Rechercher
Rechercher

Moyen Orient et Monde - Nucléaire

Téhéran augmente le degré d’enrichissement de son uranium

Photo d’archives du réacteur à eau lourde d’Arak, en Iran, le 26 août 2006. Photo Atta Kenare/AFP

L’Iran a annoncé hier produire désormais de l’uranium enrichi à au moins 4,5 %, au-delà de la limite autorisée par l’accord nucléaire conclu à Vienne en 2015, et prévenu les Européens, qui se sont dit très « préoccupés », contre toute réaction susceptible d’envenimer la situation. L’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) a confirmé que l’Iran avait commencé à enrichir de l’uranium à un degré supérieur à celui autorisé par l’accord, et Paris a indiqué que le conseiller diplomatique du président Emmanuel Macron, Emmanuel Bonne, serait aujourd’hui et demain à Téhéran pour œuvrer à une « désescalade ».

Cité par l’agence semi-officielle ISNA, le porte-parole de l’Organisation iranienne de l’énergie atomique (OIEA), Behrouz Kamalvandi, avait auparavant indiqué que « le degré de pureté » de l’uranium enrichi produit par l’Iran atteignait désormais « 4,5 % ». Téhéran avait annoncé dimanche avoir commencé à enrichir l’uranium à un degré supérieur à la limite de 3,67 % imposée par l’accord de Vienne.

« Terrorisme économique »

D’après Ali Akbar Vélayati, conseiller du guide suprême iranien, les besoins du pays pour ses « activités (nucléaires) pacifiques », à savoir l’alimentation en combustible de sa centrale électrique atomique, correspondent à de l’uranium enrichi à 5 %.

Ce niveau reste loin des 90 % nécessaires pour envisager la fabrication d’une bombe atomique. Mais la décision iranienne fragilise encore davantage l’accord de Vienne, mis à mal depuis que les États-Unis sont sortis unilatéralement de ce pacte en mai 2018 avant de rétablir des sanctions économiques contre Téhéran. En riposte au retrait américain, l’Iran a annoncé le 8 mai qu’il commençait à s’affranchir de certains engagements pris à Vienne, afin de forcer les parties restantes à l’accord (Allemagne, Chine, France, Grande-Bretagne et Russie) à l’aider à contourner les sanctions américaines.

Celles-ci privent l’Iran des bénéfices économiques qu’il attendait de ce pacte, par lequel il a accepté de réduire drastiquement ses activités nucléaires en échange de la levée d’une partie des sanctions internationales qui l’asphyxiaient.

Le porte-parole des Affaires étrangères Abbas Moussavi a adressé hier une mise en garde à Paris, Londres et Berlin. Si ces trois capitales « devaient se comporter de manière (...) inattendue, alors nous sauterions toutes les étapes suivantes (du plan de réduction des engagements annoncé en mai) et nous mettrions en œuvre la dernière », a-t-il dit, sans préciser la nature de cette ultime étape.

Londres et Berlin avaient exhorté dimanche Téhéran à revenir sur sa décision.

Téhéran avait donné dimanche 60 jours aux partenaires de l’accord de Vienne pour répondre à ses demandes sous peine de voir l’Iran s’affranchir d’autres engagements pris à Vienne. Au bout de ces 60 jours, « toutes les options » seront sur la table, a dit M. Moussavi, y compris une sortie de l’accord de Vienne et du Traité de non-prolifération nucléaire (TNP).

Le ministre des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif a de nouveau accusé Washington hier de « terrorisme économique », prévenant que les sanctions ne parviendraient pas à contraindre l’Iran à négocier un nouvel accord. « “L’équipe B” a vendu à @realDonaldTrump la folle (idée) que tuer le JCPOA (l’accord sur le nucléaire) en usant de terrorisme économique ouvrirait la voie à un meilleur accord », a-t-il affirmé sur Twitter. M. Zarif appelle « l’équipe B » celle formée selon lui par le conseiller à la Sécurité nationale américaine John Bolton, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu ainsi que le prince héritier saoudien, Mohammad ben Salmane, tous partisans d’une ligne dure contre l’Iran.

Mais « comme il est de plus en plus clair qu’il n’y aura pas de meilleur accord, ils sont bizarrement en train d’exhorter l’Iran à une totale conformité. Il y a une issue, mais pas avec l’équipe B aux commandes », a-t-il ajouté. En fin d’après-midi, un porte-parole de l’AIEA a confirmé dans un communiqué que les inspecteurs de l’Agence avaient « vérifié le 8 juillet que l’Iran enrichit de l’uranium au-delà de 3,67 % ». « Ce que peut maintenant faire l’Europe, c’est engager le dialogue avec Téhéran, obtenir des concessions iraniennes, les porter à Washington et obtenir là-bas également des gestes de conciliation », estime Sanal Vakil, du cercle de réflexion Chatham House.

Source : AFP


L’Iran a annoncé hier produire désormais de l’uranium enrichi à au moins 4,5 %, au-delà de la limite autorisée par l’accord nucléaire conclu à Vienne en 2015, et prévenu les Européens, qui se sont dit très « préoccupés », contre toute réaction susceptible d’envenimer la situation. L’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) a confirmé que...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut