découvrant le pays de son grand-père, Alain Thomas, pour la première fois, et ce « notamment par la gastronomie libanaise ». C’est grâce à cette sélection particulière que la cohésion peut s’opérer au sein du « mouvement » United World College, terme que l’organisation préfère utiliser pour se définir, car plus représentatif de sa philosophie et de sa pédagogie.

Pour Maxime Lemoult, l’une des principales leçons à retenir est surtout le partage avec les autres, permettant de leur ouvrir les yeux sur la réalité d’autrui, celle que l’on ne peut pas réellement imaginer, prenant pour exemple la guerre syrienne : « Je pensais qu’il ne s’y passait plus rien, alors que la vie là-bas continue, avec des bombes qui s’abattent sur les maisons, avec la guerre et le quotidien marqué par les traumatismes », souligne-t-il.

Échanger et apprendre la tolérance : telle est pour ces jeunes l’expérience qui change les personnes. « Même si je ne vais pas voyager, j’aurai découvert la culture d’un pays à travers une personne », affirme Luna Choukr, une participante libanaise, évoquant son expérience personnelle, avant d’ajouter qu’elle s’est inscrite à ce camp « parce que chaque personne peut dire tout ce qu’elle veut ». « Ce sont les différences qui font le pont entre nous tous », complète Yixuan Shen, la seule participante chinoise cette année.


Initiateur de changement

Le programme du camp a pour objectif de jouer un rôle d’initiateur de changement, porteur des valeurs avancées par le mouvement United World College par l’intermédiaire des jeunes ayant suivi une formation adéquate sur ce plan. D’où la présence parmi les encadrants d’anciens étudiants des collèges européens, soucieux de participer à la promotion de l’organisation par le biais des camps d’été.

Les valeurs de l’UWC reçoivent l’adhésion de Malak El Missiry, égyptienne. « Je souhaite organiser des ateliers similaires dans mon lycée, chez moi en Égypte », indique-t-elle. Malak, à l’instar de certains de ses camarades du programme, envisage de présenter sa candidature pour les formations de deux ans offertes par l’organisation, notamment dans le centre le plus ancien, l’Atlantic College de Cardiff, au pays de Galles. Pour Riccardo Buondonno, d’origine italienne, le choix du Liban parmi les 180 autres programmes d’été a aussi été lié à l’intitulé du cursus, se sentant lui-même « méditerranéen, mais conscient que (s)a Méditerranée est différente de celle du Liban ». Pour lui, le programme libanais apporte « une vision particulière sur les questions environnementales », le rendant à ses yeux « unique, dans un cadre fantastique ». Celui de la station de ski de Laklouk.

Regrouper dans le cadre d’un camp d’été 28 jeunes de 22 nationalités différentes pour les amener à partager leur expérience, leur culture et leur vision du monde, par le biais d’ateliers de travail et d’échanges à cœur ouvert. Tel est le pari lancé cette année par le comité libanais de l’association United World College (UWC). Parmi ces jeunes, quelques réfugiés syriens et...

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